Mais oui, parfaitement ! J’ai tous les droits d’être en colère. Je suis dans ma tête, et j’y sème les tempêtes que je veux. J’ai reculé, j’ai reculé tant que j’ai pu. Mais nulle part il n’était écrit que j’en sauterais d’autant mieux. Trop de besoins, pas assez d’oxygène en réponse. Avant de m’asphyxier, faut que je bouge les bras, que je réplique à tout toi.
Patauger dans la boue
Te briser les genoux
Saccager mon ptit coeur tout mou
T’écraser les godasses
Lacérer ses ptites joues
Etouffer de miettes de nous
Et je fais une version hard core metal trash gruink en défenestrant Olivia Ruiz s’ il siet à mon coeur d’en faire ainsi.
Je serais pas en colère si j’étais une sainte. Je serais tout simplement heureuse.
Mais rien que l’idée me révulse l’auréole.
J’voudrais frapper la terre entière d’être aussi légère avec ma vie. J’voudrais punir le monde de me laisser toute seule au milieu de mes riens. J’voudrais pouvoir exister autrement que ce que je suis et me la péter moi aussi en me décrétant working girl. Mais qu’est-ce que ça m’emmerde, au fond, non, encore plus loin que ça, de simplement imaginer cette vie-là.
Personne ne m’a jamais répondu. Elle est comment, la liberté ? Parce que comme je la vois, j’ai rarement eu à contempler aussi moche et ennuyeux que ça. La colombe, je lui coupe les ailes. ça fera un très beau paravent.
Le coeur, creusé un peu, un magnifique moule à gâteaux. Ou un coffre finement ciselé pour ranger ma frustration. Serrure électrique incorporée. Anti-vol. Air-bag. Cerf-volant arrière. Patin anti-gauffre.
Barrez-vous les concepts. Cassez-vous, les idées. Vous voyez pas que c’est pas votre place ici ? Vous voyez pas ce qu’on fait de vous ? Vous êtes la risée de l’humanité, son souffre-douleur, sa tête de turc. Vous êtes nos pires vanités. Et nos plus méchantes utopies.
Je t’ai déja dit que je trouvais que tu ecrivais bien? Non? Ah…
Je t’embrasse,