Le grain du Fou.

Il dit que nous sommes seuls. Toujours.
Je dis que je suis toujours accompagnée par ma solitude. Toujours. Et que personne ne peut la remplacer.

Réveillée par je ne sais quel miracle de la conscience professionnelle à 7h07 sans aucune sonnerie, me jette sous de l’eau chaude, la douche me prend et me savonne, pour décoller de l’appartement parisien à 7h25 afin de chopper le train qui doit me ramener sur mon lieu de travail, ma voiture et mon domicile officiel. Soit cent-vingt kilomètres, une heure zéro quatre, et un orlaid an plus tard.
Ligne 5, entre Quai de la Rapée et Gare d’Austerlitz, je fais un effort pour garder les paupières ouvertes afin de jeter un coup d’oeil en forme d’à-bientôt-je-t’aime, sur l’eau qui coule au milieu de cette ville aux reflets de nacre, quand elle s’éveille parfois, les matins bien lunés. Les matins ensoleillés. Aurevoir, la belle.
Je me souviens du rayon de soleil d’un certain dimanche de Pâques. J’avais quelque chose comme 7… 10 ? ou peut-être 11 ans. Je sais en tout cas que c’était avant la fin du monde.
La mesure du temps qui passe me laisse songeuse le temps de me dire que décidément, il faut que j’arrête de penser, tout simplement.
J’arrive sur le quai de la gare où mon train gentiment m’attend. Quai 8. 7h45. Une vibration dans mon sac. C’est maintenant que tu te décides à sonner, connard ??!! Je peste contre mon réveil sur le quai 8 de la gare austère et lisse. Je m’énerve gentiment. Comme mon train. Me marre un bon coup en me disant que je n’aurai pas réussi une seule fois dans ce week-end à programmer mon réveil correctement. Petit organisme exigeant a besoin de sommeil et de nourriture pour fonctionner. Décide qu’un jus d’orange salvateur et un café seraient les bienvenus dans mon ventre. Craque aussi pour un pain au chocolat qui est toujours devant moi, pendant que je t’écris ça, et qui s’impatiente.
Finalement oui, finalement non.
Finalement je ne sais jamais rien.

Free hugs. 740 photos au compteur du Lumix. 1 giga bien tassé de tout ce que mon regard a cherché. Je me suis fait plaisir. J’ai même partagé un peu. Un Fou m’a regardée droit dans les yeux. J’espère lui en avoir volé un peu.
Et puis Lui. L’homme aux rires qui prennent tant de place. L’homme d’étincelles qui rend les autres tellement pâles. C’est libre que je l’aime. Et je m’aime en liberté.
Cette saveur impossible à retrouver ailleurs…

Je me perds dès que je cherche à m’enfermer quelque part. Un lieu. Une personne. Une idée.
J’ai besoin de ma dose d’explosion. Envers et contre les rêves de la petite fille.
Me dire aurevoir et renaître. 4 jours. J’ai peur.
Quitter cette ville terne et constante, changer de vie, rire et pleurer à foison. Et même en crever. Rien n’est grave.
J’ai besoin d’aller me chercher.
Mais surtout, je crois que j’ai besoin de fuir. Et c’est toujours cette carte-là qui finit par gagner.

4 réflexions sur “Le grain du Fou.

  1. alain dit :

    Hoéliens ?

  2. Plancton dit :

    Monsieur est joueur.

  3. alain dit :

    arfff et moi qui pensais que ça t’arracherait peut etre un sourir !!!
    Raté !

  4. a_bientôt dit :

    …et reviens nous vite…Onfray t attend !

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