Et chaque instant se fait l’écho du précédent. En petite boucle sans fin, et sans tronche en biais. Il est là y’a dix minutes. Il est là maintenant. Il est là demain matin. Un jalon élastique sur mon chemin. J’avance un pied et le jalon prend les devants pour m’attendre un peu plus loin.
C’est la vie, c’est comme ça. Merveilleux sujet de philo, le seul dont je me souvienne encore avoir travaillé dessus. Aujourd’hui, on s’amuse plus à faire de la philo. On nage dedans. On la bouffe, elle nous crame la langue. On la boit, elle nous perce l’estomac. On la regarde. Qu’est-ce qu’elle est belle.
C’est la vie, c’est comme ça. Sans tristesse, sans bassesse. On avance vers ce qui reste encore devant. Combien de temps, maman. Combien de temps avant que tu ne puisses plus… J’en sais rien. Je peux pas te répondre. Et je ne sais pas ce qu’il me reste non plus. Je mature des projets dans ma tête. Je les laisse mûrir, paisiblement. Ne pas faire un rejet de greffe. Tout ça, c’est pas naturel, chez moi. C’est une loi, on avance moins vite seul. Parce que les objectifs, y’a personne pour les passer au stabilo qui brille dans la nuit. Alors j’attends de devenir nyctalope. C’est pour bientôt. Il me le faut.
Il est encore là. Et j’y peux rien si j’aime l’aimer. J’ai juste envie de protéger ce qui a pu naître de plus beau en moi depuis tant d’années. Une forme de pureté. Simple. Gratuite. Un avant goût d’éternité. Et maintenant, c’est pas grave si tout s’arrête. C’était déjà bien.
Les « à quoi bon » me donnent envie d’éternuer quelques pleurs. Juste comme on a envie de baiser, parfois. Par hygiène.
Tu es belle.
Je t’embrasse
Aussi belle que la philosophie ? ouhahou !
J’aime me prendre pour un concept en cours d’évolution.
Des bzi too 🙂