Et le pire…

… C’est que je sais PARFAITEMENT d’où provient cette odeur de croquettes.
Oui oui, ça vient de mon post précédent, j’en ai tout à fait conscience.
Ce post PUE le post sans commentaire.
Forcément, je parle à vous savez-pas-qui, et même moi je le sais pas, et je dis des trucs que vous-comprenez-pas-trop, mais moi ça m’amuse, et puis vous vous dites sans doute mais wah, cette fille, c’est la femme de ma vie.

Non ?

Vous êtes sûrs ?

Merde.

J’ai du me tromper de date, d’heure ou de lieu, sans doute. Forcément, c’est toujours la même chose et c’est toujours très con. On me dit de pas m’inquiéter, que je le trouverai l’homme de ma vie, qu’on a tous quelque part quelqu’un qui est fait pour nous et que gnagnagna et tout ça mais moi, ce que je voudrais bien avoir en fait, c’est l’agenda de ce crétin parce que sans l’heure et la date et le lieu du rendez-vous, je fais comment moi pour le trouver, hein ?
Z’allez pas me dire le contraire hein quand même, que c’est mal foutu cette histoire…

Peau cible

Cesse de te demander si je suis naïve, crédule, inconsciente ou tout simplement folle. ça ne sert à rien, je me suis posé la question avant toi et j’ai toujours pas la réponse puisque tout ça, c’est rien qu’une question de point de vue.
Tout ce que je sais, c’est que trop de choses d’une simplicité affligeante sont possibles. Trop de barrières peuvent s’ouvrir d’un seul regard. Trop de murs peuvent tomber rien qu’en les effleurant de la main.
Ce que je sais aussi, c’est que je prends un plaisir dingue à faire disparaître les limites que l’on s’impose. Pas toutes. Certaines. Bien précises. Des morceaux choisis, mes favoris entre tous.

Et j’aime trop observer, et j’aime trop caresser… Et j’aime trop voir jusqu’où tout cela mène. A quoi ressemble le bout du chemin. Mais ça, tu le sais bien.

Alors dis-toi bien que tout est possible. Et que cela n’a aucune importance.

Dreaaaaaam in my realityyyyyy…

-Ne vous inquiétez pas, vous ne sentirez rien.
-Oui mais bon, elle fait peur votre machine quand même !

Allongée dans un fauteuil, je regarde la scie circulaire s’approcher des ligaments de mon genou droit. La dentiste a pris soin de recouvrir d’un onguent anésthésiant la zone où devra être pratiquée l’incision.

-Et donc, je vais avoir une jambe dans le plâtre ?
-Oui, mais ça guérira vite vous savez. Vous ne le garderez que deux ou trois jours.

Je pense à des projets de ballades, à un château. Je me dis qu’après tout, ce sera pas un vrai plâtre, j’aurai pas la jambe cassée. Juste le genou découpé. ça m’empêchera pas de marcher.

Calme, je ferme les yeux. Attention, ça va commencer.
Mon genou reste insensible aux dents qui s’enfoncent dans sa chair. Par contre, lorsque la dentiste extrait le nerf et tire dessus pour l’arracher de toute sa longueur, exactement le même geste que pour ôter le nerf central de mon filet de sabre hier soir, un tiraillement dans le bras et l’épaule droits.

Un long tube très fin et tout blanc se balance au bout de la main gantée de latex de la dentiste.

-Aïe !
-Oh pardon… Vous savez, fallait tirer d’un coup sec pour tout enlever. La peau de votre bras se referme déjà.


Fais de beaux rêves, qu’y disaient.

fin de nuit

Une dernière cigarette. Le temps de laisser Sigur Ros finir d’essorer de toute son harmonie le souvenir qui y est attaché. Une liqueur ennivrante en coule. C’est tout doux, avec une légère pointe amère, c’est très chaud, et ça fait un peu mal quand ça passe au fond du ventre. La pression se ressert, les images se tordent. Je m’égoutte lentement de mes erreurs et de mes rêves envolés.
Je reste éveillée et je me drogue à l’attente de rien que de moi-même. Besoin de rien que de me protéger de l’acidité de ma conscience.
Je n’attends rien. Je n’attends rien. Je n’attends rien.
Je n’attends tellement rien que je m’en soule la tête de rester là.
Et j’attends. Il faut que j’en sois bien sûre.
Que c’est bien RIEN que j’attends.
Essorage terminé.
J’ai le droit d’aller me coucher.

Fer rouge

Ce que je lis, ce que je regarde.
En surface de mes souvenirs, des tâches, des suites, des sentiments. Un mélange que je n’explique parfois plus. Des impressions.
Marquée par le rouge et le blanc, les violences et le sang.
Voiles de couleurs en contraste, en harmonie, un bien-être, une déchirure.
Vaste gouffre où s’entassent les mots, les images et les mélodies confuses.
Encore combien de strates ajouter.
Combien de livres à ouvrir puis refermer.
Quelle sera la prochaine couleur qui teintera mes humeurs.
Vision des choses. Ensemble d’empreintes sans formes distinctes qui me donnent le ton.
Variations incohérentes en poursuite, en attaque ou fusion.
Enchainements dissous à leur gré.
Ce qui ressort, ensuite.
Des riens, des pourquoi, des parce que.
Sans fondement précis, sans raison valable.

Les heures défilent et me marquent à leur tour.
Strillures d’aiguilles.
Elles inscriront la prochaine tâche sur ma peau.
Et quand je voudrai l’expliquer, il me manquera le souvenir. Seul apparaîtra le tableau inachevé, le gribouillage informe de ce que, de ce qui, au cours de ma vie, j’aurai parfaitement aimé.

Mon lapin.

C’est pas compliqué.
La seule excuse que tu es en droit de m’apporter, c’est d’être mort ou bien d’y être confronté.
Si c’est encore une histoire d’état d’âme, ce n’est plus vraiment la peine de m’en faire part.
S’il t’arrive à nouveau de penser à moi en te réveillant le matin, je te souhaite beaucoup de plaisir.

Je ne suis pas en colère.
Ma soirée et mon dimanche furent même très appréciables.
Pas de grand post haineux dans lequel je pourrais déverser une quelconque rage. Puisque je n’ai pas cela en réserve. Comme le pardon en fait. Désolée, y’ a pas en stock. Pas dans cette situation-là.

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?
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Version ploc.

Je regarde, elle est vide.
Je l’ouvre, elle est vide.
J’attends, elle est vide.
Je tourne la tête, je reviens.
Elle est vide.

J’espère, elle est vide.
J’anticipe, elle est vide.
Je soupire, elle est vide.

ça résonne dans cette crevure de boîte à mails. ça résonne comme dans une maison sans personne dedans.

Et je me demande pourquoi j’ai tant besoin de mots qui, au final, sont toujours un peu vides et creux.

Ploc.
Ploc.
Ploc.

Y’a même pas un robinet qui fuit ici pour faire un peu de bruit.

Face A / Face B

Une envie de toi un peu voilée, nourrie dans la mémoire de ces heures qui sont restées sans écho à ta hauteur. Malgré tout le reste et ses suivants. Désir brouillé par les mois, les devenirs, les questions et les doutes. Nos situations. Qui nous sommes en dehors de ces nuits. Qui nous avons envie d’être. Avec qui nous sommes en vie, avec qui nous aurions envie de l’être.

Envie de me glisser dans notre à part encore une fois. Reprendre le jeu là où il s’était figé. Faire fondre les eaux claires et laisser couler les troubles. Retrouver le miroir impalpable qui te rendait femme, qui me dévoilait amant. Ces instants si visibles en surface, maintenant. Cette question à peine cachée qui me demande si ce n’est pas moi dont j’ai envie à travers toi.

De la sardine à l’huile. Ou pas.

J’aurais voulu vous parler de ces mots justes et lucides, à mes yeux, de _Clm.
Ils méritent d’être lus. Ils parlent d’utopie, d’anarchie, de moulin et de farine.
Ils parlent aussi, en écho dans ma propre interprétation, de liberté, de conscience, de l’art de construire des idées. Ils me rappellent aussi que c’est pas facile de ne pas avoir une opinion sur tout. Parce que tout le monde voudraient que j’en ai une. Seulement, y’a trop de choses que je ne connais pas pour pouvoir jouer à celle qui connaît tout. Et du coup, je crois que je ne pense rien. Et que les trucs que je crois penser ne m’appartiennent pas.
La seule idée qui m’appartienne vraiment, c’est la conscience de ce que je suis. Elle est à moi. Rien qu’à moi. Elle commence là où je suis, elle s’arrête là où je ne suis plus. Elle cherche ses limites. Elle est ma liberté et mon essence.
Même elle, je ne la connais pas totalement parce qu’elle me cache des trucs, parfois, souvent.

Et en fait, _clm a trop bien parlé de l’anarchie pour que je puisse continuer sur le sujet. Donc, je vais vous parler de sardines.

On prend parfois plaisir à rentrer dans des boîtes. Des boîtes larges, spacieuses. Y’a plein de monde dedans. Et parfois, plus y’a de monde dedans, plus on se sent bien. ça rassure de savoir qu’on n’est pas seuls à apprécier la qualité de l’huile dont on nous recouvre le corps et l’esprit régulièrement.

Parfois, on en a marre, on cherche des boîtes plus intimes. Y’a trop de sardines dans la boîte. Ou bien l’huile commence à sentir la friture. On part à la recherche de la boîte où y’aura pas grand monde. Petit bain d’huile d’olive première pression à froid de haute qualité, avec des herbes fraîches en plus. ça sent bon. ça donne comme une impression d’espace.

Mais y’en a toujours qui chercheront le même confort que nous. Faut pas croire, mais… « Tu n’es pas seul !!!! ». He non. Bordel. On n’est jamais seuls.
Et les voisins qui viennent s’installer pas très loin ont des tronches de sardines, et ça nous rappelle quelqu’un. Ils se vautrent dans la même herbe fraîche que nous et l’huile n’a plus la même saveur du coup.
C’est sûr, ça fait pas plaisir de savoir que l’huile dans laquelle on baigne n’a rien d’exceptionnel au final. Qu’on a la même tronche que la sardine d’à côté. Surtout quand la voisine, elle a vraiment une tronche de conne.

Et puis y’a les sardines qui n’aiment pas se faire bouffer à l’huile. Elles restent dans l’eau, elles nagent, tranquilles. Au gré des courants marins, des influences météorologiques, des intempéries.

L’océan est la plus grande boîte à sardines de la terre. Mais bon, on s’en fout, on est des belles sardines.

Voilà, je vous ai parlé des sardines. Démerdez-vous maintenant.