Histoire de la flaque et de la goutte.

Y’a rien à rajouter, tout cela, on s’en doutait déjà.

On en parlait déjà, y’a plusieurs années. On émettait des doutes sur les pourquoi, les comment. Par pur optimisme. Réflexe de survie de la conscience collective, qui refuse de crever dans sa peur, comme une mouette dans son or noir.
Il n’y a pas un jour qui s’écoule sans me déverser sur la tronche son lot de dégoût, franche amertume des lendemains de fête. On s’est bien marrés. On s’est bien éclatés. On a poussé les limites tant qu’on a pu.
Quand l’humanité sortira t’elle de la crise d’adolescence ? Dites-moi ?

Je les admire, ces gens, capables de parler de cela. Moi je n’y arrive pas. Eponge je suis, éponge je resterai. Dans mon plan personnel, j’absorbe, je mange, j’avale la vie, je digère le monde. Et on m’a toujours dit que c’était pas poli de parler en mangeant. D’autant plus quand la nourriture que l’on ingurgite a déjà un goût de gastro. Oui, la gastro a un goût. Celui qui vous reste dans la bouche après avoir tout rendu.

Je digresse. Désolée. Mais je n’y arrive pas, à parler de cela. Je n’y arrive pas à rester zen. Nous n’avons aucune importance. Et pourtant, nous pesons tellement lourds dans la balance. L’humanité. Adolescente obèse en attente d’implosion. Poisson asphyxié qui se fait dorer le ventre au soleil. L’heureux de vivre qu’est en train de crever.

Vous voyez ? Je n’y arrive pas. Tout ce qui me sort de la bouche, ce sont des images. Des flots d’écoeurement, que je ne veux d’ailleurs pas endiguer. Ici, j’ai le droit de tout recracher. Et puis qui a besoin de détails et d’explication, de justification et de démonstrations, quand la seule chose qui compte, c’est de survivre ?

27 janvier 2007 Goutte
Opération démazoutage pour petit organisme vivant perdu dans une grande flaque noire. Ou comment finir sur une goutte d’optimisme et de beauté.

Un penchant pour les chaînes.

La barrière que l’on a devant soi.
Et la barrière que l’on s’impose.
Par peur de.
Par méfiance, défiance, manque de confiance.
En soi, en l’autre. En la richesse vitale qui nous illumine parfois.
Où se cache donc l’interrupteur, dis-moi, qui change les couleurs, du noir au blanc ?
Et pourquoi est-ce que je ne reçois toujours pas la réponse que j’attends ?

Château de Chinon, 27 janvier 2007. Les logis royaux.

J’aime le dialogue, le crois-tu ?
J’aime les mots, pour ce qu’ils forment, pour ce qu’ils sonnent, pour ce qu’ils nous font.
J’ai aimé tes virgules, tu as aimé mes points.
Et de gouttes de salive en nid de feu, j’ai aimé la lumière qui a ponctué mon chemin.
Encore, donne moi encore.
Je veux recevoir.
Soulever la chaîne, dégraffer mon carcan, ouvrir les profondeurs.
Et aimer nos chairs, dans ses instants troubles,
Où enfin, on cesse les questions pour ne plus penser qu’à nos mélanges sacrés.

Backdraft

Je serais plutôt partisane du fait que l’on gagne toujours beaucoup. On gagne des quantités astronomiques de bonheur. Mais on choisit souvent de ne pas valider le ticket, de ne pas aller récupérer son lot, de laisser lettre morte au courrier de la Française des voeux.
Tiens. Pas plus tard qu’hier soir, je suis encore tombée amoureuse. J’en ai rêvé toute la nuit. Et je n’irai même pas gratter le ticket. Trop difficile. Trop compliqué. Trop près. Trop évident. Trop dangereux.
Et j’y pense, encore, ce matin. Et puis je décide de tourner en rond. De me concentrer sur ce que je n’ai pas gagné. Et surtout sur ce que j’ai perdu.
Les métaphores sont infinies, elles. Je les déteste.
Toi, je ne t’ai plus.
Ce serait tellement plus simple, de ne plus rien écrire du tout. J’m’en fous d’être amoureuse, tu sais. J’m’en fous de faire battre mon coeur. Tout ça pour la joie de la fée mère. Et surtout, un grand sourire niais. Tant que la drogue dure. Tant que tu me fais de l’effet.
Passons à autre chose, je ne suis pas faite pour cela. Ou alors ce sont les autres qui ne sont pas faits pour moi. Combien de fois, depuis le début, est-ce qu’on nous a chanté ce refrain ? Tu mérites mieux que ça ! Il n’est pas fait pour toi ! T’es tellement bien, j’me fait pas de souci pour toi !
Merci, c’est gentil.
Je suis touchée. Si si. En plein coeur.
C’est beau, hein ? Les paroles gentilles. Les trucs qui te réconfortent quand toi tu sais, bien profond, bien gravé, que ça marchera jamais. Quand tout ce qui te rend heureuse, c’est de te dire que moi, je m’abandonnerai pas. Je serai toujours là pour moi. On sera toujours deux. On sera toujours heureux.
Pas quatre bras, pas de chocolat.
Dommage que je ne sois pas plus vieille. Il y a des jours où je suis presque prête pour partir.
Il faut attendre. Encore un peu. Attendre de pouvoir dire qu’il est trop tard pour mourir jeune.
C’est de la politesse, ça, monsieur. C’est laisser ses parents entrer en premier dans le grand restaurant.

(Ouuuh !!! C’est noir c’est sombre ! tu te sens bien ? qu’est ce qui va pas ? tu veux qu’on parle ? faut qu’on discute … t’es sûre que ça va ?).
ça va.
Eponge à émotions. C’est tout.
Il faudrait que l’on m’explique, un jour, de quoi je fais le deuil, pour vouloir m’enterrer comme ça. A force de te triturer, les seuls mots qui finissent par te venir aux lèvres, c’est « donner », « offrir », « foutre », « laisser » et « paix ». L’essence même de la vie sociale, animale, spirituelle. Au fond.

Le point du loup

Plateau des Glières - Toussaint 2006
Plateau des Glières, 2006, pendant que les cimetières se remplissaient de ceux qui ont heureusement un calendrier pour penser à leurs morts.

Tourner à droite après la forêt, attendre les loups qui devraient pourtant s’être donné rendez-vous.
Je ne comprends pas comment font les animaux pour ne jamais vouloir me rencontrer. Il faudrait leur dire que je suis une fille charmante, bien élevée et de douce compagnie. Glisser à l’oreille de l’ours qu’il pourrait nourrir sa famille pendant tout l’hiver à peu de frais. Attirer le chaland, que diable ! Et les chevreuils, où sont-ils ? Que n’appellent-ils pas le sanglier à point nommé ? Je n’ai jamais droit qu’aux chats soucieux de mon heure d’éveil matinal, qu’aux chiens chargés d’yeux de chagrin, puisqu’ils ne savent pas pleurer, eux, quand ils en auraient besoin.

Sombre, me dit-on. Sombre est ce lieu. Sombres sont mes mots, mes pensées, mes rêves et ma façon de les mettre en scène, pour les réveiller.
Ainsi soit-il. Sombres seront donc mes images. Aussi sombres que moi. Et aussi éclairées.
Je respire la joie, vous en doutez-vous, vous qui ne me connaissez pas ? Vous en rappelez-vous, vous qui m’avez croisée ?
Ma lumière. Celle que je garde allumée quand j’aime, de tout mon coeur. Celle que je partage, de toute mon innocence, lorsque vous me le permettez. Sans que je te juge, sans que tu m’éffraies, sans que nous nous toisions.

Les loups ne sont jamais venus. Et la lumière fixera un autre rendez-vous.

Soupe Potirail

Dans la rubrique « Ma cuisine est un laboratoire », plancton déguste aujourd »hui sa création de la veille : la soupe Potirail.
Comme son nom l’indique, c’est une soupe de potiron.
Comme son nom l’indique, c’est en fait une soupe à l’ail.

Commentaires de la cuisinière goûteuse : c’est tellement bon que ça pique.
Commentaires objectifs de la cuisinière goûteuse : bordel, ça arrache la peau de la langue tellement ça pique.

Pas de rendez-vous avant demain. D’ici là, se tenir hors de portée nasale de quiconque, sous peine de passer pour une chasseuse de vampires égarée.

Un bout de bois

Peu importe où il se trouve, peu importe son état… Un bout de bois sera toujours plus brillant qu’une étoile pour moi.

Janvier 2007 _ Fontainebleau

Et oui, ce post n’a qu’un seul et unique objectif : Tester les applications de mises en ligne concrètes des co-productions avec mon joujou.
Et faire un clin d’oeil aveugle à mon papa.

La lampe a grillé.

Joujou veut pas que j’aille dormir. Y comprend pas que j’ai pas que lui dans la vie. Le con.
Et pourquoi c’est justement quand je me réveille en sursaut après avoir vu un gros nid d’araignée logé dans les replis de ma couette à portée de bouche que l’ampoule de ma lampe de chevet décide justement de claquer ?
C’est ce que je me suis dit en regardant mon lit. les restes de la nuit dernière. Les réminiscences synaptiques.
J’ai épluché ce soir. Des tonnes de nourritures malsaines et obscènes. Du très culturant également.
L’hormone de l’amour. Drogue douce qui disparaît un jour en emportant toutes les illusions bercées depuis le premier jour. Est-ce moi qui n’ai plus les mêmes yeux ? Ai-je changé quelque chose dans ma tête ? Je ne pense pas. Juste que je ne suis plus droguée. Que je lis tel que c’est écrit, tout simplement. Plus de déformation de l’espoir. Plus de zoom de la beauté. Plus de miroir de l’auto-contemplation. Plus de croyance en un homme autre que celui qui m’est Inconnu. Plus de pardon, plus de rage, plus de colère, plus de sourire, plus de rire. Mort à l’amour. Fin des arrangements de l’esprit. De l’âme. Les restes de l’aime. Plus que mais.
Froideur du vide. C’est tout. C’était écrit, dès le premier jour, dès le premier matin. Il n’y aurait un jour plus rien. Qu’un sujet d’écriture nocturne. Qu’un objet de conversation intime. Un déchet.

Jin et mère crapaud

Mais quelle nuit de folie ! Jin, de Lost… Toute la nuit rien que pour moi et des tonnes de cunni ! Non mais franchement, ça vaut pas le coup, parfois, d’être un peu dérangée de la tête pour en arriver à des aventures nocturnes de cet acabit ?
Bon, ok, ça se passait dans la maison de mes parents… D’abord dans mon ancienne chambre, puis dans celle de mon frère. Impossible de retourner dans ma chambre Jin, je suis désolée, la porte qui les relie a été condamnée il y a belle lurette ! En plus je l’ai vraiment traité comme un con hein. Alors qu’il s’approchait de la porte condamnée en espérant la franchir pour retourner dans la mienne, je lui fais remarquer gentiment que sans doute, il avait du voir que la porte, de l’autre côté de la cloison, n’existait pas ! Pour sûr pépère, elle est murée. Ce qui est d’ailleurs complètement fidèle à la réalité des lieux.
La chambre de mes parents, en face de celle de mon frère… Jin ne veut pas qu’on nous voie, ne veut pas qu’on nous trouve… Or, il y a la « figure maternelle d’horreur », là-bas, en face. Les portes sont ouvertes. Comment faire. Je le rassure. Tu parles, j’avais pas envie que les galipettes s’arrêtent en si bon chemin moi. Pas folle la guêpe.
La chambre de ma soeur… Ex- chambre de l’ensemble de la fratrie. Au moins trois paires de lits superposés dans mon rêve. Bizarre. Un camp ?
Y’a une histoire de piscine à un moment, je n’arrive plus à replacer tout ça dans l’ordre. Oui, je crois que c’est un camp. Mais de quoi ?
La « figure maternelle d’horreur ». Une dame, édentée. Crasseuse. On dirait un crapaud caricaturé sorti d’une BD pour faire peur aux enfants. Elle dort dans un des lits qui se trouve contre le mur ouest de la chambre. Une femme de ménage passe. L’aspirateur avale des morceaux de boue et de crasse collées contre les plinthes. Le sac est rempli de gravats poisseux en un rien de temps. La « Figure maternelle d’horreur » n’est pas aussi vieille que ma vraie maman l’est. Elle a une voix de fumeuse. On dirait en fait un mélange entre mes pires apréhensions maternelles, mes peurs les plus ancrées et la mère Groseille dans « La Vie est un long fleuve tranquille ». Et aussi une autre personne. Une autre mère. Je vois à peu près laquelle.
Après le passage de la femme de ménage, qui a aspiré tout ce qu’il y avait d’aspirable et qui recouvrait les lits, les couettes sont belles, fleuries, douces, les lits propres et resplendissants, comme ceux de chez ma copine Audrey G. Bon vieux souvenir de collège.
Je me souviens être allongée sur un lit. Pas celui contre le mur nord, qui correspondrait à la réalité de mon enfance. Mais contre le mur ouest. Toujours. Et la tête au sud. Donc dos à la porte d’entrée. Une femme déboule dans la chambre. Une actrice que je juge dans mon rêve comme étant oubliée. Mais qui, après réfléxion, ressemble pas mal à Isabelle Nanty. Elle est vêtue comme une clocharde… Je ne me souviens plus de la discussion qui a lieu dans la chambre.
Mh… Si je ne m’attèle pas à rédiger ces comptes-rendus de rêves dès mon réveil, je suis sûre d’en perdre la moitié. Et si j’attends plus d’une demi-journée, c’est la totalité que je perds en général. Comme si ces images refusaient de rester gravées.
Après réflexion, je me demande si mon Jin n’était pas en fait même plus jeune que le Jin de Lost… Graouh. Je sens qu’il y a des morceaux de ce rêve que j’aurai du mal à complètement oublier ! Et je choisis pas les pires, croyez-moi. Je laisse mes névroses à la femme de ménage. Je garde le sucre et le miel.

Petites claques et gros clic.

J’en ai presque fait pipi d’euphorie en le sortant de sa petite boîte.
Ayant décidé d’en finir avec les frustrations, j’ai craqué pour un petit Lumix FZ7.
Et puis je me suis enfin décidée à commander les bouquins d’Anne Rice que je cherchais vainement et sporadiquement dans les rayons des librairies. Parce que je n’ai jamais vraiment cessé d’y penser. Marrant comme une personne peut vous marquer et vous faire rêver sans même que vous l’ayez jamais vue.
Et puis j’ai repris contact avec plein de vieux potes, interneteux ou bien réels, d’une vie antérieure ou d’ailleurs.
Sereinement, j’ai envisagé de les revoir, tous et chacun, pour le plaisir de se voir, de se raconter nos vies… Et les enfants, les tonnes d’enfants qui poussent partout comme des champignons. Devrais-je dire des verrues ? Si je ne les aimais pas tant, ces enfants des gens que j’aime.
Un petit week-end à Reims en prévision ? Pourquoi pas…
Et puis Paris. J’ai envie de toi, tu sais. Amante parfaite. Tu vas me faire souffrir, tu vas me faire vivre, maintenant que ma phase d’hibernation a pris fin. Je vais en chier grave de quitter mon silence parfait et mes 110 m². Je vais en crever parfois. Et puis je vais me dire ce que je sais aujourd’hui, que je dois à ma vie de la faire avancer, de la rendre brillante et aimante, courageuse et fière. Je te veux à mon image. Car déesse je suis, même si c’est en CDD.
C’est le printemps dans ma tête. Les rêves qui s’éclaircissent et les mains qui bougent.
Il est là, le temps où les mots prennent enfin forme… Où les nécessités deviennent envies, les besoins désirs, les replis rebonds.
Vous n’imaginez même pas à quel point ces vacances m’ont fait du bien !
Putain, j’vais tous les bouffer.

Edit : Une augmentation de 6,25% de pas grand chose, ça fait quand même plaisir aussi. Allez, encore une petite joie comme ça et je suis bonne pour les Libra.