Piment

Et qu’importe, si ça pique un peu.
Tout a commencé le jour où l’on a appris le sucré, puis le salé, et enfin l’amer.
Tout s’enchaîne ensuite, pour ne jamais s’arrêter.
Quand le chewing-gum perd son arôme, on en change.
Un peu plus de poivre sur les haricots beurre
Des cordes un peu plus serrées sur les poignets
Tes griffes encore un peu plus marquées dans mon dos
Dosage savamment étudié ?
En rajouter, encore un peu, encore un peu plus, toujours plus
Affoler les terminaisons nerveuses de ce merveilleux paquet de nerfs que nous sommes
Synapse, trop souvent déconnecté,
En fonctionnement saturé le circuit fermé.

Un peu plus fort…
Endurer n’importe quoi, tant que cela nous permet de ressentir.
Le synapse se connecte, en recherche de fusion,
En quête de transmission. Pas possible de garder tout cela pour soi.
Pas possible de finir grillé comme ça.
Il faut faire passer le message, le courant électrique,
Mon énergie, ta lumière !
Emotion, sensation, plaisir, douleur.
Tout et n’importe quoi, tant que c’est fort !

Hierarchiser, inculquer, dominer, se plier.
Donner à l’autre ce statut ultime d’objet de désir,
Encore épicer le paradoxe :
Le dominant n’est jamais celui que l’on croit.
La domination ne doit pas exister.
Perversion superficielle alimentant les discussions autour du bénitier.
Celui qui domine n’est rien sans celui qui accepte de l’être.
Equilibre, savoureux échange, salé, poivré.
Tellement sucré.
Celui qui renverse est-il vraiment enclin à faire le mal ?
De Sade à Djian, de Dante à Easton Ellis,
Des Evangiles à mon quotidien.
Son quotidien. Mon plaisir. Ta saveur.
Quête du goût ultime, en tranches,
Sur un verre d’eau salvateur.

Tu peux me passer le sel, s’il te plaît ?

5 réflexions sur “Piment

  1. tilly dit :

    plancton, comment fais-tu ? J’ai pas encore eu le temps de reflechir au comm super intelligent que je voulais faire sur ta note N-2 ou 3 ou 4 ! Mais vas-y continue, seulement sache que tu desesperes une commentatrice admirative mais un peu/beaucoup laborieuse, mais qui te reste fidele. Bravo.

  2. plancton dit :

    Tilly, tu sais, je n’ai jamais fait tourner mon fonds de commerce avec les commentaires de mes lecteurs 🙂 Heureusement, parce que j’aurais en toute logique mis la clé sous la porte depuis longtemps.
    Lis ce que tu as le temps et l’envie de lire, commente si tu le souhaites. Je me fais plaisir, avant toute chose, je me fais du bien aussi. Et j’espère juste pouvoir partager un peu de cela.
    Je t’adresse un humble sourire de remerciement pour ce commentaire et cette fidélité qui me touchent sincèrement.

  3. Lui dit :

    inutile de te dire que j’aime, je pense … ou si. tiens, comme ça, c’est fait… Ca compense un peu toutes les choses que j’ai lues ces derniers mois pour lesquelles j’ai fermé ma gueule. J’aime ce que tu écris depuis la première fois que j’ai mis mon nez dans tes pages… ça, ça ne changera jamais je crois.

  4. gégé le ren dit :

    savoureux ce petit sauté de mots
    j’adore toujours venir me restaurer chez toi
    ca me requinque…foi d’gégé

  5. plancton dit :

    Dis donc, gégé l’insaisissable, y’a même plus moyen de te contacter pour savoir où en sont les igloos du Groenland et les yourtes de la Plaine St Denis !
    See you…

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