ça ne m’arrive pourtant pas souvent. Mais là, je regrette.
Je vais devoir payer en patience et en résignation le montant de ma dette d’impulsivité. Je vais devoir essayer de comprendre et renoncer. Je vais payer pour lui à cause de moi. Pour moi à cause de lui.

Et le tout, sans un mot plus haut que l’autre. Sans s’agacer. Sans trépigner. Sans tourner en rond. Sans avoir envie de tout balancer et de courir. Sans rire. Sans bouger.

A quand les distributeurs de liberté gratuite dans les rues…

Falaises de Moher- dimanche 5 juin

La pluie pouvait tomber, nous n’étions pas vraiment mouillés. Nous étions juste en train de marcher.
Sous l’eau qui n’en finissait pas de vouloir s’infiltrer dans nos pulls, dans nos chaussettes et nos cheveux. Les gouttes finissaient par se réchauffer à l’abri de nos peaux. Le froid ne nous empêchait pas de nous moquer de lui.
Dans l’eau qui courait au travers des prairies tendrement vertes, décorées de mauves, de jaunes, de roses et de blancs. Ces rivières couleur de tourbe qui s’amusaient en nous bloquant le passage d’un lit de douceurs à un autre, que seuls les falaises et l’infini semblaient pouvoir border.
Au bord de l’eau grondante qui venait parfois lécher les rochers et s’écraser dans un geyser salé en remontant les falaises pour venir nous recouvrir, encore… Et couler dans nos bouches heureuses de goûter les éléments.

Je repars là-bas en quelques mots. Et aucune envie de revenir.
Quel gâchis de repenser à des instants de joie en ayant envie de pleurer.

ça se porte, ça se regarde grandir.
On sait déjà qu’on va y mettre tout son coeur pour en faire quelque chose de chouette.
On devine à peine que c’est déjà là, on sait pas trop, on hésite ou pas.
Mais que ce soit vide ou rempli de toi, c’est certain, y’a bien un truc qui vit par là.
C’est pas compliqué.
y’a qu’à s’éloigner un peu que ça manque déjà.