Bleu Blanc Rouge.

J’ai eu la bonne idée de ne pas changer mes habitudes matinales aujourd’hui. La bonne idée de ne pas prendre mon petit déj’ avant de prendre ma douche. La bonne idée d’avoir le ventre vide en écoutant France Inter.

Alors déjà, ils sont malins sur France Inter. Une vraie bande de petits fut’futs’. Garder un défenseur du NON tel que Le Pen pour la dernière ligne droite qui précède le référendum, c’est donner du temps d’antenne au NON en favorisant le OUI. Les petits malins !
Parce que moi, par exemple, moi, sujet dont je suis en mesure de pouvoir parler puisque c’est à peu près le seul que je maîtrise un tant soit peu, moi donc, même si je sais pertinemment que mon NON à moi n’est pas le même que le NON de ce … ce… ce défraîchi manipulateur de consciences, he bien ça m’en met quand même un coup dans la caboche de savoir que je puisse voter pareil que lui.
Et en plus, choisir aujourd’hui, date de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, pour avoir le plaisir amer d’entendre ce sinistre individu exprimer son point de vue sur le sujet, he bien je dis bravo. Parce que c’est vrai quoi en fait, on parle des minorités, des pédés, des pauvres mais les militants du front national sont eux aussi les victimes d’atroces stigmatisations. Merci monsieur Le Pen d’être là pour défendre les nécessiteux.

Je l’écoute, je rigole, je me dis « trop gros, pass’ra pas ». Non, non…. Trop gros, pass’ra pas. Hein ? Allez…
Nan parce que quand même… Affirmer que le corps enseignant de l’Education Nationale est en mesure de subvenir par lui-même à tous les besoins de prévention et d’information dans les établissements scolaires, c’est donc en fermer la porte à toutes les associations spécialisées, dans n’importe quel domaine que ce soit. Et tant qu’à faire, exterminer tous les joyeux loufoques drogués homosexuels noirs et cervelés qui doivent proliférer dans ces organismes dangereux pour l’uniformité de la pensée unique. Oups pardon. Revenons-en aux établissements scolaires.
C’est donc, soyons clairs, renoncer à toute forme de prévention et d’information dans n’importe quel domaine que ce soit. Parce que les profs, faut pas rêver, ils ont déjà assez à faire avec leur boulot d’enseignant. Combien parmi eux s’intéressent à tout ce qui tourne autour de la scolarité même ? Voire autour de leur seule matière à enseigner ? Combien se bougent les fesses pour aller s’informer sur les drogues, sur le suicide des jeunes, sur la nutrition, sur l’écoute de l’ado, sur la motivation ? Certes, certains prennent le temps de le faire, parfois même sur leur temps personnel, et c’est tout à leur honneur. Heureusement, il y a toujours, espérons-le, un prof de français qui traîne quelque part dans le collège et qu’on peut aller voir quand ça va pas. Une infirmière qui sait écouter et pas simplement vous refiler un doliprane en suppo avant de vous renvoyer en classe illico.
Mais quand il ya de l’information de groupe à donner, quand il ya une prévention à mettre en place, le corps enseignant n’est certainement pas en mesure de mener l’action en professionnel autonome et compétent.
Monsieur Le Pen voudrait peut-être qu’on en revienne au temps des précepteurs ? Ces merveilleux pédagogues détenteurs du Savoir Universel ? Il a du drôlement aimer le pensionnat de Chavagnes en tout cas, qu’est ce que ça a du le faire rêver ! Le petit veinard. ça devrait bientôt recommencer ! On éleverait une bonne grosse batterie de clônes asexués qui pourrait asséner à nos chères têtes blondes les valeurs fondamentales de l’Etre Humain Patriote telles que la haine, le rejet, la peur, et la manipulation (pour les futurs cadres administratifs uniquement hein, parce que faut pas déconner, on va pas instruire tout le monde pareil non plus hein ).
Et là dessus, un brave petit vieux qui apporte son heureux soutien à l’invité de Stéphane Paoli. « Vous êtes l’image du Père de notre Patrie ».
ça suffit. Ils vont réussir à me faire pré vomir mon repas.

Bon, sur ce, c’est pas tout ça, faut que j’aille prendre mon petit déj’ alors. Et tomber sur encore une autre info de plus, plus efficace que la pose d’un anneau gastrique.

Un peu plus tard, je me suis demandée combien de temps mettrait le cycle infernal de l’histoire à faire sa boucle. Combien de temps il nous reste avant qu’on en revienne à un pouvoir national prônant de telles valeurs, nauséabondes et meurtrières. Parce qu’on s’en rapproche, c’est certain. Peu à peu, on oublie, peu à peu, on se laisse bercer par les promesses d’un monde meilleur, sans plus faire attention aux abérrations, aux mensonges anesthésiants, aux horreurs qui se vautrent sous un voile d’une blancheur immaculée.

Bleu. Blanc. Rouge.
Lève les yeux vers le ciel, tu ne verras rien,
Ecoute les mensonges si purs , et qui te font tant de bien,
Regarde le sang couler, tu vois, tu ne sens déjà plus rien.

4 réflexions sur “Bleu Blanc Rouge.

  1. Qui sont les victimes de ta stygmatisation ?

  2. Plancton dit :

    Des victimes ?! Une stigmatisation ?!! Certainement pas ici mon bon monsieur, vous faites erreur.

  3. Stigmatiser : v.t. Blâmer avec dureté et publiquement.

    Ne blâmes-tu pas avec dureté et publiquement Le Pen, l’extrême-droite et le FN ?

    Tu sembles pourtant étonnée de voir Le Pen signifier une quelconque stigmatisation de ses couleurs.

  4. Plancton dit :

    Teuh teuh teuh ! Mais sont-ce bien des manières de dandy gentleman de venir titiller mes petits accès de mauvaises foi dans mes commentaires ?
    Allons allons… Si je stigmatise quoi que ce soit, ce ne sont point les personnes cependant, mais les idées que ces personnes peuvent véhiculer, voire asséner de façon tout à fait pernicieuse dans les esprits de plein d’autres personnes qui voudront bien se laisser bercer.
    Ce n’est pas de l’étonnement à proprement parler que je manifeste à l’égard des paroles de monsieur Le Pen concernant la stigmatisation dont lui-même et ses suivants seraient les victimes. Peu de choses m’étonnent désormais de sa part. (Et je m’excuse de ne pas avoir pris le temps d’aller chercher la citation exacte des propos qu’il a pu tenir sur ce sujet.)
    Non, ce que je souhaite exprimer, c’est plutôt mon dégoût profond de constater que monsieur Le Pen ait osé comparer la stigmatisation (blâme public et injurieux) dont il estime son parti être la cible à des violences et des crimes autrement plus concrets induits par l’homophobie ou la xénophobie.
    Peut-être ai-je fait l’erreur dans ce post de ne pas pouvoir m’empêcher d’utiliser les mêmes armes que cet individu : l’ironie, l’exagération et la mauvaise foi.

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