Teutophobie

L’Allemagne n’a rien à faire dans l’Union Européenne.
L’Allemagne n’a même rien à faire à côté de la France.
On devrait l’expulser hors de nos frontières karmiques.
Non mais sérieux quoi.
Vous avez déjà vu un feuilleton allemand ?
Et vous avez bien vérifié que vous aviez encore l’intégralité de votre cerveau ?

La théorie mais la pratique.

Est-ce que je perds mon temps…
Je me demande, parfois, souvent, tous les jours.
Est-ce que je ne devrais pas partir loin, très loin.
Est-ce que je ne devrais pas penser à mes propres rêves,
avant d’encourager ceux des autres.
Est-ce que je ne devrais pas arrêter tout ça.
Dépenser toute mon énergie pour des causes qui ne me concernent pas.
Et me dépenser. Pour moi.

Si seulement il n’y avait pas ce rideau de fer à soulever.

Ben vas-y, yaka ! Taka ! Fokeuhtu !

Je vous en prie, messieurs dames, je vous cède ma place.
Je m’en vais dans une autre peau.
Je ne sais toujours ni quand ni où ni comment.
Tout ce que j’ai, c’est un pourquoi.
Un pourquoi qui n’ose pas se montrer.
Un pourquoi trop bien éduqué que j’entends gémir et pleurer quand les nuits font silences.
Un pourquoi qui ne rêve pas moins que les autres.
Un pourquoi piétiné. Malmené. Suffoqué.
Un pourquoi qui voudrait tout quitter pour se prouver à lui-même qu’il pourrait bien exister.

Puisqu’il vous manque tant…

Vous avais-je déjà parlé de cette bouteille de désodorisant d’atmosphère, autrement dit cette bombe à chiottes, qui se dit être à usage professionnel ?
[Pour les chieurs qui s’y connaissent].
Eh bien figurez-vous que je viens de m’apercevoir que cela fait plusieurs mois que je me rends compte [retourne au début de la phrase sans passer par la case départ sans toucher 20 000] que le coquillage en photographie au bas de cette bombe à chiottes, puisque ne se contentant pas d’être pour les vrais chieurs, cette bouteille se revendique également être fraîcheur marine, ressemble étrangement, du haut de mon champs en plongée, à un gros steak haché surgelé ?

Important ? [Sans aucun doute].

Réveils silencieux

J’aimerais bien être italienne.
Avoir le sang chaud.
Être capable de bouillir et de cracher des volcans de magma.
Être capable d’éteindre le mal par le mal.
J’aimerais bien être mauvaise, méchante et hargneuse.
J’aimerais bien te baillonner d’un revers de la main,
sans que tu t’y attendes, sans que tu aies le temps de faire comme si tu ne comprenais pas.

J’aimerais apprendre à partir en claquant la porte,
sans avoir à pleurer ensuite.
J’aimerais faire sortir ce que j’ai de mauvais, ce que j’ai de sale.
Ce qui pourrit chaque matin un peu plus.
J’aimerais t’écrire ma colère, en crachant sur une feuille.
J’aimerais te faire mal, pour me faire du bien.
Sans avoir à pleurer ensuite.

J’aimerais tout ça, les matins comme celui-là.
Où je tente en vain d’évacuer en même temps que l’eau de la douche
Toutes les colères qui me rôdent dans la tête.
Je ne leur demande pas d’exister, je ne veux pas d’elles.
Elles sont pourtant là.
Elle m’attaquent, la nuit, quand je ferme les yeux
Quand je ne les vois pas venir.

Animal au sang froid que je suis.
Je me love contre ce que j’ai de plus chaud dans mon lit.
Ma colère, ma rage, mes frustrations.
Mes soeurs.
Mes ennemies.
Ce sont elles qui habitent mes rêves désormais.
Ce sont elles qui me tiennent compagnie sous la douche,
Alors que je me dégrise, que je me souviens d’avec qui j’ai couché.

Est-ce un rapt, un viol, un accouplement consenti, désiré…

J’aimerais être de sang chaud.
J’aimerais bouillir et cracher.
Mon encre est si froide. Ma peinture de volcan n’est que combinaison binaire.
Ce qui sortira d’ici ne réchauffera la joue de personnne.
C’est à moi. Rien qu’à moi.
Ce sont mes rêves de haine, mes combats sanguinaires.
Ce sont mes pleurs étouffés et ma rage bleue.

Jour avec, jour sans

Faire carrière ou des enfants.
Se dire qu’on s’éclate dans son travail,
Ou bien être heureux de vivre là où on vit.
Le bonheur te tombe parfois sur le coin de la gueule sans que tu saches vraiment quoi faire pour t’en débarasser.
Avant de t’y habituer.
Choisir son petit coin de vie.
Ou bien vivre dans un petit coin.
Comment croire que je suis capable de me faire vivre ça ?
Je ne me sens pas. Je n’y crois pas.
Je ne crois plus à rien de ce que pourrait être ma vie.
J’ai trop de retard.
Trop d’erreurs.
Trop peu de confiance.
L’envie.
Je ne sais pas quoi en faire de cette envie.
Pas la recette pour la cuisiner.

Pépite dépareillée.

Il manque des heures à mon Trésor.
Il manque de temps dans son carcan.
Manque de quand, manque de où
Manque de je ne sais quand ni où.

Un peu de toi, petit peu, petit toi,
Rien n’est déjà plus là.
Les odeurs passent, les gens restent
Et se cassent.

Trésor absent, coffre vide.
Coeur navré d’un corps lovant.
L’argent, est-ce au final si important ?
On apprend à vivre sans.
Sans trésor. Sans l’or des heures
Qui s’effilochent et gratignent
le reste du manque
qui s’habitue à son écrin vide
Blessant, d’être toléré
Accepté. Supporté.
Cette béance quotidiennement invisible.
Ce manque qui se fond dans l’histoire.
Trésor d’or
S’efface
S’évacue par l’impasse
L’heure passée, les lingots ne brillent plus.

J’ai loupé ça…

Le seul regard qui peut rendre Paris belle est celui du touriste.
Ou peut-être celui du pigeon, qui jamais ne meurt de froid ou de faim.

Je traîne des pieds pour y aller, ça se voit ?
Je racle les murs, m’accroche au fauteuil,
Je fuis cette ville capable de tant de laideurs,
Et mère de tant de bêtise.

Mais aujourd’hui, je me suis aperçue, suite à un effort violent d’ouverture sur le monde extérieur, que j’avais réussi à manquer un concert de Pearl Jam, offert à des ouïes ébahies et des aisselles déconfites, ce lundi soir dernier sur Paris.
Bonne vieille ville de Paris.
Tu m’enveloppes de trop de haines et me voile trop de trésors pour me laisser froide. Vilaine petite cachottière.
Comment te soudoyer, dis-moi ?
Me permettrais-tu, un jour, de vivre heureuse dans tes bras ?

Pearl Jam… J’ai loupé Pearl Jam…

( A l’écoute du podcast imaginaire et bien réel des bruits de ma vie, ce post se conclut tragiquement par un léger bruit de suicide de tête contre un bureau).

La méchante

Qu’est-ce que tu fais, maman ?
Pourquoi quand tu vas bien, tu fais n’importe quoi ?
Mes questions ne suffisent plus à me remplir la tête.
J’ai besoin de toi.
Pour ne pas dormir.
Pour ne plus rien vouloir.
Pour rebrousser chemin.
Elle est pas assez compliquée comme ça, la vie ?

Besoin de m’enfermer un peu.
Un vendredi soir.
Mais chez moi.
Besoin de tout fermer.
Me venger de tout.
Me venger d’elle, de lui, de toi.
Jouer à la méchante.
Celle qu’on voudrait parfois que je sois.
Celle qu’on me fait souvent croire que je suis.
La méchante qui ferme tout.
L’oursin qui s’enfuit.

Ce soir je suis seule avec moi.
On joue aux méchantes dames.