elle est venue se câler sur mes genoux sans me demander mon avis, cette peste de chatte, m’obligeant à taper d’une seule main sur ce clavier, l’autre étant retenue en otage / appuie-tête sous l’impudente bestiole.
et en plus, elle remue la queue, cette saleté.
j’ai l’impression que ça la dérange que je bouge le dernier bras libre qu’il me reste.
vous avez vu ? j’aime pas faire le grand écart avec mes doigts, je vous prive de majuscules.
bien fait.
démerdez-vous sans.
moi je viens bien de flinguer le tambour de mon lave-linge. et un lave-linge, quand le tambour ne tourne plus, ça lave pas grand chose en fait. j’ai encore les restes des tablettes de lessive empaquetés dans leur petit filet mortuaire.
c’est horrible.

Ha ben voilà, maintenant que j’ai fini, la bestiole se barre. Forcément.
Bon, demain, faut que j’appelle manman. Je crois que j’ai une idée de ce que je veux pour noël finalement.

Ne cherchez pas au fait, il n’y a aucun lien logique entre le chat et le lave-linge.
Enfin, sauf quand on creuse un peu… mais non, en fait. Non.

Bordel… C’est moi ou bien je raconte des trucs passionnants ce soir ?
« Déchets ménagers »… j’en ai abusé de cette rubrique. Mais maintenant, je sais pourquoi je la mérite.

chut

Chut… Faut pas le dire…
Mais le chanter, entre deux éclats de rire.
Le découvrir, au détour d’une rue, au coin d’un café.
Le réveiller parfois, paupières encore toutes collées.
Le regarder dormir, le regarder manger.
S’en étonner, à chaque instant.
Le faire et le vivre.
S’en émerveiller.

CrÂme

Elle te suit, elle te colle
Elle est relent, elle est alcool.

Odeur des chairs brûlées
Consumées.
Odeur du bois noirci.

Tissus embaumés d’un parfum de carbone.
Pas une fibre n’y échappe. Pas un cheveu.

Monde minéral qui s’imprègne
Au coeur du vivant, en voie de mort.

Pas moyen de l’oublier
Quand elle t’a habité.

Ombre sur ta peau qui te colle.
Poussière de chairs mortes, de lambeaux.

Trop de choses partent en fumée,
Dans nos vies.

Et les êtres que l’on aime
sont parfois couverts de suie.

grognements egocentrés du soir.

La tête pleine de regrets et d’hésitations ce soir.
J’ai passé plus de deux heures à essayer d’aider une tite jeune à faire les bons choix. Dresser un inventaire avec elle des solutions qui lui sont offertes. Se barrer. Là maintenant. Partir rejoindre son copain. Laisser la solitude dévorante gagner la partie et s’enfuir. Se retrouver dans une formation qui ne l’intéresse pas. Ou bien sur les bancs de l’ANPE, un bac pro tertiaire en poche. Au moins, elle pourra bouffer le papier si elle a faim.

Ou alors, tenir le coup. Encore six mois. Lui foutre sa raclée à cette putain de solitude. La vaincre à coups d’engagements et d’objectifs précis, divers et porteurs d’espoir et de motivation. Revenir me voir. Parler. Si elle en a besoin.

Sortie à 20 heures de là.
Crevée.
Mais putain, que j’aime ça.

Et là, je me dis, bougre d’imbécile… Pourquoi t’as pas fait psycho, hein ? Parce que t’as eu peur de qui tu étais alors. Patate.
T’as avancé comme une conne dans tes études sans te demander où tu allais. Parce que c’était sympa les études, parce que ça marchait bien. Parce que c’était intéressant et pas chiant. Je te le dis, cocotte. T’avais la gueule dans ton guidon et tu voyais rien.
Et j’me dis aussi que je suis super douée pour donner plein de conseils aux autres et les aider à y voir plus clair dans leur tête.
Et j’me dis aussi que moi, j’en suis toujours au point mort. Que l’embrayage est enfoncé. Que l’accélérateur aussi. Et que bordel… mais … mais !!!! Mais où est le levier de vitesses ?!!?

Je cherche un job d’assistance sociale en technologies de l’information en fait.
Bénévole chez SOS Amitié, mais payée. Et bien. Et pas pour SOS Amitié. Et je ferais rien qu’écouter et aider des informaticiens. Et puis aussi je repartirais dans la mise en place d’intranets, parce que c’était très amusant tout ça.

Bordel. J’arrive pas à refaire mon CV.
Et j’en suis à mon nième « bordel ». Et alors. ?
Bordel. ça me soule de grogner.

Sur le palier

Je t’ai appelée.
J’avais besoin de te parler.
Besoin de te voir comme envie de pisser.
Je pensais, j’espérais, en sortir soulagé.

Je t’ai appelée.
J’avais besoin de te voir.
Envie de te parler, te convaincre
J’suis pas un mauvais gars tu sais, j’suis pas un mauvais gars.
J’suis pas pire.

Crois-moi ma Colombe, mon Amour.
J’ai toujours envie de te prendre dans mes bras.
Comme on sert un oreiller chargé d’odeurs,
Un vieux pull déchiré déchirant, contre soi.

Te rassurer, et puis aussi un peu moi.
On finira pas comme ça, tu sais, on finira pas.

J’peux pas partir, j’peux pas te laisser là.
J’peux pas partir parce que je suis déjà plus là.

J’veux pas que tu te meures sans moi,
J’veux pas qu’il t’arrive des bêtises.
J’veux pas avoir froid cette nuit
Alors s’il te plaît, accepte moi comme ça.

J’peux pas m’enfuir, parce que j’ai nulle part où aller
Ailleurs que là. Et puis ton coeur est chaud, ton âme est douce,
Je me rappelle bien que tes bras savent bercer.

A quand cela remonte-t’il, ma Tendre… ?
Mes souvenirs s’embrument, tu sais.
Mais je crois bien que je t’ai aimée.

J’ai trouvé les fleurs, piétinées devant ta porte d’entrée.
Je reviendrai demain.
J’veux juste te parler.
J’peux pas aller plus loin, tu sais.
J’peux plus entrer, j’peux plus m’enfuir.
J’ai pas le courage de te quitter,
Et pas assez de lâcheté pour revenir.

CV anonyme

Mode Second degré ON

Y’aura ceux qui peuvent dire, et ceux qui osent pas trop.
Oublie pas de mettre ton nom et ta photo sur ton CV. Sinon, ils vont croire que t’as des trucs à cacher, et que même, parfois, tu brûles des voitures. Et que de toute façon, c’est pas toi qui as rédigé le CV parce que tu sais pas écrire. Tu recevras une invitation à te rendre dans l’entreprise la plus proche de chez toi (la boulangerie ou le garage peut-être, s’il a pas brûlé) pour faire un stage parce que t’es trop limité du QI et que la voie professionnelle, ils l’ont créee pour toi alors viens pas nous faire chier entre gens honnêtes et travailleurs, sale petit con d’anonyme, si tu crois qu’on t’a pas reconnu.

Mode Second degré OFF… Euh non , en fait, laissez-le donc ouvert, ça peut servir.

J’ai pensé très fort

J’en ai marre de mon ventre qui fait glouglou, qui fait mal, marre de mon taf, marre de la vie, marre d’en avoir marre, marre des gens, marre des questions, marre du gris, de la boue, des nuages opaques, du brouillard, marre des trucs qui tournent en rond, des trucs qui roulent pas rond, des barils de pétrole, du pape, des gens intelligents, et surtout des gens très cons, de moi, de moi, de moi et de moi et je bouffe des figolu. Des tonnes de figolu. Au moins un paquet entier. Et je vous emmerde.

Connard de nuage qui vient de se trouer juste pour me donner tort.
Viens pas me dire que ça sert à rien, hein. Je le sais très bien, je suis pas plus conne que toi dans tes mauvais jours. Non, va te faire foutre, t’auras pas un seul figolu, t’entends ? Rien ! Niet ! Que dalle ! Que d’chi !

Chacun sa façon d’avoir peur de l’avenir. Moi j’avance à reculons sur la bande d’arrêt d’urgence en comptant le nombre de voitures grises dont la plaque d’immatriculation commence par un 8 et je te bats à platte couture alors j’en ai rien à foutre.

On s’amuse bien. Et ça rime à quelque chose.
C’est une rime triple en palimpseste.
ça se voit pas, je sais bien.
C’est bien pour ça qu’on s’amuse.
Et pouf, ça rime encore !

Il ressemble à quoi l’avenir, dis ?
J’y peux rien si j’ai peur.
C’est juste que j’en ai besoin.