Je conduisais tranquillement, avec mes pattes de canard à casser dans la tête, histoire de varier.
ça roulait pépère, je respectais même presque les limitations de vitesse. Et bam !
Un pneu qui explose ? Non.
Un lapin suicidaire ? Non plus.
Une crise existentielle. Là. Ecrite noir sur blanc sur un parpaing plombé qui m’est tombé en plein sur la tronche.
Voilà ce que c’était.
J’étais en train de me dire que je n’avais su que parler de moi. Et que je n’avais pas su être moi.
Et là est tout le problème.
Qui je suis. Bordel.
QUI JE SUIS ?!
Parcellée, morcellée, découpée, séparée, pixellisée.
Eparpillée en milliers de petits éclats que je n’ai su que répandre derrière moi. J’ai laissé mon bordel trainer lentement et je me suis abandonnée, petits bouts par petits bouts, au fil du temps.
Aujourd’hui, il me reste entre les mains une brique de dilettantisme qui me plombe l’existence.
Je n’ai réussi à garder que le pire de qui je suis.
Parce que je suis la personne heureuse, rieuse et joueuse quand elle est avec des gens heureux, rieurs et joueurs.
Parce que je suis aussi la personne triste qui compatis face à la détresse. Comme elle peut, c’est à dire comme beaucoup.
Parce que je suis aussi la fille qui a voulu être mère et qui en est devenue chiante.
Parce que je suis aussi le clown qui faisait rire toute la famille en imitant Guignol.
Et attends, c’est pas tout.
Je suis aussi celle qui pique des colères quand l’agressivité extérieure vient toquer à sa porte.
Et puis celle qui boit comme un trou quand elle veut oublier.
Celle qui écoute quand il faut écouter, celle qui se tait quand on parle, celle qui parle quand on lui pose des questions.
Et aussi celle qui regarde les gens partir sans broncher parce qu’elle veut pas encombrer.
Je suis celle qui s’efface devant le monde.
Celle qui disparaît.
Celle qui n’a pas vraiment de personnalité, ou bien qui l’a laissée traîner derrière elle et l’a oubliée.

Une chose me rassure, je ne suis pas d’accord avec la majorité des conneries que je viens d’écrire.
Je suis tout. Et son contraire.
C’est à dire rien.

Mais ça ne me dit pas qui je suis.
Je ne sais pas quoi faire pour me rassembler…

Pourtant, c’était le but, quand j’ai décidé de rester vivre au milieu de rien. Pouvoir me regrouper.
Mais c’est à croire que j’ai réussi mon passe-passe de caméléon sans même m’en rendre compte. Je suis devenue rien.
J’ai eu tout faux.
Et je m’en veux.
Je m’en veux comme rarement.

Je ne sais pas quoi faire pour me ressembler.
Et j’ai peur de ce que je suis en train d’écrire.

5 réflexions sur “

  1. sheepyr dit :

    T’es Flippante 🙁

  2. Plancton dit :

    Je suis donc « flippante ». Bon bon… C’est un début. ça me fait un morceau de retrouvé.

  3. Clement dit :

    T’es une fille… c’est un autre morceau 😉

    T’es gentille, cool, sympa, mignone, à l’écoute des amis, direct, vrai, et plein d’autre choses super qui font qu’on t’aime!

  4. alain dit :

    T’as aussi un super sens de l’humour et tu es prete à rendre ludique le moindre objet qui te tombe sous la main.
    Je pense pas exemple à, une branche, un…euh..non, je vois pas autre chose.
    Mais bon, qu’est ce qu’on avait ri quand même 🙂

  5. Plancton dit :

    Clément, c’est gentil, merci. C’est agréable de voir qu’on peut laisser des souvenirs comme ça dans la mémoire d’une personne qu’on n’a pas vu depuis pfiou… quelques années 🙂 C’était dans une autre vie, tout ça, non ?
    Mais bon, au moins, je suis toujours une fli..file…lilf.. argh. Une dinde quoi.

    Alain… grand sourire !
    C’est vrai qu’on s’est bien marrés ces jours-là. Tu vois, j’étais avec un mec qui a de l’humour, et donc j’avais de l’humour…
    Mais tu es témoin aussi que de l’humour, j’en ai pas tous les jours non plus 🙂

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