Une dernière cigarette. Le temps de laisser Sigur Ros finir d’essorer de toute son harmonie le souvenir qui y est attaché. Une liqueur ennivrante en coule. C’est tout doux, avec une légère pointe amère, c’est très chaud, et ça fait un peu mal quand ça passe au fond du ventre. La pression se ressert, les images se tordent. Je m’égoutte lentement de mes erreurs et de mes rêves envolés.
Je reste éveillée et je me drogue à l’attente de rien que de moi-même. Besoin de rien que de me protéger de l’acidité de ma conscience.
Je n’attends rien. Je n’attends rien. Je n’attends rien.
Je n’attends tellement rien que je m’en soule la tête de rester là.
Et j’attends. Il faut que j’en sois bien sûre.
Que c’est bien RIEN que j’attends.
Essorage terminé.
J’ai le droit d’aller me coucher.
Dors bien
Qu’est-ce que t’écris bien quand même…
merci beaucoup misanthrope, Brad.