ça ressemble à ça, de penser à rien.

J’y réfléchis depuis une petite heure. Je ne sais pas, j’hésite.
Est-ce que oui ou non, j’ai mal à la tête. Ou bien est-ce juste que ma cervelle est en train de faire ses abdos ?
(Oui, faut bien que y’en ait une de nous deux qui se dévoue).
Tiens. J’aimerais bien aller faire des piroulades dans l’herbe.
Tant de choses me manquent…
Et toutes les occasions que j’ai eues pour les faire revivre, je les ai manquées.
Combien de temps cela fait-il que je n’ai pas … sauté dans les bras, roulé dans l’herbe, grimpé aux arbres, déchiré mes fringues, fait tombé des cerises dans mon T-shirt, fait la course avec des humains vivants, crié et hurlé des mots d’amour et de colère au ciel qui s’en fout, chuchoté des trucs que je ne sais plus dire, des paroles que je n’ose plus penser.

Tiens, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas demandé « combien de temps cela fait-il que je ».

J’ai mal à la tête et j’ai envie de.
J’vais laisser des blancs et des vides.
On pourra y mettre ce qu’on veut comme ça. Des abricots, des framboises, des noix… Des poils de chat. Tous les trucs en [a] ou en [wa] que tu veux. Non non, te réveille pas bonhomme, je te vois déjà réagir. Gnagnagna… me piquent tous mes crochets ces crétins, y’en a marre. Et bien sache que ceux-là, c’est les miens ! Je fais comment pour te donner un son sans les crochets de phonétique moi, hein ? Et comment je fais pour jouer trois notes sans piano ? Ben je sors ma guitare.

On se démerde, on fait comme on peut. Et puis j’aimerais bien comprendre pourquoi les commentaires spams arrivent tous, ou presque, sur cette vieille note du roi Dagobert. Je link pas hein. Démerdez-vous, c’est la règle. Au moins pour aujourd’hui. J’aimerais pas jeter de l’huile de soja sur le réacteur en feu de l’avion qui décollera pas.
Y’a aucune logique, cherchez pas. Pas la peine de fouiller, bande de malautruches. C’est ça, c’est ça, planquez vous la tête au fond du bac à sable.

Je crois que ma tête pèse plus lourd que tout à l’heure. On dirait qu’elle bouge.
J’ai peur.

Longue vie à vous.
Prends soin de toi.
Toi, j’t’embrasse.
Toi, j’t’aime tu sais. T’oublie pas, hein ? A 40 ans, si on cumule on nous deux 4 mariages, o mari, 7 enfants, 25 chats et 150 kilos, on se pacs.

C’est bizarre. C’est l’automne. C’est le bon moment pour acheter des essuie-glaces tout neufs. C’est le bon moment pour faire un bon nettoyage de pare-brise.
Splotch splotch. Faut que je me passe la tête sous l’eau et que j’essuie, que j’nettoie.
J’y vois plus rien, devant moi.

Tout bien réfléchi, je crois que oui. J’ai mal à la tête.

Vol en terre trouble

ça m’fait du bien d’avoir les pieds sur terre, j’y peux rien.
Briser des rêves, ça soulage. Uniquement quand c’est les siens.

Ceux des autres, on n’a pas le droit d’y toucher.
Tout simplement parce que c’est grâce à eux qu’on ré-apprend à rêver.
Alors qu’on ne sait plus rien faire que regarder ses propres pieds.
Sa propre terre.
Accrochée à ses chaussures sales.

Une aile qui casse et le rêve s’écroule.
Une minute, un siècle, trois ans, une seconde, ça agonise combien de temps, un rêve ?

Voilà, voilà…
J’ai regardé mes pieds ce matin.
Je paye pour ma causticité.
Altitude proche du zéro au compteur.

Bordel que c’est dur d’apprendre à voler.

C’est beau, un micro-ondes, la nuit.

Et au final, tout n’est donc qu’une pauvre question d’hormones, de trucs qui se passent dans les recoins de la cervelle.
« Tout est dans ta tête !! » dis-tu.
Oui. Tu ne croies pas si bien dire. Tout est dans ma tête. Et dans mon sang.
Et ça papillonne, ça joue avec ma vie, mon humeur, mes questions. ça se repose quelques jours et puis ça s’envole… On ne sait jamais vraiment dans quelle direction. Vas-y, amuse-toi à faire souffler le vent à ta convenance.
Tout ce qu’on peut faire, c’est essayer de ne pas perdre le contrôle. That’s all.

Vas-y mamour, va chercher l’épuisette à truites et le filet à papillons.

Tiens. Même alors que je suis en train d’écrire ces lignes, ce sont ces foutues bidules qui me guident.
Les hormones, les instincts primaires. Notre biologie. Notre composition. Notre matière.
L’amour dure trois ans. Le temps que l’enfant grandisse et qu’il n’ait plus besoin que d’un seul parent. L’autre peut se barrer, aller assurer la survie de l’espèce humaine ailleurs. C’est comme ça. C’est écrit. (Dans la revue Psychologies de juillet août 2005, notamment).
La passion ? Hormones.
L’euphorie ? Le désir ? Hormones.
Tu oublies d’entretenir le feu de la tite passion, tu oublies de dire je t’aime, tu oublies de désirer l’autre, tu vas dans le mur. Tu es raide dingue amoureux et tu ne sais pas pourquoi ? ça va clasher. Un jour ou l’autre. Parce qu’il en faut toujours des raisons.

Si t’es pas capable de répondre quand elle te demande, les yeux béats et la bouche en coeur, de diiiiiire, mon amour, pourquoi tu m’aiiiiiiimes ???
Si tu te contentes de « parce que », pense aux trois ans. Profites-en bien. Et grouille-toi de trouver soit des bonnes raisons, soit une nouvelle chérie-papillon.

Je simplifie ? Oui. J’ai tort ? Suis ta volonté bonhomme.
En tout cas, ça me simplifie la vie de me dire qu’il n’ y a rien de magique. A part le hasard. Celui qui fait que deux trucs sur jambes faits de sang et de chair vont se retrouver à une croisée de chemins.
Mais la chimie, elle… c’est un pauvre truc de scientifiques.

Discours anti-romantique ? Complètement.

« Mon amour, sache que mon instinct de procréation, même non-avoué, mon cycle hormonal, la lune montante ainsi que l’absence de match de football ce soir à la télé font naître en moi une envie irrépressible de te grimper dessus. »
(Et le pire, c’est que ça peut marcher. ça sert à quoi les dîners romantiques ? Mh ??)

En fait, toutes ces conneries sur l’amour, la passion, le désir… Tous ces trucs qui ont fait couler tant d’encre depuis des siècles… ça se résume à des réactions chimiques, des trucs qui font chgling, bang, tchoubam dans ta cervelle. Et basta.

C’est beau l’amour, c’est pratique pour supporter les enfants et c’est encore plus simple que mon micro-ondes. Faut y prêter attention quand t’entends la petite sonnerie, stout. Tu sais, la petite sonnerie qui te dit que Voilà !!! C’est prêt !!! Ouh !!!! Mais tu vas te régaler !!!

Et si vraiment t’as de la chance, c’est tous les jours de ta vie que ça fera CHBIM! dans ta tite tête.

Marche

J’crois bien qu’ chuis pas belle aujourd’hui. J’crois bien qu’ chuis fatiguée. Pas sûre de moi. Couchée trop tard. Du coup, pas le temps d’me maquiller. Est-ce que sans mascara je serais pas un peu moins femme, un peu plus enfant ?

Alors aller marcher. Faire passer le temps qui me sépare de celui qui vient. Qui met du temps. A passer. Le temps qui vient.

Journée bien belle, soleil bleu. Puis des nuages gris d’amoureux. Y’a tout qui s’efface. Et moi j’ai juste envie de taper n’importe quoi, faire une pause, permettre au temps qui passe de prendre le temps pour arriver. Pour qu’il passe plus vite. Pour qu’il prenne son temps. Le temps. D’arriver. Ou de partir.
L’horloge tourne peut-être à l’envers, j’en sais rien.

Rentrée dans une boutique de lingerie. C’est beau la dentelle. C’est tout fin. Et ch’sais pas pourquoi mais rien que de la voir, j’me sens belle. Alors ça m’fait du bien d’en ressortir. Avec de la dentelle en plus. Et 75 euros en moins.

Et j’comprends pas non plus. Comment ça s’ fait. J’ai les oreilles qui highlightent sur « Noël ». Ptêtre que j’ai la tête connectée ailleurs. Sur le temps qui passe, ou qui s’arrête.

Et puis pouf, plus rien.

la souris.

Qu’est-ce qui m’a pris ?…
Peut-être ce vieux fantasme bien humain de se transformer en petite souris et de regarder la vie de ceux qui ont compté dans nos vies, sans que personne ne sache rien.
Un nom d’utilisateur, un mot de passe qui n’a pas changé et hop… J’ai fait un bond dans le présent de mon ex. Et un bond dans mon passé.
J’ai choisi 3 mails dans la liste, 3 mails dont je connaissais les noms d’expéditeur. Je les ai lus, et j’ai tout refermé.

J’ai honte ? Oui, non, je sais pas… Peut-être… Même pas…
Plus que de savoir, je crois bien que j’avais besoin de me tordre un peu les tripes.
Ce qui fait décidément le plus mal, c’est de voir noir sur blanc à quel point je n’ai finalement pas laissé de trace. Je me demande si en fait, j’ai existé…
Les soirées entre amis qui continuent, les mêmes noms qui reviennent… Ces noms inscrits dans mon répertoire téléphonique mais qui n’apparaissent jamais sur l’écran, en appel… ni entrant… ni sortant. Je n’ai pas oublié… Je le sais bien… Ils étaient ses amis à lui, avant d’être les miens.
Malgré toutes les belles paroles, les « on t’laissera pas tomber », je n’ai été, au final, que « la copine de ». Et jamais vraiment une amie à part entière.

Sa nouvelle chérie et lui ont apparemment adopté un chien. Mieux vaut ça qu’un gamin. Là, je me serais vraiment fait hurler. Pas une bonne idée, vraiment , pas une bonne idée…

Il ya eu des séparations dans cet entourage qui n’est plus le mien. Envie d’appeler L. … Non, pas une bonne idée.

Envie de tout oublier, tout effacer. Cette transformation de 5 minutes en petite souris voleuse épieuse m’aura vaccinée. C’était peut-être ça, mon but…

Deux ans…
Des projets de pièce montée.
Des envies, des « oui »…
Et puis quand t’essayes de rentrer la lame du couteau dans le gâteau pour le découper, en faire profiter tout le monde, le partager, le savourer… Tu t’aperçois que y’avait rien que du rien dans le gros gâteau. Et tout s’effondre dans un nuage de poudre d’aspartame.
Deux ans, c’est pourtant pas rien.
Deux ans, ça devrait pourtant compter.
Deux ans.

Bon, j’arrête de souffler sur le faux sucre. J’vais finir par me faire éternuer.
J’oublie le nom, le mot de passe.
Je vais faire de la place dans le répertoire téléphone, aussi.

Et me faire un bon thé. Avec du vrai sucre.
Une page est tournée.

Sortez les parachutes

Les nuages s’éclipsent discrètement devant la grosse boule de feu qui me réchauffe les cheveux. J’ai du sourire au coin des yeux, sur les lèvres, dans le repli des oreilles, sous la plante des pieds et puis aussi partout, partout où tu veux.
Les musiques stupides sur les répondeurs me font danser sur ma chaise, pencher la tête et bouger les bras. L’éclate totale. D’un Greensleeves massacré à coups de beeeep et de bluuup, d’une Lettre à Elise qui, je l’espère, n’arrivera jamais, d’un air à la flûte de pan (dans tes dents), je sourirai quand même. A peine deux ou trois petits coups de pieds dans le coin du bureau, rien de bien méchant.
Et j’m’en fouts complètement. Mettez -moi du laid dans les oreilles, sous les yeux, dans le pif et entre les doigts, je suis immunisée. Laidifugée.
Les nuages s’éclipsent discrètement devant la grosse boule de feu qui me réchauffe les cheveux.
Et je me roule dedans. Vu du ciel, ça m’fait super peur, mais c’est vachement mieux.

Edit quelques minutes plus tard : Nan mais vous y avez vraiment cru ? Oué, oué, dix secondes quoi, pas plus que moi. Il est temps de reprendre le cours normal des choses. J’ai très envie de tuer quelque chose ou de bouffer quelqu’un. Ou bien, ou bien… Non, rien. Il n’est pas encore l’heure d’évoquer tout cela.

C’est mieux chanté par les Beattles

(Merci de ne pas commenter pour l’instant.)
Lu dans le dossier paru dans La Croix du 14 septembre « Apprivoiser Internet, c’est possible » :
(A partir de maintenant, vous pouvez commenter.)

« Un enfant qui y passe des heures, qui retarde sans cesse l’heure du sommeil, qui visite des sites dangereux et/ou pornographiques, qui joue en réseau à des jeux hyperviolents, vit à l’évidence une crise et appelle au secours. « 

Non que je ne sois pas d’accord avec ces belles paroles, mais juste que… Pour les plus grands, ça se passe comment, expliquez-moi…

Tiens. Au fait. J’ai oublié de vous dire. M’arrive un truc très pénible ces jours-ci. Une méchante poussée d’acnée. ça fait super mal cette connerie et puis ça gratte. Paraît que c’est typique de la femme de 30 ans soumise à une petite crise de stress, comme m’a dit ma pharmacienne.
Ouf. Me voilà rassurée. J’ai cru un instant en me voyant dans la glace hier matin que j’allais me retaper les premières règles et les seins qui poussent.

Comme avant moi

Bon ben voilà.
Je fume, j’ai les cheveux courts et rouges.
J’ai à peu près le même poids.

T’es contente ?
Tu te retrouves comme avant?

Non, meilleure.
Non, pire.

Y’a ces années entre nous qui m’ont tant changée.

On met la marche avant maint’nant ?
On grandit un peu ?

Allez quoi, essaye…

Ce soir…

… Je vire au rouge.
Je n’ai pas commandé de pizza à midi.
Pour compenser cette terrible absence, séance coiffeur.
Coupez, coupez, très chère,
Donnez-vous en à coeur joie
Enluminez mon minois.
Mouhaha.

Et ce soir je vire au rouge.
Tout est trop fade, trop triste et trop morne.
J’ai trop dormi, trop pensé, trop veillé.

Je ne suis plus dedans.
Plus ici, je veux dire.
Plus vraiment.

ça sent le faux, l’usage de faux et la croquette.
Alors ce soir, je vire au rouge.
J’en peux plus des petits poids et des lourds,
J’veux juste tout zapper.

Et puis m’barrer.

Ou pas.

Mais au moins, j’aurai la crinière rouge.