Flic flac

Viens !
C’est pas si difficile que ça tu sais. Non ? Tu sais pas ? T’as raison moi non plus j’en sais rien. Mais qu’importe. Si on sautait à pieds joints ?
Tu me prends la main et ça ira bien. On se regarde on se plaît on s’y complaît on en revient. Un peu toujours la même fin. Elles sont donc toutes de la même pluie toutes ces flaques d’eau ?

C’est tellement petit une flaque d’eau, on n’y voit que la tâche boueuse qu’elle ne manquera pas de nous offrir. On n’en veut pas trop de son foutu cadeau. On veut la piscine d’eau saine, on veut le lac, la mer et l’océan. Et pourtant…

Dans cette flaque, y’a nos pieds. Dans cette flaque, y’a nos yeux qui se marrent, nos rires qui s’étalent, nos jeux qui s’éclaboussent. Dans cette flaque, c’est notre eau à nous. Elles sont toutes de la même pluie toutes ces flaques d’eau.

Seulement celle-ci, elle nous observe en riant et nous innonde de toutes ses gouttes, de tous ses bons, ses mauvais moments. Elle nous rappelle, goguenarde, que les pieds au sec, le coeur au chaud et le visage heureux, on peut se permettre de prendre son temps. Et qu’importe la tempête qui nous attend.

Bleu Blanc Rouge.

J’ai eu la bonne idée de ne pas changer mes habitudes matinales aujourd’hui. La bonne idée de ne pas prendre mon petit déj’ avant de prendre ma douche. La bonne idée d’avoir le ventre vide en écoutant France Inter.

Alors déjà, ils sont malins sur France Inter. Une vraie bande de petits fut’futs’. Garder un défenseur du NON tel que Le Pen pour la dernière ligne droite qui précède le référendum, c’est donner du temps d’antenne au NON en favorisant le OUI. Les petits malins !
Parce que moi, par exemple, moi, sujet dont je suis en mesure de pouvoir parler puisque c’est à peu près le seul que je maîtrise un tant soit peu, moi donc, même si je sais pertinemment que mon NON à moi n’est pas le même que le NON de ce … ce… ce défraîchi manipulateur de consciences, he bien ça m’en met quand même un coup dans la caboche de savoir que je puisse voter pareil que lui.
Et en plus, choisir aujourd’hui, date de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, pour avoir le plaisir amer d’entendre ce sinistre individu exprimer son point de vue sur le sujet, he bien je dis bravo. Parce que c’est vrai quoi en fait, on parle des minorités, des pédés, des pauvres mais les militants du front national sont eux aussi les victimes d’atroces stigmatisations. Merci monsieur Le Pen d’être là pour défendre les nécessiteux.

Je l’écoute, je rigole, je me dis « trop gros, pass’ra pas ». Non, non…. Trop gros, pass’ra pas. Hein ? Allez…
Nan parce que quand même… Affirmer que le corps enseignant de l’Education Nationale est en mesure de subvenir par lui-même à tous les besoins de prévention et d’information dans les établissements scolaires, c’est donc en fermer la porte à toutes les associations spécialisées, dans n’importe quel domaine que ce soit. Et tant qu’à faire, exterminer tous les joyeux loufoques drogués homosexuels noirs et cervelés qui doivent proliférer dans ces organismes dangereux pour l’uniformité de la pensée unique. Oups pardon. Revenons-en aux établissements scolaires.
C’est donc, soyons clairs, renoncer à toute forme de prévention et d’information dans n’importe quel domaine que ce soit. Parce que les profs, faut pas rêver, ils ont déjà assez à faire avec leur boulot d’enseignant. Combien parmi eux s’intéressent à tout ce qui tourne autour de la scolarité même ? Voire autour de leur seule matière à enseigner ? Combien se bougent les fesses pour aller s’informer sur les drogues, sur le suicide des jeunes, sur la nutrition, sur l’écoute de l’ado, sur la motivation ? Certes, certains prennent le temps de le faire, parfois même sur leur temps personnel, et c’est tout à leur honneur. Heureusement, il y a toujours, espérons-le, un prof de français qui traîne quelque part dans le collège et qu’on peut aller voir quand ça va pas. Une infirmière qui sait écouter et pas simplement vous refiler un doliprane en suppo avant de vous renvoyer en classe illico.
Mais quand il ya de l’information de groupe à donner, quand il ya une prévention à mettre en place, le corps enseignant n’est certainement pas en mesure de mener l’action en professionnel autonome et compétent.
Monsieur Le Pen voudrait peut-être qu’on en revienne au temps des précepteurs ? Ces merveilleux pédagogues détenteurs du Savoir Universel ? Il a du drôlement aimer le pensionnat de Chavagnes en tout cas, qu’est ce que ça a du le faire rêver ! Le petit veinard. ça devrait bientôt recommencer ! On éleverait une bonne grosse batterie de clônes asexués qui pourrait asséner à nos chères têtes blondes les valeurs fondamentales de l’Etre Humain Patriote telles que la haine, le rejet, la peur, et la manipulation (pour les futurs cadres administratifs uniquement hein, parce que faut pas déconner, on va pas instruire tout le monde pareil non plus hein ).
Et là dessus, un brave petit vieux qui apporte son heureux soutien à l’invité de Stéphane Paoli. « Vous êtes l’image du Père de notre Patrie ».
ça suffit. Ils vont réussir à me faire pré vomir mon repas.

Bon, sur ce, c’est pas tout ça, faut que j’aille prendre mon petit déj’ alors. Et tomber sur encore une autre info de plus, plus efficace que la pose d’un anneau gastrique.

Un peu plus tard, je me suis demandée combien de temps mettrait le cycle infernal de l’histoire à faire sa boucle. Combien de temps il nous reste avant qu’on en revienne à un pouvoir national prônant de telles valeurs, nauséabondes et meurtrières. Parce qu’on s’en rapproche, c’est certain. Peu à peu, on oublie, peu à peu, on se laisse bercer par les promesses d’un monde meilleur, sans plus faire attention aux abérrations, aux mensonges anesthésiants, aux horreurs qui se vautrent sous un voile d’une blancheur immaculée.

Bleu. Blanc. Rouge.
Lève les yeux vers le ciel, tu ne verras rien,
Ecoute les mensonges si purs , et qui te font tant de bien,
Regarde le sang couler, tu vois, tu ne sens déjà plus rien.

J’aimerais pouvoir faire de la dentelle mais je donne dans le découpage grossier. Ma baguette magique à la main.
Les mots sont en berne et le rocher trop gros.
Mélange à l’aveugle. Fonds de bouteilles. On appelle ça un cercueil.
Il n’y a parfois rien à faire qu’à attendre. Alors temporisons.

Et j’ai quand même passé au moins deux heures à l’écrire cette super daube cartlandiste. J’aurais du me douter que ça ne pourrait jamais rendre le résultat que je recherchais. Je voulais parler d’un épisode bien particulier, sans en parler vraiment. Je voulais masquer les conditions, les personnes, la situation, les enjeux, le déroulement. Je voulais pouvoir tout garder sous voile. C’est réussi. Tout est bien resté voilé. Rajoutez à ça le fait que je ne suis absolument pas douée pour les récits à la troisième personne et vous obtenez le post précédent.
Je vous prie de m’excuser pour cette erreur de manoeuvre de ma part.
Il est tout fragile en fait ce nouveau weblog. J’ose pas trop le brusquer, pas trop le prendre dans mes bras, pas trop le regarder en face. Il m’intimide un peu. Je m’en éloigne déjà un peu. Et je je …. jejejejejeje… Tous ces « je » qui continuent de me renvoyer dans la face la valeur que j’accorde à ce pronom, à moi -même.
Chercher la forme qui me conviendra. Prendre le temps de m’imprégner de lui. Lui laisser le temps d’adhérer à ce que j’attends de lui, aussi.
Faudrait que j’arrête de fuir. Un jour.

Le premier combat [mode B. Cartland ON]

Rien n’était gagné d’avance. Consciente de la puissance écrasante de cet homme, consciente de l’insignifiance de ses propres moyens, elle devait se montrer humble. Oui, c’était une certitude, l’humilité serait la base de ses développements stratégiques. Il fallait avancer en rampant, gagner du terrain sur ce vaste domaine fortifié et ces campements sur-protégés en faisant mine d’observer, immobile, les positions ennemies. Pendant ce temps-là, l’innocence furtive se glisserait dans la moindre des failles visibles ou invisibles que l’autre pourrait laisser sans surveillance, l’instant d’une seconde, l’instant d’un regard ou d’un sourire.

Elle était là pour remporter une victoire, elle était là pour se prouver que, non, tout n’était pas perdu. Elle ne repartirait pas les mains vides et le corps assoiffé.

Elle se ferait liquide, eau calme et transparente, breuvage divin et nectar anesthésiant afin de laisser sa pureté se fondre au coeur de la fortification adverse, sans que l’ennemi ait le temps de se rendre compte qu’une armée se mouvait au coeur de sa citadelle.

Les remparts étaient tenaces ; l’homme campé sur ses positions hostiles et réfractaires. Non content de la force qui rayonnait naturellement de sa personne, de l’autorité immanente qu’il pouvait dégager, il se permettait de renforcer son pouvoir en attaquant de front, déclenchant lui-même, d’emblée, les hostilités. Il comptait bien pouvoir étouffer les brumes qu’il apercevait avant qu’elles ne deviennent fumées. L’efficacité de sa manoeuvre ne fut que temporaire. Ce mouvement fut même à l’origine de sa défaite. Il ne s’en aperçut que trop tard, tout endormi qu’il était par la certitude de son influence. Quand il se réveilla, il était cerné par les flammes.

Comment désarmer un adversaire qui arrive les mains nues, le coeur blessé et le corps si pur ? Qui aurait su où frapper ? Qui aurait même osé ?

Dans ce combat qu’elle s’imposait, malgré elle, cette lutte acharnée face à un homme inaccessible dont elle aurait bientôt la peau en trophée, en couverture de son impudence immaculée, elle fermait les yeux, préférant ignorer ses premiers pas dans un monde où il faudrait renoncer à l’amour et enchaîner, combats après combats, les plaisirs victorieux au goût amer de vanité.

[Mode B. Cartland OFF]

Les escales liées

Petites colères improvisées malheureusement devenues trop prévisibles. C’est comme ça. Tout ne peut jamais bien aller. Rien ne peut toujours vous plaire. Et tout peut très bien aller vers le pire.
Ainsi va la vie. C’est la vie. C’est comme ça. Que veux-tu. Rien à faire.
Je fais trois pas dans une direction bien précise. Je me dis que non. Alors je fais trois pas dans la direction inverse. Les pieds toujours décidés. Les idées, non. Je me dis que finalement oui. Demi-tour, c’est reparti. Et ainsi de suite. L’indécision dure et se compose d’une suite inutile de prises de position fermes et définitives aussitôt remises en question. Et ça dure. Et ça continue. Et je m’aperçois que je fais les cent pas sur place. Championne du retourné d’envie, d’humeur. Plus blonde et dorée qu’une crêpe au beurre. Athlète de la course sur place. Chaussettes aux pieds et Rayban sur le nez.
Je me vois effectuer mon petit sport de prédilection, mes compet’ de n’importe quoi. Je m’observe et me désole. Non. Pire. Je m’agaçe et m’énerve contre cette energie inutilement dépensée.
Ainsi, je peux descendre et remonter un escalier trois fois de suite, le temps que je sache vraiment quelle décision ma tête va finalement prendre, pendant que mes pieds vont et viennent au rythme de mes arguments pour, de mes hypothèses contre. Sport de lutte, de stratégie, d’endurance.
C’est fatigant d’être moi. Surtout pour les nerfs.
Y’a un truc que je sais en tout cas. C’est que je ne pourrais jamais supporter de vivre avec moi. Je veux dire, si j’étais deux. Si nous deux, on était amoureux. Jamais on ne pourrait y arriver.
Les petits trucs qui agaçent et qui rongent, les petits trucs qui finissent par vous achever.
Il y a des jours où ça fait rire. Des jours où l’on s’accepte, on s’aime bien, on se regarde dans un miroir et on sourit bêtement. Allez, ça passe pour cette fois, va.
Il y a des jours où l’on s’arrête entre les deux marches de l’escalier, excédée de ces abus d’indécisions, de ces prises de positions instables, de ces élans du coeur et de l’âme que l’on regrette aussitôt. Les pieds en suspens. La tête finalement vide d’être tellement remplie de tous ces riens. On reste là et on se dit que finalement peut-être, malgré tout, on devrait songer à s’assoir sur la marche juste deux secondes pour réfléchir un peu. C’est alors que vos pieds vous disent qu’ils ont besoin d’avancer.
Et alors, merde à la fin quoi c’est pas possible d’être aussi chiante.
Je jette un coup d’oeil sur la porte qui semble être sortie tout droit de mon imagination en colère. La tangeante me tend les bras, mes pieds ne peuvent résister et mon cerveau est bien content de pouvoir fuir, encore.

Crassion ’tistique et délyrisme

Wo ho... J'ai 'ru voir un 'ros minet

Mais tout cela n’a rien à voir me direz-vous et vous avez entièrement raison.
Si si, puisque je vous le dis.
C’est important quand on s’installe quelque part, de prendre ses marques, regarder ce qui se cache dans les placards, vérifier l’état des canalisations, éventuellement faire pipi près de la porte d’entrée si l’on est jeune, con et un peu chien quand même. Eventuellement beurré comme un p’tit Lu nantais, mais, sage, Ô si sage que je suis, l’ébriété m’a rayée de ses petits papiers gras translucides depuis belle beurette. Lurette. Enfin, on s’comprend.
Voilà. J’avais besoin de poser mon empreinte sur cet espace, même de façon provisoire. Juste histoire de se sentir un peu plus chez moi en attendant que la Science Infuse (de 3 à 4 minutes et dans une eau à 95 °C s’il vous plaît) de Photoshop daigne se répandre dans mon être et connecter la branche créative de mon hémisphère cérébranlant à mes interfaces tactiles épidermiques non palmées. Bien que, sans petite cuillère, les palmes seraient les bienvenues pour remuer tout ça. (Oui, un sucre, merci !)
Je dois quand même le reconnaître, la sobriété et la délicatesse, la subtilité et la pâle luminescence de ce thème ne vont pas sans me déplaire. Forcément. Je l’aurais pas choisi sinon hein. Je suis pas con à ce point.
J’avais juste besoin de poser une tâche, l’air négligé, l’air de rien.
Infuse et légère, calme et bleutée.
Comme moi quoi.
Je me ferai schtroumpfette pour tes beaux yeux, Ô mon letteur adoré.
Je poésirai les mots de la terre, remuerai les poubelles acier inoxidable de toutes les villes de moins de 500 habitants ; je mangerai des C, transformerai l’essai, plaquerai des ballons ovales écrasés sur ton nez. Je déglutirai des sons, libérerai des tons et nous nous unirons dans un lyrisme sauce gingembre et canelle.
Elle est pas bel’ la vie ?

He bien nous y voilà…

La Chèvre de Monsieur Seguin a frappé fort. Elle a donné des coups de cornes dans les flancs du loup et fait couler deux petites larmes toutes légères le long de ma joue gauche. Peut-être que mon oeil droit fait son difficile. Peut-être qu’il fait le fier et qu’il refuse de se laisser aller aussi facilement que son jumeau.
Duplicité énigmatique. J’en rigole parfois. J’en souris souvent. Ce soir, j’ai presque envie d’en pleurer.
He bien en tout cas nous y voici, dans ce nouvel espace planctonien.
Tout n’est pas fini. Le layout est en construction. Je me bats avec photoshop pour essayer de donner vie sous mes yeux à l’image que j’ai dans la tête. Tout le combat d’une vie d’ailleurs, ça. Moi qui n’ai jamais réussi à progresser en dessin au-dessus du niveau d’un enfant de cinq ans. Bon, je suis sévère avec moi-même, d’accord. Disons huit.
C’est pourtant si facile de fermer les yeux et de modeler le monde, contempler la vie, imaginer les couleurs et donner forme à toutes les fantasmagories qui peuplent mon univers.
C’est pourtant si facile.
Peut-être que les rêves n’ont pas été inventés pour venir se figer sur du papier ou sur un écran. Peut-être que les questions que l’on se pose sont toujours les mauvaises. Peut-être que les réponses que l’on nous donne ne sont pas faites pour soi. Peut-être qu’il n’y a personne à écouter.
Tout pourrait être si facile…
I am gone beyond the moon…. Merci Macy de m’accompagner.
Merci d’être là.
Et bienvenue sur ce nouvel espace d’expression où j’aurai de toute façon toujours raison.
La vie est ainsi faite.