Pulsion.
Envie imminente de rentrer dans le cul de ce putain de joli break bien astiqué, bien brillant, bien parisien, qui vient de me couper la priorité.
Comme ça.
Juste comme un aveu de renoncement à la paix. De renoncement au calme. L’instant d’une goutte, le temps qu’elle tombe du vase.

Des personnes non souhaitées se sont glissées dans mes rêves, cette nuit. Il y avait Cedric H. Il y avait mes silences, lourds, pesants. Des situations de stress, de poursuite, de heurts. Et jamais un mot n’est sorti de ma bouche. Un sourire grinçant et obstiné avait emmuré chacune de mes pensées, avec interdiction de sortir, jusqu’à nouvel ordre. Il y avait la Tornade. Au téléphone, avec moi. Même si je ne parlais pas. Double appel. Au téléphone, avec lui. J’écoutais leur conversation. Les jalousies, maladives. Les reproches. Les conflits. Un ersatz d’amitié, qui me faisait mal au bide.

J’ai passé toute une nuit à ne pas exister. On attendait de moi. On me provoquait, on me guettait aux tournants, on me cherchait, on me rendait ma nonchalance feinte comme un chasseur enfume un terrier.

Et je n’ai pas dit un mot.

Alors pardon si ce matin, j’ai envie de me venger.
Me venger aussi de cette envie de crever qui m’a prise par surprise dans ma salle de bain. Cette résignation. Mourir à 35 ans d’un cancer, pourquoi pas ? Ma vie aura été stérile, je n’aurai servi à rien. Pas d’enfant pour pleurer leur mère. Quelle aubaine. On a donc le droit de mourir aussi jeune que l’on souhaite, dans ces conditions-là.
Me venger de ça.
De cette emprise qu’ont les mots sur moi.
De ces marques au fer rouge dont on m’empreint la peau, jusqu’aux os. Sans le savoir.

Envie de fermer les volets et de ne plus jamais sortir, aujourd’hui.
Envie de me retrancher.
Tout ça à cause de vos mots. Tout ça à cause de ma sensibilité.
Tout ça à cause de…
de…
cette putain de fragilité.

Je ne me supporte plus, à force de me connaître tant.

[Au nom de toutes les saxomobiles pourries qui luttent contre les breaks familiaux. ]

Derrière ce qui se cache devant, parfois.

Quelle femme n’aime pas se sentir protégée ?
Dans les bras d’un homme qu’elle aime, dans les branches d’un arbre qui l’aura vue grandir, dans les souvenirs ensoleillés d’une belle journée d’été, où elle aura vu son père rire.
Dans les petites attentions, sincères et pures, d’un ami qu’elle sait toujours là. Dans les sourires d’un enfant, qui un jour sûrement, lui rendra en amour et en énergie toutes les peurs qu’elle nourrit, aujourd’hui, pour lui.

La chaleur d’un foyer. La lumière d’une bougie. Un simple rayon de soleil, parfois.
Nous n’en profiterons pas toute la vie. Nous ne les trouverons pas toujours sur notre chemin. Si les rides se creusent sur nos peaux, c’est bien que quelqu’un, là haut, en a décidé autrement.

Il nous faut sortir de nos petits retranchements, de nos abris de fortune, de nos tours d’ivoire, de nos cabanes au fond des bois ou de nos châteaux-forts. Affronter les tempêtes, les vents, les petites pluies, les gros temps. Nous laisser vivre. Il ne pourra en être autrement.

Vous ne la voyez peut-être pas, la carapace que l’on s’est construite, notre éternel premier amour. Notre vivant second amour. Notre immortel troisième amour. Et nos suivants. Et nos ratés. Et nos honteux. Tous les autres. Notre indestructible champs de mines. Notre plus douce artillerie.
Peut-être pensez-vous que c’est de notre passé qu’il faudrait nous protéger ? Peut-être prenez-vous nos larmes, parfois, pour ce qu’elles ne sont pas.

Personne n’a le droit de nous prendre pour plus fragiles que nous ne sommes. Si personne n’a le droit de brader nos deuils, personne n’a non plus le droit de nous les ôter.
Au nom de la faiblesse, dont vous semblez souffrir autrement plus cuisamment que nous.
Au nom de l’amour ou de l’amitié que vous pouvez nous porter. Au nom de la protection que vous vous sentez obligés de nous fournir. La sainte mission dont vous pouvez parfois, vous sentir investis.

Et si aujourd’hui, tu me faisais pleurer, un peu… s’il te plaît. Que je retrouve le divin goût du sel protecteur.

L’île au trésor

Il est des lieux féériques que nous recherchons tous, à un moment ou un autre de nos vies chaotiques. L’île déserte. Notre rêve. Notre tranquilité. Ses eaux paisibles. Ses vents doux. Ses palmiers protecteurs.
Des lieux qui, sans que nous ne nous en apercevions, se cachent au coeur de nos cités austères. Empreints de magie, ils nous permettent, si nous le souhaitons, de disparaître, le temps désiré ou nécessaire, de la réalité dévoreuse.
Pour les trouver, rien de plus simple.
Suivez une vieille dans la rue, introduisez- vous chez elle, étouffez-la.
Si mes calculs sont bons, vu le temps que l’on met parfois pour repérer un vieux crevé tout seul dans son appart, vous avez de bonnes chances d’avoir trouvé votre paradis sur terre.
Avec son évier en émail, ses courants d’air, et quelques plantes vertes.

La morale de cette histoire lalirèteuh lalirèhèteuh

Bon alors. C’est l’histoire de monsieur et madame Grenade. Ils s’apprêtent à aller au cinéma. Ils vont pour monter dans leur voiture, quand soudain madame Grenade d’exclame : « Mince ! j’ai encore oublié ma goupille ! ». Et monsieur Grenade ronchonne gentiment que vraiment, ma chérie, tu n’es pas raisonnable, tu as déjà explosé 4 voitures ce mois-ci.

Voilà.
C’est pas drôle. Mais c’est la blague du jour. Faite maison. Elle sort du four. Spécialement pour vous.
Comme quoi. Parfois, vaut mieux se payer un bon Findus plutôt que d’essayer de faire le grand avec sa plaque de cuisson et ses cuillères.

[Mes confuses, j’avais commis une erreur dans les paroles de la chanson de titre]

claque d’amour

Il y a de ces gens, ils savent tellement pas dire à quel point… Ils osent tellement pas… Ils respectent tellement la vieille tradition familiale qui consiste à ne surtout pas dire…
Qu’ils restent prisonniers entre les silences de leurs points de suspension.
Et la seule façon qu’ils ont trouvé pour laisser vibrer l’écho de leur sentiment, c’est de donner de grandes claques, de grandes claques d’amour, à coups d’élan et de buée sur les cils, en prenant d’un coup ceux qu’ils aiment dans leurs bras.

wagon bar

Il voudrait bien savoir où il en est.
Il a beau regarder par la fenêtre du train qui court plus vite que le paysage, y’a pas de carte. Pas de plan. Pas de mode d’emploi. Il a pas choisi d’en arriver là. Il a juste essayé d’avancer. Mais il est arrivé. Là. Là où il ne s’attendait pas. Face à elle. Pour lui dire qu’il a pas voulu que ça se passe comme ça. Qu’il s’y attendait pas. Qu’il en veut à…
A qui tu peux en vouloir ? A part à toi ?
Oui, c’est ça, je m’en veux, à moi. C’est moi. C’est à cause de moi. Tout ça. Toute cette route. Tout ce chemin. Qui mène à rien.
En fait, il n’en croit rien. Pourquoi s’en vouloir à soi ? Alors qu’en fait, c’est la vie qui s’est planté de carte, qui s’est gouré de plan. C’était pas sa route. Pas son chemin. Il aurait jamais du croiser le sien. A elle. Il aurait jamais du poser sa main. Il aurait jamais du lire le paysage, ouvrir les yeux. Il aurait jamais du les fermer, pour l’embrasser. Il aurait jamais du prendre peur. Il aurait jamais du chercher à s’arrêter. Y’avait pas de gare de prévue, sur le plan. Mais le plan, il le connait pas.

Il est dans le train qui mange le paysage. Des arbres, attaqués de toute part. Par le train qui s’enfonce bruyamment dans ses entrailles. Par la pluie en trainées qui coule le long des fenêtres. Par les rideaux plissés, qu’il a envie de fermer. Ne plus voir le paysage qui s’essouffle et qui crève, à vouloir suivre ce train. Ce putain de train, qui mène à rien. Ferme les yeux. Le soleil peureux s’éteind. Tout disparaît. Le paysage qui se noie, le soleil qui fuit. Et lui. Lui.

Lui, il va finir par manger un sandwich. Au wagon bar. Dans le train qui mène nulle part. Si ce n’est loin. Il aimerait bien pouvoir bouffer le souvenir qui lui ronge le ventre à cet instant, mais c’est comme les cartes et les plans des chemins qu’on choisit sans savoir, ça. ça existe pas vraiment. Alors ce sont eux qui nous bouffent, et nous, on peut même pas les attraper. Pour se nourrir, un peu.

Poils aux dents.

Lu dans la publication annuelle #2006 de Studyrama, éditeur privé d’informations sur l’orientation scolaire et les métiers.

Rubrique « les métiers qui recrutent ».

INTERIM
Considéré trop souvent comme synonyme d’emploi précaire et de courte durée, l’intérim est pourtant un secteur qui séduit les actifs et particulièrement les jeunes. Les travailleurs d’aujourd’hui semblent rechercher la polyvalence et les débutants n’ont désormais plus peur d’entrer par la petite porte.

Bon alors les gars. Ok. Je vais pas aller gueuler contre le CPE dans la rue. Pas mon genre. Je vais pas pleurer sur mon triste sort de quasi smicarde non plus parce que je sais pertinemment que les choses bougeront le jour où j’aurai décidé qu’elles devront bouger. Se sortir les doigts du cul, comme on ne le répète jamais assez. (Mais pour l’instant, tout va très bien, je m’éclate, merci).

Mais alors prendre les gens pour des cons à ce point, je trouve ça très très fort.
Dans un temps indéfini, peut-être même dans notre 4ème dimension, lorsque la guerre et la famine auront gagné la partie de Super Mario, on pourra lire ça dans ce qui vous servira de rideaux multi-usages spécial chiottes et salle de bain :

LE RAT, C’EST EXCELLENT !
Considéré trop souvent comme viande assez repoussante et de mauvais goût, le rat est pourtant une viande qui séduit les humains et particulièrement les jeunes. Les combattants d’aujourd’hui semblent rechercher la qualité nutritive et la rapidité de consommation et les débutants n’ont désormais plus peur de se fourrer n’importe quoi dans la gueule pour éviter de crever.

Pub.
Micro-trottoir spécial mères de familles inquiètes.
« Le chat, c’est cher ! »
« Le chien, c’est long à dépecer ! »
« De toutes façons, d’ici six mois, y’en aura plus parce qu’on les aura tous bouffer, alors…? »

Gros plan sur Super marchand qui vole au secours des pauvres mamans démunies
« …Alors j’ai la solution !!! Saviez-vous que le rat est plein de cellules organiques enrichissantes ? Alors Pensez nutriment ! Le rat est partout autour de vous, sous votre lit, dans votre frigo, et même dans les chaussettes de vos enfants ! Alors pensez facilité ! Pour enchanter toute la famille avec un repas rapide et efficace : Pensez rat crevé ! »

Vous pouvez maintenant revenir sur la terre en avril 2006. Merci de votre attention.

So long, so far awaaay… tadadam…

Tout d’abord, toutes mes excuses les plus écrasées à Pivoine, qui m’avait confié un relais comparable à celui-ci, un jour, il y a au moins plusieurs mois, et auquel je n’ai pas eu le courage de répondre. (Etonnant, non ?). Si je vous avoue ceci, c’est pour me soulager de la honte que je ressens en cet instant précis.
Je vais, je crois, répondre à un questionnaire. Vous savez ? Encore plus inutile que ceux de « Marie-Josiane », « Bibo », « Raelle », « Boutonneuse et gentille », « Vintemps » et « Femme épilée » réunis. Un questionnaire de blogo-spammeurs quoi.
Ces gens qui veulent connaître ta pointure et l’élasticité de la ficelle de ton string, la longueur des poils de ton chien ou de ta grand-mère, la couleur du lait dans ta région natale, le parfum de tes céréales, si ça va bien aujourd’hui oui merci (sourire) et vous. S’ils pouvaient apprendre au passage que tu es un être du sexe opposé, grand, beau, intelligent, ténébreux et mystérieux parfois, mais sachant préparer des tartes à la myrtille selon la recette ancestrale transmise par la fameuse grand-mère sur son lit de mort, faire l’amour comme un professionnel payé très cher pour ça, mais gratuit pour eux parce qu’en fait son coeur est libre, ainsi que son lit et ses gonades, he bien ils en seraient sans doute complètement émoustillés et moi, moi… moi, bordel, moi ça me rappellerait que je ferais mieux de finir cette phrase sans queue ni tête (mais avec des gonades) et de commencer à répondre à ces putains de questions.

1) Attrapez le livre le plus proche de vous, allez à la page 18, qu’y a-t-il écrit à la 4ème ligne ?
1.a- et coutume. ACCROCHE-PLAT [akrOSpla] n. m. – 1877; de accrocher et

Désolée pour la police phonétique, ça passe pas sous wordpress. Enfin, pas sous le mien. Comme d’autres trucs. M’enfin bref, ceci est un autre problème.

2) Etirez votre bras gauche aussi loin que possible…
Voilà. Cool. Si je fais pareil avec le droit, ça fait avion un peu, c’est sympa.

Bon, j’ai le droit de baisser les bras maint’nant ? Non parce que sinon je vais pas pouvoir finir.

3) Quelle est la dernière chose que vous avez regardé à la télé?
Première arrivée à la maison, j’ai eu le droit d’allumer la télé pour faire semblant de la regarder histoire de ne pas me retrouver avec la star’Ac ou autre nourriture intellectuelle de ma colocataire. Du coup, j’ai le film de la 6 en fond sonore. Petit thriller auquel je commence à m’attacher, d’ailleurs.

4) Sans regarder devinez quelle heure il est…
21h40

5) Maintenant, vérifiez, quelle heure est-il réellement?
21h34

6) En dehors du bruit de votre ordinateur, qu’entendez-vous?
La télé, qui est heureuse, j’en suis sûre, d’échapper à la star’Ac ce soir. Y’a aussi ma vessie qui hurle. D’ailleurs, je vous abandonne cinq minutes. En plus, ça tombe bien, c’est la pub. J’ai oublié de mentionner aussi le silence de la nuit printanière qui tombe. Et les grenouilles, si je vais dans ma chambre et que j’ouvre la fenêtre.

7) Quand êtes vous sortie pour la dernière fois? Qu’avez vous fait?
Tout à l’heure. Je suis pas sortie, en fait, je suis rentrée. J’ai fait 100 mètres dans le jardin pour contempler la bêtise des gens d’ici qui ne supportent pas de voir des lilas en fleur au printemps et qui préfère les couper et les laisser crever sur place. J’ai regardé les bourgeons qui tenteront d’éclore en suffoquant les dernières gouttes de vie qui arriveront jusqu’à eux.

8) Avant de commencer ce questionnaire, que regardiez vous?
Le thriller de la 6 avec Travolta.

9) Que portez vous?
Un léger mal de tête. Mon pull pouille. Mon pantalon noir anti-viol muni de 10 boutons cernant la zone à protéger. Très chic cependant. Bien qu’ayant subi une légère et discrète déchirure dans le bas de la jambe droite à cause d’une chaîne de vélo. Offert par le schyzophrène de ma vie. Y’a longtemps.

10) Avez vous rêvé la nuit dernière?
Oui. Y’avait des champignons géants, des morilles notamment. Le jardin de mes parents. L’escalier de bois. Une voiture qui cherche à grimper l’escalier. Monsieur mon homme qui conduit l’ancienne voiture de mes parents, qui écrase les plattes-bandes. Je l’engueule de pas avoir fait attention aux muguets de mon papa.
Et ça, c’est rien que les 10 dernières minutes.

11) Qu’y a t-il sur les murs de la pièce où vous vous trouvez?
De la peinture, blanche, légèrement teintée d’un tube de jaune vif. Le résultat est couleur sable. On a posé cette peinture y’a bientôt 3 ans. Avec deux couples d’amis. Dont un s’est aussi séparé depuis. Un velux juste au dessus de ma tête. Un miroir rouge et or en face de moi.

12) Avez vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui?
Une jeune fille s’écraser comme une merde en essayant de monter dans le train. Sans se battre, sans la moindre surprise sur son visage. Abattue. Fatiguée.

13) Que pensez vous de ce questionnaire?
Moins palpitant que le thriller. Mais meilleur que Travolta.

14) Quel est le dernier film que vous avez vu?
Si vous avez encore pas compris, c’est que vraiment vous suivez pas.

15) Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, qu’achèteriez-vous?
Un appartement. Avec un jardin sur le toit pour mon chat.

16) Dites nous quelque chose que nous ne savons pas encore à propos de vous…
Ma poubelle de cuisine est bleue.

17) Si vous pouviez changer une chose dans ce monde, en dehors de la culpabilité ou de la politique, que changeriez-vous?
La couleur de la merde. Je la verrais bien en bleu. ça me choquerait moins quand les gens oublient d’utiliser la brosse à chiottes.

18) Aimez-vous danser?
De centaines de façons différentes. Pour des centaines de raisons différentes. Avec des centaines de personnes différentes. Mais j’ai mes préféfences.

19) Georges Bush?
Non, c’est à côté.

20) Quel serait le prénom de votre premier enfant, si c’était une fille?
Sérane.

21) Quel serait le prénom de votre premier enfant, si c’était un garçon?
Jean.

22) Avez vous déjà songé à vivre à l’étranger?
Irlande.

23) Que voudriez vous que Dieu vous dise quand vous franchirez les portes du paradis?

Salut, ça va ?

24) Quelles sont les 4 personnes qui doivent faire ce questionnaire sur leur propre blog?
J’impose rien à personne, le passage est libre.

Ha tiens. Y’a un mort dans la télé.