Moisissure

Oh comme c’est purulent, comme c’est sale, tout ce qui peut sortir de ma tête depuis des heures. Toute cette haine, toute cette colère, focalisée sur une seule et unique personne. Que je ne connais même pas. Cette fille que j’ai vue venir, cette fille que je sentais arriver. Cette fille dont j’ai cherché les signaux d’appel sur un ordinateur qui n’était pas le mien. Cette fille dont je ne trouvais aucune trace.
Pas parce que j’étais parano. Non, malheureusement.
Mais tout simplement parce que je ne cherchais pas au bon endroit.
La jalousie a des sources qui ne se trompent que rarement.

Comme c’est noir, comme c’est bileux. Comme j’ai envie de vomir. A chaque minute, chaque seconde. Comme j’ai envie que tout cela sorte, enfin.

Comme j’aimerais pouvoir te vomir dessus, mademoiselle. Comme j’aimerais t’avoir en face de moi. Maintenant. Et que tu saches, tout ce que je peux penser de toi.

Tu n’es pas la cause unique. Tu es juste celle qui a ouvert la faille. Et c’est sur toi que tout tombe. Parce que j’ai besoin de te haïr. Parce que j’ai besoin d’une coupable. Et que je sais que cette coupable n’était pas moi.
Comme j’imagine les discrétions, les questions. Comme j’imagine les sourires du secret si bien entretenu. Comme j’ai envie de te vomir dessus.
D’ailleurs, c’est ce que je fais.

Comme j’imagine les précautions que vous avez prises, une fois les suspicions à jour. Comme je connais cet appel à la découverte, cet appel du grand large, cet appel des sirènes, auquel peu d’hommes savent résister.

J’avais bien raison en pensant que tu n’avais pas besoin d’être protégée. Ta fragilité n’est pas plus béante que celle de toute femme. Elle est simplement plus évidente. Et tu n’as pas plus besoin d’être protégée qu’aucune autre, car tu sais très bien mener ta barque toute seule.

Tu n’es qu’une femme.
Et je te vomis dessus.

Mon blog est tout dégueulasse maintenant. Je vais devoir faire un grand ménage de printemps.

4 réflexions sur “Moisissure

  1. sheepyr dit :

    ouvre les fenêtes aussi, sa pue.

  2. plancton dit :

    Oué, y’a tout qui pue. Même moi je me trouve puante avec toute cette haine qui me colle aux doigts et que j’ai besoin de répandre. Cela fait partie du processus du deuil. Je pensais que celui-ci se passerait bien. Il était bien parti pour. J’en suis beaucoup moins sûre maintenant que le pot-aux-roses vient de faire surface.

  3. sheepyr dit :

    pot-aux-roses ? cela peux sentir meilleur aussi, les roses (désolé)

  4. Plancton dit :

    Et oui malheureusement… L’odeur des roses n’était pas la même quand elles étaient pures et sincères.

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