H+26

Et dire que le tabac n’est qu’à une minute à pieds… un petit aller-retour… ça passerait complètement inaperçu…
Rhâ.
C’est là que tu la sens bien, la drogue que t’as respirée à pleins poumons… C’est là que tu sens comme elle est bonne et insidieuse et puissante et ennivrante….
Salope.
Toutes. Des. Salopes.
Vite. Un corinette.

ça y est, c’est décidé.

Je vous préviens.
Je viens de ressortir d’une pharmacie y’a 10 minutes avec un énorme paquet de nicorettes et des cigarettes NTB sans tabac sans nicotine dégueulasses.
Depuis 13h30, j’arrête de fumer.
(Et j’espère pouvoir bientôt la mettre au passé composé, comme le voudrait la belle Grammaire française, cette chiure de phrase.)

Je vous préviens, la pharmacienne a déjà voulu me vendre des décontractants aux plantes vertes, tout un tas de trucs zenifiants, avant de me filer ma boîte de chvingoums qui piquent.

Je vous préviens, et j’en profite pour me prévenir aussi, ça va pas être facile facile.

Faut que je vous dise, aussi, mes chers commentateurs, que vous êtes merveilleux. Vous avez su rapidement vous auto-modérer, presque tous seuls, comme des grands. Savez -vous que vous êtes rares, dans les temps qui courent partout ?

Voilà, c’était ma dernière parole gentille.
Enclanchement des hostilités.

Idiome, petit idiome, dis-moi donc qui sont les gentils, qui sont les méchants ?

L’abus de naïveté est dangereux pour votre cerveau.
Vous allez mourir d’une tumeur de la bêtise.
Vous allez vachement souffrir.
Chanter Tata yoyo jusqu’à la fin des Enfers.
Manger des pommes jusqu’au bout des Intestins.
Et vous consterner devant de nombreux blogs que vous lisez en songeant que vous feriez peut-être bien de vous abstenir. En tout cas, ne plus jamais aller mettre les yeux dans les commentaires. Ces petits condensés de connerie, qu’on dirait des berlingots tellement c’est chamaré, rigolo. Qu’on dirait des granules anti-limaces, tellement c’est infecte et dégueulasse. Qu’on dirait des pillules contraceptives, tellement ça donne envie de vomir. Qu’on dirait mon ancienne coloc, tellement c’est con à bouffer du foin.

C’est bien d’avoir du talent.
Mais bon.
Avec des idées autour pour faire le petit noeud, c’est vachement mieux.
Les araignées ont leurs huit pattes, les chanteurs ont leur micro, les dentistes leur fraise, les avocats leur barreau, les boulangers leur baguette (ouverte) (ahah), les écrivains leur stylo, les artistes leur talent, et les gens un cerveau.

Et voilà. Je garde mes poubelles chez moi. Et tout le monde est content.
Penser à poser un post-it sur le frigo pour penser à sortir les poubelles de temps en temps.
Le vomi est tellement meilleur quand vous allez le poser ailleurs.

C’était ça où je tuais le fien.

« Un mot de plus et je tue le fien. »
C’est ce que Barnabé a lu ce matin en ouvrant son journal à la page sports.
Sur le coup, il n’a rien compris. Mais il va pas se formaliser pour ça.
Une simple question d’habitude.
Et d’odorat.
Il les sent venir les coups fourrés de la cinglée du dessus.
Encore elle.
Toujours elle.
Cette malade ne lui lâchera donc jamais la grappe, putain.
Elle a encore du râter son enregistrement de la Star’Ac pour être dans un état pareil ces jours-ci. Ou bien foirer son clafouti aux pruneaux. Être méchamment constipée et avoir gobé ses supos de flufilax au lieu de se les carrer bien profond.
Cette conne.
Mais c’est pas grave, elle va pas mettre sa journée en berne avec ces menaces débiles.
Il s’en fout, Barnabé.
Il a jamais eu de fien.
Et il se demande même ce que c’est que ce truc, encore.
Elle ferait un effort, cette grognasse, elle menacerait un peu de lui exterminer sa blonde, pour une fois, histoire qu’il puisse enfin aller lutiner avec la serveuse du Houbabar tranquillement, sans craindre les représailles imbéciles dues à ces conneries d’odeurs de poufexrine.
Ha, celui-là, cherchez pas. Il est pas dans le dico. C’est la blonde à Barnabé qui l’a inventé. Un truc sensé rassembler en une seule bouchée la pouffe, le sexe et l’urine. Facile. Mais elle nous en sort des pas cotons parfois, quand elle se met en rogne. Des trucs, tu poses ça sur ton scrabble, tu colores tous les autres glandus en vert pomme. Faut vraiment être glandu, d’ailleurs, pour jouer au scrabble. Quelle idée il a eu ce soir-là Barnabé. M’enfin.
Elle disparaîtrait, la blonde, y’aurait plus de scrabble, plus de glandus intellectuellomachinprout, plus de crises, plus de raison d’aller niquer dans les chiottes et donc plus que de la poufexe. Et de la bonne, c’est lui qui vous l’dit.
Mais la blonde, elle, jamais personne la menace. Elle fait trop peur.
Et c’est certainement pas la tarée du dessus qui va oser s’y mettre. Elle aurait bien trop peur de passer de la constipation serrée-serrée à la liquéfiante. D’autant plus qu’elles sont sensées être meilleures copines du monde, ces deux malades.

Tiens. Elle est bonne celle-là. Liquéfiante. Liquéfiante de pigeon. Liquéfiante de tarée du dessus.
Ha.
ha ha.
Barnabé se marre.
ça ferait même rire sa blonde, si il lui causait encore.

Et ensuite, Barnabé, il est parti niquer. Et il a jamais su ce qu’était un fien.
Il est mort avant.
Ecrasé par une Airbus A 360 qu’avait perdu le nord et qui savait plus où donner de la tête.

Ma propension à rire de tout. Surtout de la gueule des autres.

Mordre dedans.
Mâcher un peu.
Faire un grand sourire.
Croquer.
Sentir les projections de salive qui s’affolent à l’idée de ce petit goût sucré salé.
Qui attend.
Mordre dedans.
J’en rêve, j’en dors pas, j’en dors plus, j’en rêve et je pense.
A ça.
Qui nous remue, nous émoustille, nous retourne et nous déploie dans toute notre impudente timidité.
Mordre dedans.
Croquer.

Encore trop de kilos de pommes à bouffer.

Tu vois ? Toujours sur moi, toujours dans ma poche, il ne me quitte pas.

Mucrine

MUCRINE. n.f.

Petite chanson qui s’invite dans votre tête sans que vous l’ayez invitée. Qui s’y installe. Qui s’y promène. Qui vous sort par la bouche, les oreilles et les yeux et le nez.
Je te plumerai.

Un exemple pris sur le vif :

Gotan Project joue ce soir à Orléans. Là, ils sont en train de répéter. A quelques encablures de mes fenêtres grandes ouvertes (ou les deux) qui laissent passer l’air et le son, et j’en profite plutôt assez bien pas mal.
Alors expliquez-moi, s’il vous plaît, pourquoi j’ai « Tata Yoyo », cette sale vieille mucrine, qui vient de chanter toute seule dans ma tête et de sortir par ma bouche sans que je lui ai rien demandé. Tiens, je crois même que je suis en train de la siffler.
Tata yoyo, sors de là ou je te noie.

Et maintenant que je suis là…

Mais qu’est-ce que tu crois ?
Y’en a qui s’envolent pour un peu plus que ça.
Y’en a qui dérapent pour beaucoup moins.
En parlant de déraper, te rends-tu compte ? Te rends-tu réellement compte de tout ce qui ne va pas, ici et là ?
L’acidité des mots que la bouche prononce, dans un parfum de miel et d’ambre, de fleurs et de vanille.
L’acidité des mots qui traversent ta tête, ton sang, ton ventre, pour venir s’aplatir au fond d’un évier.
Rien n’est digéré, tout est transformé.
Et le monde tourne, tourne, dans un bruyant voyage. Au bout de la rue.
Caché, au fond du sac de Mary Poppins.
Jamais là quand on a besoin d’elle.
Cette conne.

Rien, je crois rien.
Je croule, je crawle, je m’écroule et décrois.
Avancée au milieu d’une maison de poupée, plantée dans la vallée du temps perdu.
Je crois rien, j’ai juste peur.
Et c’est ça qui m’illumine.
C’est ça qui m’enferme dans la cage aveuglante.

Les choses importantes d’une vie que je sais pas vraiment si c’est la mienne ou bien si quelqu’un s’est planté, une erreur à la naissance, je sais pas…

Bon. Je suis bien embêtée quand même.
La matinée de boulot vient de s’achever.
Et pas de réponse décisive.
Je ne sais toujours pas si je dois investir dans une marmite en cuivre pour faire ma gelée de groseilles ou bien si je dois continuer l’expérience culinaire dans ma cocotte en inox.
Sachant que la marmite en cuivre, sous l’effet acide de la groseille, risque de faire bouffer de l’oxyde de cuivre à quelques personnes auxquelles, tout de même, je tiens pas mal, dont moi.
Et que du côté de la cocotte en inox, j’ai pas envie de réitérer les séances de baignage javel /grattage / ponçage que je connus de façon *récurrente* et quotidienne y’a pas si longtemps, en raison d’une couche de huit millimètres de cramé de poire solidement ancrée au fond de la-dite cocotte. Nan, parce que bon, la cocotte, je m’en sers pas uniquement pour les confiottes en fait, je l’utilise aussi pour faire cuire mes patates à l’eau.
Et Dieu sait, même s’il n’a pas le monopole, que c’est vraiment super important, dans une vie comme la mienne, de faire cuire ses patates à l’eau dans une cocotte en inox.

J’ai beau y réfléchir, je ne sais vraiment pas de quoi sera fait mon avenir, ce soir, devant le rayon ustensiles ménagers du carouf.

histoire de flotte

Etrange écho.
Maison vide, je retrouve mes bruits.
J’ai des révolutions de retard, qui attendent qu’on vienne les lire.
Elles ne se montreront pas, elles sont tellement bien là où elles sont.
J’aimerais ne pas avoir peur de ce que c’est, tu sais, de ressentir.
Le crier sur du papier ou l’écrire dans du sable, qu’importe.
C’est tellement doux, les frôlements de tempêtes. Celles qui nettoient tout.
Celles qui remettent tout à plat, après avoir tout envoyé voler.
C’était pas si mal que ça, là haut.
ça permet de voir ce qu’on a laissé derrière nous.
J’aimerais ne pas avoir peur de le dire.
Mais la peur, après tout, on en fait ce qu’on veut, non ?
Elle est un choix, parmi d’autres.
Elle s’y noie un peu, tellement ils sont nombreux.
Comme l’eau est plate…
Comme elle doit s’emmerder, dans sa petite bouteille.

C’est pas marrant tous les jours de sauver le monde.

Tous les mots perdent lamentablement leur sens.
Hasard nous laisse sur notre faim.
Fatalité nous rit au nez.
ça fait comme un grand vide, qu’on ne sait pas comment combler.
On voudrait bien qu’il existe d’autres mots pour colmater les brêches de Destin.
Le rire de la mort est bien sinistre sur ce fond de logique sans merci.
Logique. En voilà un qui ne sait plus où se mettre.
Derrière la rambarde de sécurité, on t’a dit !
Pense à ceux qui vont venir te sauver et va brûler derrière la rambarde de sécurité !
Et c’est comme ça que les héros seront remerciés.

Via neuro.