Perdre un enfant. Et se faire voler le reste.

Un message diffusé ce matin sur la liste Intégration Scolaire.
Faut pas s’étonner après que je trouve pas les mots pour vous dire…

TEMOIGNAGE

lundi 21 août 2006

En France la loi prévoit que le parent accompagnant d’un enfant très
lourdement handicapé quitte son emploi pour que son enfant puisse
bénéficier de « l’AES 6e catégorie », permettant à ce parent d’assurer
les soins et l’éducation.

Or au décès de l’enfant, l’allocation est immédiatement interrompue
laissant le parent aidant dans une complète misère matérielle et
humaine : pas de droits sociaux, pas d’allocation chômage, pas de
droit Sécu, pas de possibilité de reconversion professionnelle, un
complet déni du travail accompli…

Ce travail invisible, source de richesse non prise en compte dans les
PIB des États est en général fourni par les femmes. Violence contre
les personnes handicapées et violence institutionnalisée contre les
femmes !

Je viens de prendre soin de mon enfant handicapée qui est décédée à
l’âge de 11 ans. J’ai été contrainte, me trouvant sans aucune
ressource ni droit sociaux après le décès de mon enfant, de reprendre
une activité d’aide-soignante alors que j’étais dans un état de
désespoir qui ne me permettait absolument pas de travailler.
6 mois plus tard j’étais en arrêt maladie.

A ce jour comme je n’ai aucune reconnaissance de mon travail auprès de
mon enfant, je n’ai plus droit aux indemnités journalières, alors que
je suis toujours en arrêt maladie. J’ai donc demandé le RMI.

Et comble de cynisme Il me faut tenir 4 mois avec 110,15 euros, car
les indemnités journalières qui m’ont été payées ces trois derniers
mois (février 633,69euros, mars 657,16euros, avril 445,93 euros) ne
sont pas neutralisées car ce sont pas des droits ASSEDIC !

J’ai commencé depuis samedi une grève la faim qui va se poursuivre
tant que le montant de mon RMI ne me sera pas accordé intégralement.
Je revendique la possibilité de me soigner dignement, de faire un
bilan de compétences et de pouvoir choisir mon insertion dans le cadre
du RMI.

Tiré du Combat Syndicaliste de Midi-Pyrénée n°96, par la CNT-AIT de
Toulouse

2 réflexions sur “Perdre un enfant. Et se faire voler le reste.

  1. evamarine dit :


    et des bises…

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