La rose entre les dents, la lame sous la robe. Trop classe.

Alors plancton, t’en es où de ta recherche d’emploi ?
Dis plancton, pourquoi tu mets dans tant*de temps à te lancer ?
He ben plancton, comment ça ?! T’es toujours à la même place ?!

Plancton, elle en a un peu marre des questions. Plancton, elle vient de comprendre que ça sert à rien de discuter boulot avec un informaticien, parce qu’on n’a pas les mêmes valeurs sur le marché de l’emploi. Plancton, elle vient de lire noir sur blanc ce qu’elle savait déjà depuis longtemps : qu’elle a un putain de profil littéraire difficile à vendre. Et que plus le temps passe et plus c’est difficile à vendre. La viande, ça a toujours eu une date de péremption, c’est une question d’hygiène, libérale économique ou gastrique, au choix.

knowledge management ? Internet ? Il est pas un peu périmé mon diplôme de 2001 ?
Aucune offre sur les sites professionnels ne correspond à mes envies, à mes besoins.
Social ! Quand je me regarde parler avec ces gens, quand j’entends leur merci, quand je le lis en même temps dans leurs yeux et que j’ai le sentiment de bien faire, et de le faire bien, je me dis que je suis faite pour ça. Oui, mais voilà, j’ai pas les diplômes. Et je me vois mal ne faire que ça de mes journées.
Social – informatique. Informatique – social. Ha ! Salut littéraire ! Comment ça va ?

Tout croiser, taper dans le tas, adapter. Adapter. ça, je sais trop bien faire aussi. Et quand j’y arrive pas, c’est que ça me fait chier, auquel cas, j’ai aucune raison de rester.
Candidature spontanée. Le truc aussi bandant qu’une promenade en famille sur la route du blé en Beauce, par un beau dimanche pluvieux, entassés dans une BX.

Plancton, elle a pris son temps. Elle a rempli ses petits poumons d’oxygène après avoir vidé toute la crasse qu’elle avait dans la tête. Elle a fait le vide, histoire de faire appel d’air.
Parce de l’air, de l’endurance, il va en faloir…

C’est con, mais maintenant, je sais de quoi j’ai peur. Du coup, j’ai moins peur. Maintenant que j’ai viré mes déchets émotionnels, ou tout au moins maintenant que je leur ai perçé le bide. Je sais à quoi elle ressemble ma difficulté. Elle prend forme, comme un géant de papier qui se construit couche par couche, sur sa structure creuse en épouvantail. J’ai arrêté de vous écouter me juger et ne pas comprendre. J’ai arrêté de vous attendre.
Enfin, je m’entends penser. [Surtout les Va chier en réponse aux questions évoquées en début de ce texte, d’ailleurs]
Enfin, mon ennemi est à moi, rien qu’à moi.
On est bien, tous les deux. On va se faire un tango d’enfer.

Edit : * et la dyslexie avance tout doucement…

2 réflexions sur “La rose entre les dents, la lame sous la robe. Trop classe.

  1. evamarine dit :

    « j’ai arrêté de vous écouter me juger et ne pas comprendre. j’ai arrêté de vous attendre. »
    je lis ça comme du miel…
    l’attente tue
    être au bon endroit au bon moment, en être persuadée
    c’est une clef…
    bises douces
    et accessoirement…je t’attends 😉

  2. tilly dit :

    Ce que tu dis me touche etrangement, la tout de suite je ne trouve pas les mots, mais je reviendrai.

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