La neige fond.

Putain c’est monstrueux. J’ai l’impression que je vais crever demain, et je suis heureuse. Heureuse d’avoir vu la neige cet hiver. Je rentrais chez moi, à pas de louve sur talons hauts. Autant dire que ça fait clac clac sur le bitume. Et les gouttes tombaient du ciel enchanté, alors qu’il ne pleuvait pas. Il fondait. Simplement.
Il est étrange ce challenge. Repérer la zone à risques, celle où les gouttes tombent par dizaines, dans un rythme effréné… Passera ? Passera pas ? Je suis passée, sans prendre une goutte. Moi et mon ipod, on est sortis sains et saufs de la bataille de la neige qui fond.
Là où l’histoire finit mal, c’est que quelques pas plus loin, des gouttes te tombent sur la gueule sans que tu comprennes ni pourquoi, ni comment. Tu ne les as pas vues venir, et le seul constat que tu en tires, c’est que tu as froid aux cheveux, maintenant.
L’homme que j’aime et que je vois partir, j’aimerais lui dire que je l’aime et que je ne veux pas le voir partir. Il part, et moi aussi, sans que je comprenne ni pourquoi, ni comment. C’est comme ça, c’est tout. Une espèce de règle du jeu, une route à suivre. Un constat d’échec, une différence, un impossible que l’on m’impose. Et je lutte, de tout ce que je suis capable de vivre, je lutte de tout ce que je l’aime pour le garder serré contre moi. Car seule sa présence me réchauffe. Vos pieds sont si froids. Même si vous ne m’empêchez pas de dormir, messieurs, vos pieds sont si froids. Et vos coeurs si abscons.
Whatever works ? Qu’il disait, le Woody. Whatever works.
En attendant, la neige fond, et tu n’es pas là.