Deux petits souffles et puis s’en va

Boom Boom Ba.
Encore des heures qui défilent sans laisser de traces
Le coeur bat lentement, pour ne pas passer trop vite.
Le soleil se couche dans le gris de son manteau,
Absent. Il aura sans doute oublié de se lever.
Nous aurons peut-être oublié d’y penser.

Deux petits boom. Un petit ba.
A force de me croire vivante, j’aurai peut-être oublié.
Rien ne sert d’appeler, j’ai sans doute tout coupé.
La playlist défile et tout ce que j’entends
c’est un petit ba, deux petits boom.

Le temps est déjà long, et en plus, il est froid.
Même en apnée, tout continue de bouger.
Même en oubliant de respirer, le fil se déroule.
Pourtant, je vais devoir m’arrêter.

La tristesse est le plus fabuleux rempart que j’ai trouvé
Pour m’empêcher d’avancer.
Le plus chaud des duvets, les bras les plus accueillants.
Je m’en flagelle avec la plus extraordinaire énergie dont je sois capable.
Et la culpabilité qui émane de mes étreintes perverses
Est véritablement délicieuse.
Au moins, l’écrire me permet de lire en instantané
A quel point je suis fainéante et vaine.
Mon potentiel tristesse se déverse un max dans ces quelques lignes
Qui ne servent à personne d’autre qu’à moi.
Le résultat est effrayant.

Faudrait que je te dise à quel point je déteste l’apnée,
Je déteste m’empêcher de respirer,
Mais je ne sais pas quoi inventer pour détraquer le temps.
Je ne sais plus quoi imaginer depuis longtemps
Pour retrouver mes paradis perdus.
Et certaines secondes me sont insupportables.

Tout ce que j’imagine, tout ce que je devine,
Tout ce que je comprends de ce temps
Que tu passes là-bas. Loin.

Les secondes sont déjà lourdes
Et les voilà en plus affublées du poids
De l’issus incertaine.
Qui me dit que tu seras vraiment ici ?
Qui me dit que je serai toujours là ?

Sache que je te déteste de me faire subir ça.
Mais que je me porte volontaire pour en connaître les conséquences.
J’irai au bout. Sans savoir dans quel état tout finira,
Et nous pourrons commencer à trouver l’hiver souriant.
Peut-être, si nous n’oublions pas.
Si je pense à respirer d’ici là.

tchou

J’me terre j’m’enterre au fond de ma ptite colère
Ptite fille solitaire avec sa ptite tête en pierre
Et son ptit coeur en papier chiffonné

J’veux plus parler j’ai l’impression d’m’user
J’veux pas y croire j’préfère encore m’souler
Et rentrer seule ce soir

J’ai pas la plus mauvaise place
Assise dans mon wagon singulier
J’ai pas la meilleure non plus
Les portes sont verrouillées

Le train-train me file la nausée
Rien que d’y penser
Alors je ferme les yeux, et j’le regarde pas partir
Tout seul sur le quai
J’veux pas l’voir s’en aller
Et ce con se rend même pas compte
Qu’il me roule sur les pieds.