Sale jeudi, casse-toi, va t’en.

Aujourd’hui, c’est jeudi et le jeudi, j’ai l’impression d’avoir le cul entre deux chaises.
Je suis pas bien. Je suis pas vraiment mal. Mais en gros, ça va pas.
Et la terre entière me renie.
Et un avion va mourir écrasé aujourd’hui, je le sens.
Et faudrait que j’aille me faire ablationner mon cancer du bras qui me chatouille.
Et que je me fasse désenrhumer par le grand Marabout Eukal Yptus.
Et que je gagne des millions de sous pour partir voir le monde pendant qu’il tient encore debout, et moi aussi.
Et que j’aille apprendre à tricoter des moutons Irlandais.
Et que je sois plus une femme, ou alors si, mais pas trop parce que y’en a marre.
Et que putain ce qu’on peut se sentir seule, parfois, quand le monde entier continue de tourner et que toi, tu restes en carafe sur le bord, à faire le décompte des jours d’amour auxquels tu auras droit dans ta vie.

Fin de la saga. Début d’autre chose, donc.

He merde.

Bon, heureusement, ça a l’air de s’organiser bien comme il faut du côté de chez Embruns.

Alors, alors…. Trouver des supers idées pour gagner 15000 euros…
Bon, je vois bien un truc.
Une gigantesque soirée Caritas à Paris avec mise en vente de tes chemises.
Non non, pas les T-shirts. Les chemises.
Perso, ça m’intéresse vachement. J’ai une passion secrète pour le psychédélique sobre. Tu sais, genre bariolé. Mais classe quoi. En noir et blanc.

Les trucs pendants comiques de ce genre d’histoire

Je me souviens d’un de ces heureux soirs, quand maman était encore maman, papa pas là parce qu’à se les peler dans sa caravane au fond des bois, ma soeur encore la plus grande de nous deux, et mon frère déjà un pauvre con.
Un heureux soir de mon enfance, quoi.
Ma soeur était à l’université alors. Elle portait des lunettes monstrueuses. En plastique bleu. L’ustensile idéal du parfait petit bonhomme lego. Les lunettes parfaites de la gentille petite étudiante en sciences économiques qu’elle incarne toujours aujourd’hui, malgré ses vrais airs de cadre fonctionnaire.

Elle est rentrée à la maison, un peu chamboulée.
– Maman ! Maman ! J’ai vu un truc affreux !
– Qu’est ce que t’as vu ma puce ?!
– Dans le passage piéton souterrain, à Vaise…
Ma mère, terrorisée.
Je sais qu’elle s’imagine déjà ma soeur violée, découpée en morceaux, rangée dans un sac poubelle, flottant au milieu de la Saône.
Ah non, en fait, elle est bien là devant nous, à nous raconter son histoire.
-Bon, qu’est ce qui s’est passé dans le souterrain ?
-Ben en fait, j’ai vu un monsieur, avec un grand imper. Il arrivait dans l’autre sens, il s’est approché de moi, il ralentissait et alors pouf. Il a ouvert son imper.
-Mon Dieu !
Ma mère agonise pour ma soeur, qui semble malgré tout, toujours en vie.
-Et alors ?? Qu’est ce qui s’est passé ???
Moi, l’esprit affuté.
-Il était tout nu , dis ??!
Et ma soeur met impitoyablement fin au mythe du sadique à l’imper à cause de basses considérations matérielles.
-Ben en fait, j’ai rien vu, j’avais pas mes lunettes.

Et moi, j’ai prévu le coup, je porte pas de lunettes.
Et j’ai eu beau passer maintes et maintes fois dans le fameux tunel, j’ai jamais croisé ce brave homme.

[Rien que pour t’offrir un sourire …]

Instinct de boîte de conserve

Je cherche les sourires.
Je dis ça, comme ça , parce que dire le reste demande trop de mots.
Petite chose, ramassée dans le fauteuil.
Qui se demande, se demande et se demande encore.
Si. Comment.
Je cherche les sourires, dans la musique qu’il m’a laissée, qu’il a réunie pour moi.
Je cherche son sourire, pour ne pas sombrer dans ce douloureux mélange de fièvre, de maux éparses, de virus dans le programme de mes pensées.
Il fait froid dans l’appartement surchauffé.
Il fait froid dans mes idées.
J’ai peur de le voir s’allumer, d’une minute à l’autre.
Le petit panneau lumineux. Le « Wrong Way » clignotant, rouge et blanc.
Putain d’instinct de préservation.
De conservation.
Je veux plus être une boîte de cassoulet.
Ni même de raviolis.
Je veux plus.
Il y a tant de choses que je désire.
Tant de choses dont je ne veux plus.

And I find it kind of funny, I find it kind of sad…

Check point

Ma soeur a veillé son bout de chou de 2 ans cette semaine.
Petit bout de chou bien malade, avec plein de microbes dans le sang.

Plancton a veillé son bout de chou de 32 ans cette nuit.
Petit bout de chou bien malade, avec plein d’alcool dans le sang.

Y’a des trucs, comme ça, que je ne m’échine pas à vouloir expliquer.
J’essaye de regarder les faits, simplement.
Histoire de ne pas tirer de conclusions qui ne m’apporteront rien, à être tirées.

Son modèle m’attire. C’est normal, elle est ma grande soeur, ma référence.
Et pourtant, j’ai toujours obstinément refusé de marcher dans ses pas.
Au point de saboter une partie de mes études.

Quelle est la part de volonté dans les événements que l’on provoque, dans nos vies ?
Quelle est la part de fatalité ?
Quelle est celle de la connerie ?