L’âge du capitaine

Addition
Deux minutes de flip totale en apercevant l’heure sur l’écran des trois réveils. Ils étaient formels. Tous les calculs coïncidaient. Malgré leur quinze , vingt et cinq minutes d’avance respectives.
Une heure de retard sur le programme.
Quarante-cinq « merde !!!!!!!! » qui ont retenti dans la maison, au grand dam de ma coloc qui a eu la gentillesse, et l’habitude, de s’en contre-balancer totalement.
Deux coups de fils aux boss pour les informer que je suis désolée, que j’ai loupé mon train. En évitant quand même la mention du réveil qui n’a pas sonné… Le témoin lumineux de mon réservoir à crédibilité clignote déjà suffisamment rouge.
Quarante minutes pour rejoindre Etampes et essayer de chopper un RER.
Vitesse honteuse sur la nationale.
Dix minutes à essayer de me repérer dans cette ville, trouver la gare, et une place.
Sept euros vingt pour un ticket de RER dans lequel je ne monterai pas.

Quelques secondes pour finaliser les calculs en ayant maintenant en tête toutes les données nécessaires. Aucun RER pour Paris avant vingt minutes. Cinquante-huit minutes pour rejoindre Austerlitz. Treize stations de métro. Un changement.
Un dernier coup de fil à boss pour l’informer que dans le meilleur des cas, j’arriverai à 11h15 au rendez-vous.
Trois minutes de conversation désolée désolante pour arriver à une évidence. De toute façon, je n’aurais jamais pu arriver à temps.

« – 11h15 ? Mais c’est l’heure à laquelle finira la réunion ça en fait, non ?
– Oui. »

[ – Tu sais ce qu’il te reste à faire ?
– Oui. ]

Sous-total
Deux coups de pied dans les escaliers qui me sortent de la gare.
Un coup de tête contre le volant.
Des « putain », des « chier », des « pov’ looseuse », des « comme j’m’en veux » et le tout agrémenté de centaines de points d’exclamation.
Dix minutes pour me calmer.
Deux bras qui se relâchent enfin et tombent de renoncement.
Cinquante minutes pour rejoindre Orléans.

Résultat
Acheter un quatrième réveil.
Un qui ne me lachera pas.
Un qui tiendra le coup.
Un qui ne renoncera pas aussi facilement.
Un qui saura comment me feinter, comment me faire lever.
Un qui saura me donner des ordres auxquels j’accepterai de répondre en courbant l’échine avec plaisir.
Un qui me respectera.
Un que je respecterai.

Des heures et des heures et des rêves et des images qui tournent dans ma tête et qui, seules, savent m’apaiser.

Mais acheter un quatrième réveil quand même, hein.

8 réflexions sur “L’âge du capitaine

  1. an.archi dit :

    C’est 90 sur les nationales, non ?! :]

  2. Plancton dit :

    Figure-toi que justement, j’ai finalement évité de mettre le chiffre précis de ma moyenne en tentant d’échapper à ta réaction.
    Et puis de toute façon, je n’en suis plus à une connerie près aujourd’hui.

  3. an.archi dit :

    Personne n’est mort : C’est pas grave.
    Au fait… Oublie pas d’acheter un quatrième réveil…

    Sinon je t’appelle le matin, si tu veux… 😉

  4. chocouille dit :

    une solution : trouve toi un homme pour te reveiller, te connaissant ca te réussirait 😮

    (ahah ;x)

  5. sagS dit :

    euh… me suis arrêtée à quatre réveil, pour m’apercevoir, que ma tête ne sonnait pas elle, donc pas besoin d’un cinquième réveil…
    et qu’en fait, c’est juste (c’est beaucoup) une façon de se faire du mal à soi-même, de se punir,e t s’empêcher que tout tourne rond!

  6. path dit :

    Tu n’avais ni l’intention ni l’envie d’y aller.
    Ca te gonflait et comme souvent ton esprit a pris le dessus même inconsciemment.

  7. wilou dit :

    ou dors dans un le F1 en face du lieu de la réunion la veille

  8. Largentula dit :

    le mieux c’est que foutu pour foutu tu prennes ton temps… ça ne sert plus à rien de speeder!

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