Petites colères improvisées malheureusement devenues trop prévisibles. C’est comme ça. Tout ne peut jamais bien aller. Rien ne peut toujours vous plaire. Et tout peut très bien aller vers le pire.
Ainsi va la vie. C’est la vie. C’est comme ça. Que veux-tu. Rien à faire.
Je fais trois pas dans une direction bien précise. Je me dis que non. Alors je fais trois pas dans la direction inverse. Les pieds toujours décidés. Les idées, non. Je me dis que finalement oui. Demi-tour, c’est reparti. Et ainsi de suite. L’indécision dure et se compose d’une suite inutile de prises de position fermes et définitives aussitôt remises en question. Et ça dure. Et ça continue. Et je m’aperçois que je fais les cent pas sur place. Championne du retourné d’envie, d’humeur. Plus blonde et dorée qu’une crêpe au beurre. Athlète de la course sur place. Chaussettes aux pieds et Rayban sur le nez.
Je me vois effectuer mon petit sport de prédilection, mes compet’ de n’importe quoi. Je m’observe et me désole. Non. Pire. Je m’agaçe et m’énerve contre cette energie inutilement dépensée.
Ainsi, je peux descendre et remonter un escalier trois fois de suite, le temps que je sache vraiment quelle décision ma tête va finalement prendre, pendant que mes pieds vont et viennent au rythme de mes arguments pour, de mes hypothèses contre. Sport de lutte, de stratégie, d’endurance.
C’est fatigant d’être moi. Surtout pour les nerfs.
Y’a un truc que je sais en tout cas. C’est que je ne pourrais jamais supporter de vivre avec moi. Je veux dire, si j’étais deux. Si nous deux, on était amoureux. Jamais on ne pourrait y arriver.
Les petits trucs qui agaçent et qui rongent, les petits trucs qui finissent par vous achever.
Il y a des jours où ça fait rire. Des jours où l’on s’accepte, on s’aime bien, on se regarde dans un miroir et on sourit bêtement. Allez, ça passe pour cette fois, va.
Il y a des jours où l’on s’arrête entre les deux marches de l’escalier, excédée de ces abus d’indécisions, de ces prises de positions instables, de ces élans du coeur et de l’âme que l’on regrette aussitôt. Les pieds en suspens. La tête finalement vide d’être tellement remplie de tous ces riens. On reste là et on se dit que finalement peut-être, malgré tout, on devrait songer à s’assoir sur la marche juste deux secondes pour réfléchir un peu. C’est alors que vos pieds vous disent qu’ils ont besoin d’avancer.
Et alors, merde à la fin quoi c’est pas possible d’être aussi chiante.
Je jette un coup d’oeil sur la porte qui semble être sortie tout droit de mon imagination en colère. La tangeante me tend les bras, mes pieds ne peuvent résister et mon cerveau est bien content de pouvoir fuir, encore.
C’est clair, décide toi !
Epouse moi ! Faisons des bébés, que tu rattrapes ton retard !
Bon, on dit rendez-vous le samedi 28 mai 2005 à 13h45 devant la mairie de Pignouville. Tu me reconnaîtras facilement, je serai seule sur les marches et je porterai une super meringue blanche en guise de robe.
Grisou : Oui, moi aussi, c’est comme ça que je m’aime 😀 Un peu par habitude et par la faculté de réconciliation des vieux couples.
Essaie de t’imaginer avec les deux jambes dans le plâtre, sans béquilles ni fauteuil roulant. Et si l’imagination ne suffit pas, passe tes jambes dans le même trou de ton pantacourt ou long. Ca devrait t’aider dans la prise de décision 😉
Jolie note, nonobstant le manque de séparation, de respiration, entre les paragraphes 😉
A mon avis, la prochaine fois prend l’ascenceur. C’est plus rigolo de jouer avec les boutons que de monter et descendre les marches.