la souris.

Qu’est-ce qui m’a pris ?…
Peut-être ce vieux fantasme bien humain de se transformer en petite souris et de regarder la vie de ceux qui ont compté dans nos vies, sans que personne ne sache rien.
Un nom d’utilisateur, un mot de passe qui n’a pas changé et hop… J’ai fait un bond dans le présent de mon ex. Et un bond dans mon passé.
J’ai choisi 3 mails dans la liste, 3 mails dont je connaissais les noms d’expéditeur. Je les ai lus, et j’ai tout refermé.

J’ai honte ? Oui, non, je sais pas… Peut-être… Même pas…
Plus que de savoir, je crois bien que j’avais besoin de me tordre un peu les tripes.
Ce qui fait décidément le plus mal, c’est de voir noir sur blanc à quel point je n’ai finalement pas laissé de trace. Je me demande si en fait, j’ai existé…
Les soirées entre amis qui continuent, les mêmes noms qui reviennent… Ces noms inscrits dans mon répertoire téléphonique mais qui n’apparaissent jamais sur l’écran, en appel… ni entrant… ni sortant. Je n’ai pas oublié… Je le sais bien… Ils étaient ses amis à lui, avant d’être les miens.
Malgré toutes les belles paroles, les « on t’laissera pas tomber », je n’ai été, au final, que « la copine de ». Et jamais vraiment une amie à part entière.

Sa nouvelle chérie et lui ont apparemment adopté un chien. Mieux vaut ça qu’un gamin. Là, je me serais vraiment fait hurler. Pas une bonne idée, vraiment , pas une bonne idée…

Il ya eu des séparations dans cet entourage qui n’est plus le mien. Envie d’appeler L. … Non, pas une bonne idée.

Envie de tout oublier, tout effacer. Cette transformation de 5 minutes en petite souris voleuse épieuse m’aura vaccinée. C’était peut-être ça, mon but…

Deux ans…
Des projets de pièce montée.
Des envies, des « oui »…
Et puis quand t’essayes de rentrer la lame du couteau dans le gâteau pour le découper, en faire profiter tout le monde, le partager, le savourer… Tu t’aperçois que y’avait rien que du rien dans le gros gâteau. Et tout s’effondre dans un nuage de poudre d’aspartame.
Deux ans, c’est pourtant pas rien.
Deux ans, ça devrait pourtant compter.
Deux ans.

Bon, j’arrête de souffler sur le faux sucre. J’vais finir par me faire éternuer.
J’oublie le nom, le mot de passe.
Je vais faire de la place dans le répertoire téléphone, aussi.

Et me faire un bon thé. Avec du vrai sucre.
Une page est tournée.

10 réflexions sur “la souris.

  1. pivwan dit :

    Techniquement, c’est bof…

    Après, qui n’a pas rêvé de le faire? ON a toujours tous envie de remonter le temps et de revenir dans des moments heureux.

  2. neuro dit :

    J’ai fait ça, regarder les mails d’une ex il y a 6 ans maintenant.
    Passé deux jours avec l’envie de vomir pour ce que je venais de faire, et des mois à me remettre du fait que cette nana avait pu me remplacer.
    Pas bonne idée de réveiller les fantomes qui dorment dans des tiroires dont ils n’ont pas envie de sortir.

  3. Largentula dit :

    mais pas de sucre dans le thé!!!! mais ça ne va pas!!!
    AAAaaarrrgggg

  4. Plancton dit :

    Largy : Parfois j’en mets, parfois non… C’est en fonction des goûts du moment et ça se discute pas 🙂

    Chacun peut faire ce petit espionnage pour des tas de raisons. Je l’ai fait quelques semaines après la rupture pour en savoir plus sur la salope qui m’avait piqué mon mec. (toutes les vulgarités sont permises dans ce cas-là :p) J’ai arrêté avant de trouver ce que je voulais. J’ai arrêté parce que je n’en avais pas besoin. J’ai arrêté parce que transférer sa colère sur une tierce personne est complètement vain et inutile. (Même si l’insulter, encore un an après , fait un bien fou).
    Pourquoi ai-je recommencé aujourd’hui ?
    Je ne voulais pas revenir dans les moments heureux. Parce que je sais que ceux-ci sont bel et bien finis. Je ne voulais pas faire renaître le bonheur, le ranimer d’une illusion fugitive. C’est ma douleur que j’avais envie de faire renaître, je crois. J’ai cautérisé une petite plaie en versant un peu de whisky dessus, dans la douleur. La rouvrir, l’assainir et lui permettre d’encore mieux se refermer. Ce n’est pas mon ex qui me manque. J’ai l’intime conviction que notre rupture était une des meilleures choses qui pouvaient arriver puisque tout n’était que du vent. Ce qui me blesse, ce sont les « amitiés » gâchées à cause de cette rupture. Ce sont les gens qui m’ont oubliée et pour lesquels je n’existe plus. Blessure d’orgueil.
    Mais j’ai toujours du travail à faire sur cette rupture, j’en ai conscience. Parce que je refuse d’être confrontée à son bonheur. Par orgueil. Encore, toujours. Par pur orgueil, et non par amour. Parce que c’est insupportable de regarder le bonheur d’une personne avec laquelle on a échoué. Tout simplement.
    Et il me semble que c’est une chose complètement normale. Pas la peine de s’en offusquer, de faire semblant d’y être insensible, de vouloir la masquer.
    C’est pour ça que je n’ai pas voulu fouiller plus avant dans ses mails. Pour cela que je n’ai pas voulu en savoir trop. Parce que je ne veux pas savoir son bonheur. Pour ça que j’ai préféré une coupure franche et nette. Sans période de sevrage. Sans ces longueurs qui traînent après les blessures d’amour, après les ruptures.
    Qu’est ce que je cherchais, aujourd’hui …
    Peut être un relan de vengeance sourde et distante… Peut être apprendre qu’il n’était pas heureux. Avoir cette satisfaction malsaine.
    J’essaye de comprendre, d’être honnête avec moi-même.
    Peut-être que j’aurais souhaité inconsciemment tomber sur une nouvelle qui m’aurait blessée. Vraiment. Que j’aurais voulu lire des « je t’aime », à lui, à elle. Pour éprouver ma réaction. Voir si vraiment ça m’aurait fait souffrir. Peut-être que j’aurais du vraiment tout fouiller, tout lire. Pour me faire vraiment du mal. Et me dire « c’était pas si terrible que ça ».
    Mais je ne l’ai pas fait.
    Je ne suis pas allée au bout.
    Déjà parce que j’ai le sentiment d’être complètement ridicule à fouiller comme ça.
    Ensuite parce que… je n’en ai plus besoin.

    Ce ne sont pas des fantômes que j’ai réveillés, c’est de la merde que j’ai remuée. Et … je crois que la fosse septique a fait son boulot. ça ne pue pas plus que ça. Mais j’ai triché, je suis pas allée au fond. ça ne servirait à rien, à part blesser mon orgueil. C’est tout. Donc, ça ne sert à rien.

    Et bordel, j’espère qu’il n’y a pas de mauvaise foi inconsciente dans tout ça.

  5. telex dit :

    S’immiscer dans la vie privée de son ex en regardant ses mails persos, c’est petit joueur. La classe internationale, de nos jours, c’est de réussir à trouver son blog sur le web.

  6. Plancton dit :

    Euh…
    Rien à foutre, de la classe internationale, de mon ex, de son blog et de sa vie privée en fait, maintenant que j’ai écrit tout ce que je viens d’écrire.

  7. wilou dit :

    je comprends pas pourquoi on parle de honte. No shame, t’as le login et le mot de passe tu t’en sert tu espionnes … personne ne crie à l’infamie sur la téléréalité même si on voit jean edouard et loanna et bah c’est pareil. Moi je dis t’as raison sans culpabilité.
    Après souffrir du fait que tu ne fasses plus partie de sa vie ou sa mémoire, ca peut s’expliquer (ptet à tord). L’esprit humain a une déchéterie dans laquelle il incinère les traumas génant. Il met ca dans une case et ne la ressort que si elle est solicité. Peut être que l’oubli est le plus bel hommage que tu puisses avoir finalement non ?

    Et peut être fait il partie de ce qu’il te faut pour toi.

  8. XiBe dit :

    J’ai fait ça aussi, lire le mail de mon ex ici et là, voir qu’elle avait bougé, s’était stabilisée dans sa tête, avait trouvé quelqu’un de bien. Ca m’a rassuré, la connaissant…

    Maintenant le truc que je trouve zarb’, c’est que c’est moi qui avait créé son compte mail. Et j’avais mis mon prénom kawaï-isé en guise de mot de passe. Et le pass n’a jamais changé…

    L’autre truc strange, c’est que quand ma demoiselle de maintenant m’a demandé de lui ouvrir un webmail, je suis allé sur le même service, lui ai fait un pseudo fait de son prénom terminé en « -eu » tout pareil que la précédente, et ai utilisé mon prénom kawaï-isé en guise de mdp. Le tout sans m’en rendre compte.

  9. maxy_vince dit :

    Plancton, la pirate du oueb. Bon, allez dis nous la verité. T’en as profité pour balancer quelques bombes par mail ? 🙂

  10. neuro dit :

    Parce que c’est insupportable de regarder le bonheur d’une personne avec laquelle on a échoué.

    C’est tellement vrai.
    Même quand de son coté on finit par ne pas trop mal s’en tirer.

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