Les histoires d’amour finissent mal, ou pas.

Je suis une photographie, un imprimé non fidèle à moi-même, puisque je ne sais toujours pas être qui je suis. Mais je cherche, je cherche.
Et aujourd’hui, je sais que j’ai quelque chose à trouver.
Tu as été mon photographe, celui qui m’a révelée à moi-même, en même temps que tu as réussi à tant me brouiller.

Je suis une femme emprisonnée dans sa geôle aux barreaux de nuages.
Mais tu as été mon libérateur, celui qui m’a relâchée, par amour autant que par son manque.

Je pourrais dire ici que je t’aime, mais j’ai peur que ce soit mal interprété. Pas par toi, non. Tu le sais. Mais par le regard extérieur, à qui je ne sais pas toujours expliquer de quoi est fait ce lien qui me relie à toi.

Montaigne et La Boétie. Voilà plusieurs semaines que mon très cher psy m’a mise sur le chemin de l’acceptation.
Amour non perverti, amour abouti, consommé, consumé, vécu, mort, enterré et libéré.
Phénix merveilleux qui me rend heureuse aujourd’hui de te savoir heureux, toi qui brilles dans un autre ciel que le mien, toi qui a trouvé ton étoile que tu ne veux plus quitter des yeux.

Tu as été l’amant trouble et pur.
Tu as été l’imparfait que « j’aime mais », l’égoïste qui me nourrissait de ne pas penser qu’à moi, l’ivrogne d’un soir que je portai comme un fardeau, le guérisseur et le poignard, l’épine et sa rose. Le brouillard qui me perdit sur une chemin d’illusion que j’avais construit moi-même, une route de passion fausse alors que je cherchai la voie de ma propre confiance.

Tu es le frère qui me tient la main quand il s’agit d’ouvrir les yeux sur le monde.
Tu es le père qui me pousse à devenir moi-même le train, non plus le wagon.
Tu es la mère qui sait me faire pleurer en trois coups de cuillères à mots.
Tu es le fils que je n’hésiterai jamais à prendre dans mes bras si tes yeux un jour me le demandent.

Humain, splendeur de beauté, méchant, mauvais et détestable. Complet.
Celui que j’admire et qui m’aide à admirer. Ailleurs.
Celui qui m’a aimée et qui m’aide à aimer. Ailleurs.

Si j’écris tout ça ce soir, c’est pour m’en libérer, egoïste que je suis, me libérer de tout toi, qui me fut si lourd parfois.
Tu m’as aidée à me construire, et je n’ai pas à me cacher de ça.
Au contraire, j’ai envie de le faire exploser en pleine lumière car sans doute, cela fait partie de mon chemin de liberté. Ma propre voie.
Ce qui reste dans l’ombre est voué à pourrir, et j’aime pas trop beaucoup ça.

J’avais envie de déclarer l’amour ces derniers jours. Déclarer la guerre. Ou un truc comme ça. Vider tout ce que je n’ai pas écrit au cours de ces dernières semaines. Sortir mes poubelles, même si elles sont remplies de fleurs.

He bien voilà donc ma déclaration d’amitié.
Voilà l’amour disparu qui m’aide à m’aimer. Entière, en entier… ou à peu près.
L’amour envolé qui me rendra les prochains plus légers.

Merci, peut-être, plus simplement.

Simple comme un jeu d’enfant

Retrouver la clé du coffre, vite.
Avant que tout n’implose.
ça grouille de mots là-dedans, ça fourmille, ça crépite, mais pas moyen de canaliser quoi que ce soit. Je ne sais plus par où commencer.

Sans doute par crier. ça fait toujours du bien.
Comme toujours, comme d’habitude.
Juste que je n’ai pas la parole. Je sais plus causer, plus marcher, plus rien.
Comme toujours, comme d’habitude.

Pourtant, j’aurais eu un bout de papier, un crayon, une troisième main et un oeil de libre tout à l’heure en rentrant chez moi, j’en aurais écrit des choses en conduisant. Des tonnes.
Mais je sais plus par où commencer.
Energie. canaliser.
Energie. CANALISER.
Concentrer.

Est-ce que ça a un sens de taper sur les touches d’un clavier pour faire des sons, pour faire le con, pour jouer avec les mots, les désarticuler comme une poupée, les démembrer et les réassembler pour faire courir le chien fou dans la prairie bleue ?
Plus envie de raconter ma vie, que je trouve assez communément inintéressante.
Plus envie de parler de lui, de lui, de toi, d’eux, de qui que ce soit.
Envie de déclarer l’amour sans doute. Faire la guerre avec rage et innocence. Recouvrir la toile d’encre de chine et m’en barbouiller.
Me maquiller. Me transformer.
Je me connais tellement bien, qu’au bout du compte, je ne sais même plus qui je suis.
Je fais partie des meubles, je me dérange comme un point sur un o.

Et j’voulais même pas écrire tout ça, parce que j’ai peur de la réalité. Celle qui a tourné, et qui n’a pas vraiment changé. Un deux trois soleil, personne ne me voit bouger. J’ai gagné.
Le droit au rêve que je construis avec des morceaux de nuages pas sages, de grains de sable et des seaux d’eau salée.

J’ai besoin de ne plus penser au soleil qui me manque.
Besoin de m’oublier, de me fuir.
Je cours trop vite, j’arrive pas à m’attraper.

Mais libérez-moi à la fin.
Libérez-moi.
Je suis cachée sous ma peau depuis trente ans.

Après, on jouera à chat.

ça ressemble toujours à ça quand ça revient de vacances.

ça tombe bien hein ? Pile poil quand je prends des vacances, j’ai plus une once d’inspiration pour écrire quoi que ce soit. Bon, j’avais pas trop d’ordinateur, même pas une vieille machine à écrire ou une calculatrice pour écrire quoi que ce soit. Et je vous garantis qu’on écrit très bien sur une calculatrice quand il s’agit de rentrer ses formules de maths et de physique, même si c’est pas aussi bien qu’une trousse. Bref. Tout ceci ne va pas me rajeunir, n’insistons pas.

J’ai voulu acheter un petit carnet pour noter les mots qui me traversaient, mais en fait, non. Ils me plaisaient pas.
J’ai voulu aller chercher le soleil. Il m’a un peu trouvée sur le sable de Gironde, on a fait copain copain tous les deux.
J’ai cherché le calme. J’ai cherché. J’ai trouvé une cervicale en vrac et un collier fort saillant pour m’aider à supporter le poids de mon encombrant cerveau. Avec en prime à la clef quelques radios et un osthéo si ma tête refuse de tenir toute seule debout dans 10 jours.
Le monsieur, il a dit que c’est nerveux, que c’est mon tempérament peut -être. M’a demandé si je m’étais faite plaquer, si j’avais perdu mon emploi, même si tous les deux on se voyait pour la première fois. Sont indiscrets ces gens quand même hein.
Pas plus que d’habitude, docteur. J’ai rigolé.

J’ai pas envie d’écrire. Pas envie de lire. Et 1108 new items viennent de se faire passer en « all read » dans l’agrégateur.
Ceux qui comptent, je sais où les trouver.

Y’a des trucs que je digère pas trop. Des trucs que j’arrive même pas à avaler. La pluie me fera du bien je crois. Dans une semaine, c’est décidé, Bretagne. Sous la tente. Marre de me faire choyer, dorloter, accueillir comme une princesse par des amis que j’adore. Faut que je me fasse suer un peu. Tremper, plutôt.

Faut que j’oublie aussi ce qui me fait mal. Ces gens , ma famille, trop proches, trop loin. Que j’aime par dessus tout. Qui me blessent chaque fois un peu plus.
Mais je me fais mal toute seule, vilaine Cassandre que je suis. A me dire que c’est peut-être la dernière fois. La mort me fait peur, je le sais bien.
ICE. In case of emergency.
Qui appeler ?

ça me fait rire, la théorie des réseaux. ça me fait rire de savoir que mon métier est classé dans ceux de la communication. ça me rassure de savoir que je n’ai que 3 ou 4 personnes vraiment importantes dans ma vie. J’ai toujours préféré la qualité à la quantité.
Je suis sauvage et j’assume. Souvent. Parfois. Pas toujours.

Certains jours, pas du tout.
Mais c’est pas pour ça que je vais faire installer un velux dans ma coquille.
Y’a toujours des connards pour jeter des pierres dessus.

Je suis heureuse de vous retrouver, sinon. Je me suis manquée.
Et bientôt, je réponds aux commentaires. D’abord, je vais faire une lessive parce que j’ai fait un pipi de joie en les lisant.