Piment

Et qu’importe, si ça pique un peu.
Tout a commencé le jour où l’on a appris le sucré, puis le salé, et enfin l’amer.
Tout s’enchaîne ensuite, pour ne jamais s’arrêter.
Quand le chewing-gum perd son arôme, on en change.
Un peu plus de poivre sur les haricots beurre
Des cordes un peu plus serrées sur les poignets
Tes griffes encore un peu plus marquées dans mon dos
Dosage savamment étudié ?
En rajouter, encore un peu, encore un peu plus, toujours plus
Affoler les terminaisons nerveuses de ce merveilleux paquet de nerfs que nous sommes
Synapse, trop souvent déconnecté,
En fonctionnement saturé le circuit fermé.

Un peu plus fort…
Endurer n’importe quoi, tant que cela nous permet de ressentir.
Le synapse se connecte, en recherche de fusion,
En quête de transmission. Pas possible de garder tout cela pour soi.
Pas possible de finir grillé comme ça.
Il faut faire passer le message, le courant électrique,
Mon énergie, ta lumière !
Emotion, sensation, plaisir, douleur.
Tout et n’importe quoi, tant que c’est fort !

Hierarchiser, inculquer, dominer, se plier.
Donner à l’autre ce statut ultime d’objet de désir,
Encore épicer le paradoxe :
Le dominant n’est jamais celui que l’on croit.
La domination ne doit pas exister.
Perversion superficielle alimentant les discussions autour du bénitier.
Celui qui domine n’est rien sans celui qui accepte de l’être.
Equilibre, savoureux échange, salé, poivré.
Tellement sucré.
Celui qui renverse est-il vraiment enclin à faire le mal ?
De Sade à Djian, de Dante à Easton Ellis,
Des Evangiles à mon quotidien.
Son quotidien. Mon plaisir. Ta saveur.
Quête du goût ultime, en tranches,
Sur un verre d’eau salvateur.

Tu peux me passer le sel, s’il te plaît ?

Satellit café

#1
Il n’est pourtant pas encore très tard
Des voix du monde et d’autres, de la réalité
Le nez glisse face au vitrail froid
Les portes de l’église refermées
Le temple intérieur, lèvres closes et regard pointé.
Cris d’un autre monde aux confins de là où porte
Mon oeil, dans le noir, affuté, fluoré.
Dents mordantes.
Sourires mendiants d’un peu de concret bien cru
Et sexué.

#2
Carte suivante sur table glissante,
A pas feutrés s’avance et se coule dans l’ambiance
Assoiffante la femme,
A peine essoufflée et si, et si,
Et tellement chauffante.
L’homme s’abaisse, sa queue rampe
sur ses pieds, et quémande
Madame, Madame, votre main pour danser
Prie le dieu du samedi soir de ne pas le laisser
Une fois de plus, de ne pas l’abandonner
Tout seul, dressé, parmi toutes celles que…
Tout seul, un membre blessé.

#3
Combien de fois, mort et puis ressuscité,
L’a t’il été, ce pauvre homme ?
A n’en plus savoir à quelle tombe se vouer ?
Triste prince charmant.
Paix à son âme, laissons-le crever.
Oublions-le dans le noir de nos quelques nuits sacrifiées.
« J’ai juste envie de baiser » avoué tendrement.
Laisse-le te prendre, laisse-le reposer.

… and your prick is what I feel.

« T’es pas exclusive, t’es en demande ».
Je suis en demande.
En demande…
En colère surtout.

D’entendre une fois de plus ton jugement définitif sur ma personne.
Ho mais oui, je demande. Je demande de la beauté, je demande de la sincérité dans nos sentiments, je demande d’aimer et d’être aimée.
Et je ne veux que du haut de gamme. De la pure, de l’extase, du cent pour cent.
Je suis en demande.
Et toi, dis moi un peu…
Aurais-tu l’audace de me dire que tu ne l’es pas, en demande ? Aurais-tu les couilles pour m’affirmer que tu n’es pas en demande de ta drogue à toi, alors que tu n’as pas d’autre raison pour expliquer ce que tu fous avec cette grognasse hystérique et ravageuse ?

Je vous trouve laids. De plus en plus laids. Voire médiocres.
Tellement en colère contre toi, dès que je n’entends plus ta voix. Dès que ton absence revient m’occuper, absence que je cache maladroitement* en essayant de m’intéresser à d’autres que toi.
En colère, dès que ce sentiment d’injustice me reprend.

Injustice d’avoir l’impression d’être le seul être au monde capable de t’aimer, et de ne pas en avoir le droit. Non pas que j’en sois privée, mais surtout que je ne dois plus me l’accorder. Injustice d’être amputée d’un merveilleux talent, et de mes sourires les plus vrais.
Parce que je n’ai pas le sens du sacrifice, parce que tu ne le mérites pas, et parce que tu le sais.
Alors à ma place, il y a aujourd’hui une grognasse hystérique et ravageuse.

Tu n’es pas heureux ?
C’est bien triste d’en revenir là.

Edit : *Oh et puis merde ! Je me débrouille pas si mal que ça finalement !

La rose entre les dents, la lame sous la robe. Trop classe.

Alors plancton, t’en es où de ta recherche d’emploi ?
Dis plancton, pourquoi tu mets dans tant*de temps à te lancer ?
He ben plancton, comment ça ?! T’es toujours à la même place ?!

Plancton, elle en a un peu marre des questions. Plancton, elle vient de comprendre que ça sert à rien de discuter boulot avec un informaticien, parce qu’on n’a pas les mêmes valeurs sur le marché de l’emploi. Plancton, elle vient de lire noir sur blanc ce qu’elle savait déjà depuis longtemps : qu’elle a un putain de profil littéraire difficile à vendre. Et que plus le temps passe et plus c’est difficile à vendre. La viande, ça a toujours eu une date de péremption, c’est une question d’hygiène, libérale économique ou gastrique, au choix.

knowledge management ? Internet ? Il est pas un peu périmé mon diplôme de 2001 ?
Aucune offre sur les sites professionnels ne correspond à mes envies, à mes besoins.
Social ! Quand je me regarde parler avec ces gens, quand j’entends leur merci, quand je le lis en même temps dans leurs yeux et que j’ai le sentiment de bien faire, et de le faire bien, je me dis que je suis faite pour ça. Oui, mais voilà, j’ai pas les diplômes. Et je me vois mal ne faire que ça de mes journées.
Social – informatique. Informatique – social. Ha ! Salut littéraire ! Comment ça va ?

Tout croiser, taper dans le tas, adapter. Adapter. ça, je sais trop bien faire aussi. Et quand j’y arrive pas, c’est que ça me fait chier, auquel cas, j’ai aucune raison de rester.
Candidature spontanée. Le truc aussi bandant qu’une promenade en famille sur la route du blé en Beauce, par un beau dimanche pluvieux, entassés dans une BX.

Plancton, elle a pris son temps. Elle a rempli ses petits poumons d’oxygène après avoir vidé toute la crasse qu’elle avait dans la tête. Elle a fait le vide, histoire de faire appel d’air.
Parce de l’air, de l’endurance, il va en faloir…

C’est con, mais maintenant, je sais de quoi j’ai peur. Du coup, j’ai moins peur. Maintenant que j’ai viré mes déchets émotionnels, ou tout au moins maintenant que je leur ai perçé le bide. Je sais à quoi elle ressemble ma difficulté. Elle prend forme, comme un géant de papier qui se construit couche par couche, sur sa structure creuse en épouvantail. J’ai arrêté de vous écouter me juger et ne pas comprendre. J’ai arrêté de vous attendre.
Enfin, je m’entends penser. [Surtout les Va chier en réponse aux questions évoquées en début de ce texte, d’ailleurs]
Enfin, mon ennemi est à moi, rien qu’à moi.
On est bien, tous les deux. On va se faire un tango d’enfer.

Edit : * et la dyslexie avance tout doucement…

Le train 54

Le train 54 arrive alors que je me trouve sur le quai d’en face.
A l’instar de quelques uns évidemment plus rapides que moi, je traverse en courant les rails. Pas le temps de prendre le passage sous les voies. Le train 54 va partir. Pas de porte d’entrée de ce côté-ci du train 54, un autre train arrive et fonce sur moi. Juste le temps de bien calculer sur quels rails doivent se trouver mes pieds pour ne pas se faire écraser…
Il me semble que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à percevoir la sonnerie d’un de mes quatre réveils. Celui qui crie le plus fort et le plus aigu. Les sons étaient tellement lointains… J’ai réalisé que les boules Quies étaient restées dans mes oreilles sans broncher.
Pourquoi des boules Quiès alors que l’on vit dans une maison perdue au milieu des champs ? Parce que la cloison des deux chambres est malheureusement trop fine pour absorber les ronflements morbides de ma coloc.
Une raison de plus pour rejoindre Paris : Je dors déjà avec boules Quies. Toutes les nuits.

J’essaye de retrouver un peu d’humour, de la poigne et de la verve, mais aucun essai ne me paraît satisfaisant. Par contre, je reprends goût à l’humour des autres, s’il est suffisamment léger pour ne pas me plomber l’estomac. Quelques envies reviennent, doucement. J’essaie de faire attention à qui je parle, j’essaie de ne pas me coucher dans les rosiers, même si la tentation est là.
Faire attention n’a jamais sauvé personne quand il s’agit de tomber au mauvais moment. Ainsi, on se blesse parfois bien inutilement.
L’homme se doit d’être absent, l’homme se doit d’être cassant, l’homme doit me faire mal pour que je l’aime tant ?
Il est temps d’achever Oedipe, et de te laisser t’étouffer doucement dans ta gangue d’auto-suffisance.
L’homme libre est le plus beau de tous. On ne peut que l’admirer, immobile, telle une statue de givre perchée haut sur son piédestal, inaccessible.
Parfois, j’ai envie de prendre un marteau et de l’exploser, cette putain de statue.

Hier, c’était la journée des animaux qui refusent de crever et qui agonisent lentement. Les pattes qui remuent dans le vide, appendices inutiles de corps brisés mais toujours vivants. Les secrétions corporelles qui se vident en spasmes incontrôlables. Des cris stridents, expressions folles d’un instinct propre à ceux qui aiment l’odeur de l’herbe fraîche et de la terre humide.
Je l’ai laissée crever sous quelques feuilles, lentement. En espérant que la mort vienne d’elle-même. Je ne connais pas son cri, je ne sais pas l’appeler. Il ya des langages que l’on souhaite ne jamais parler.

Un week-end près du Styx

On est encore jeunes, profitons-en. Autour de nos morts, il reste des centaines de vivants. Profitons-en.
Il y a encore des amis pour porter le cerceuil en terre. Des enfants pour réveiller un sourire endeuillé.
Des couples que l’on a connu balbutiants, aujourd’hui épanouis, ou parfois vascillants.
Des fêtes improvisées, deux jours durant, en l’honneur de celui qui a ommis d’être présent, cette fois.

Je retrouve ces gens, comme ressortis d’un coffre à jouets, qui reparaissent avec ce poids de trois années.
Des cheveux gris, souvent. Des alliances qui brillent à l’annulaire de quelques uns.
Des cous empatés et parfois dix kilos par année oubliée.
Un mariage en particulier, auquel j’aurais pensé assister.
Mais je n’ai pas gagné mes chevrons d’être humain indépendant
A leurs yeux, je suis restée l’ex de leur pote.
Quelques regards suffisent à confirmer la douce hypocrisie polie.
J’aurais du t’appeler, c’est de ma faute, gnagnagna.
Non mon bonhomme, c’est juste la vie.
Il faut parfois un mort pour revoir les vivants.
Il faut parfois un mort pour faire une croix sur certains revenants.

Deux jours en sa mémoire.
« Merci pour ton message ». Un peu de lueur dans un regard, enfin !
Deux jours totalement improvisés, rien prévu pour rester.
La fraîcheur de l’amitié qui sort de terre, cette odeur d’herbe.
Fraîchement coupée. Ou pas.
Planer entre mes yeux et mon cerveau.
La puanteur de l’homme qui m’imagine acquise un jour, acquise toujours,
et qui tente la chance de nouveau.
L’intolérable regard de lubricité qui m’écoeure tant.
Et cette admiration pour un couple aux frontières du politiquement acceptable.
De l’amour, enfin. De la rage et un combat qui ne s’arrête pas.

Je ne sortirai pas indemne de mes reflexions.
Ni des années passées.
Mon bonheur ne ressemblera sans doute pas à celui qu’on a imaginé pour moi.
Et je t’efface, encore un peu plus, aujourd’hui,
Après vous avoir, vous aussi, oubliés deux jours durant.

« Coucou, je suis en vie. »

Passer ce coup de fil à Mika de la façon la plus naturelle du monde, sans même y réfléchir dix secondes, discuter avec lui des trucs qu’on peut se dire quand on s’est pas donné de nouvelles depuis … trois ans. Juste l’essentiel. Qui est mort, qui est en bonne santé. Rire un peu comme deux vieux potes. Même si.
Envoyer un mail à un type que je connais à peine, un epicentre de souvenirs diffus, confus. Essayer de lui faire comprendre que, ben, bordel, j’imagine que c’est dur, je pense à toi.
Ecouter le rire de Gibus dans la saxomobile alors qu’il était venu nous aider à emmenager dans cette maison, que je n’ai toujours pas quittée. Son rire, sa voix, comme si c’était hier… Mais que tant de lendemains se sont déjà réincarnés en passés décomposés. Me dire que je devrais peut-être annuler le rendez-vous chez monsieur mon psy vendredi pour descendre lui dire aurevoir. Et pourquoi pas, dire bonjour à ceux qui sont toujours là.
Toujours là.
Mais surement pas ici.
Parce qu’en envoyant ce mail, en passant ce coup de fil, j’ai tout simplement l’impression d’avoir voulu contacter une autre galaxie, qui ne serait pas tout à fait tombée dans l’au-delà.
Mais le Styx ne passe pas très loin, sourions, rions même, pour l’album souvenir d’Hadès.

Les copains d’abord

Son ptit nom il l’a chopé sous un bus,
Le poitevin qu’avait peur de rien
Le ptit père qui pétait ses lunettes
Tous les quatre matins
Le ptit gars qui allait jamais bien loin
Sans ses amis de faluche.
Dans sa grotte de Lascaux
Maintenant place aux échos.
J’en connais beaucoup qui vont se sentir seuls
De tous ceux qui ont laissé leur patte
Griffée sur tes murs de marqueur et d’amitié.
Tu t’effondrais là où le vin te portait,
Cette fois t’as fini par trouver ta place
Dans ce monde qui va trop vite.
T’as une place, chaude pour encore longtemps,
Dans les coeurs (et à l’arcade) des porteurs de béret bizarre.
Et même si …
Vendredi, j’boirai un verre pour toi.
Pis j’ai pas de lunettes à péter parce que j’en porte pas.
Mais le coeur y sera.
En mémoire de Gibus.

Non, ce n’était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu’on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en pèr’ peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord

Ses fluctuat nec mergitur
C’était pas d’la litterature
N’en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses mat’lots
N’étaient pas des enfants d’salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d’abord

C’étaient pas des amis de luxe
Des petits Castor et Pollux
Des gens de Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe
C’étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boetie
Sur le ventre ils se tapaient fort
Les copains d’abord

C’étaient pas des anges non plus
L’Évangile, ils l’avaient pas lu
Mais ils s’aimaient tout’s voil’s dehors
Tout’s voil’s dehors
Jean, Pierre, Paul et compagnie
C’était leur seule litanie
Leur Credo, leur Confiteor
Aux copains d’abord

Au moindre coup de Trafalgar
C’est l’amitié qui prenait l’quart
C’est elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Qu’leurs bras lancaient des S.O.S.
On aurait dit les sémaphores
Les copains d’abord

Au rendez-vous des bons copains
Y avait pas souvent de lapins
Quand l’un d’entre eux manquait a bord
C’est qu’il était mort
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l’eau n’se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore

Des bateaux j’en ai pris beaucoup
Mais le seul qu’ait tenu le coup
Qui n’ai jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord

C’est si liens de sang

Impossible de vraiment savoir quand tout a commencé,
Ce processus, pluie acide qui se déverse sur les nerfs.
Faire avec, parce qu’il ya du bon dans tout ça.
Il y a des émotions démultipliées. Des crises qui m’arrachent les yeux, certes.
Mais ce n’est que de la vie qui demande à sortir.
Une énergie enfouie sous des tonnes de sédiments.
Education, culture, société, morale, génétique.
Et peu importe, après tout. Non, vraiment, ce soir, je m’en fous.
Les causes ont fait leur travail.
Faire une pause, abandonner l’hagiographie et les démons.
Juste le temps de me remettre un peu…
Mes stratagèmes inventifs de sabotage me laissent toujours sur le carreau.
Juste moins longtemps qu’avant. Juste plus violemment.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas connu un tel plaisir.
Aussi peu charnel soit-il, mais tellement organique.
Vous avez raison, Monsieur, les plaisirs, ce sont aussi les lieux et les chansons…
Les soeurs aussi.
La mienne est là. Elle répond « Présente ! » quand je l’appelle, enfin.
Quand je l’appelle. Et qu’enfin, je lui parle. Qu’enfin, j’ose.
Plus fragile que jamais… et plus forte aussi.
Ce mal, c’est un aveu de faiblesse, un tabou, une souffrance qui doit rester cachée…
Et plus je m’expose ici, et moins je me montre.
Cette fois, elle sait. Et elle, elle ne m’abandonnera pas sur les marches de l’escalier.
Elle, elle ne me laissera pas, comme lui l’a fait ce soir-là. Avant que j’aille chercher les lames.
Elle ne rira pas bêtement, dans ce stupide aveu de lâcheté, d’impuissance et d’incompréhension, quand je lui dirai que j’ai mal…
C’est terrible ce qu’un frère peut casser rien qu’en riant bêtement et en fermant une porte.
Elle a répondu « présente ». Et elle n’a pas ri.
Je l’aime. Elle est là, et je l’aime. Et je n’ai pas à en avoir honte.
Je n’ai pas peur, non plus, d’aimer ainsi.
Et bordel, qu’est-ce que ça fait du bien de sentir son amour en sécurité, pour une fois.
Voilà combien d’années que je n’avais pas connu la confiance ?