Et qu’importe, si ça pique un peu.
Tout a commencé le jour où l’on a appris le sucré, puis le salé, et enfin l’amer.
Tout s’enchaîne ensuite, pour ne jamais s’arrêter.
Quand le chewing-gum perd son arôme, on en change.
Un peu plus de poivre sur les haricots beurre
Des cordes un peu plus serrées sur les poignets
Tes griffes encore un peu plus marquées dans mon dos
Dosage savamment étudié ?
En rajouter, encore un peu, encore un peu plus, toujours plus
Affoler les terminaisons nerveuses de ce merveilleux paquet de nerfs que nous sommes
Synapse, trop souvent déconnecté,
En fonctionnement saturé le circuit fermé.
Un peu plus fort…
Endurer n’importe quoi, tant que cela nous permet de ressentir.
Le synapse se connecte, en recherche de fusion,
En quête de transmission. Pas possible de garder tout cela pour soi.
Pas possible de finir grillé comme ça.
Il faut faire passer le message, le courant électrique,
Mon énergie, ta lumière !
Emotion, sensation, plaisir, douleur.
Tout et n’importe quoi, tant que c’est fort !
Hierarchiser, inculquer, dominer, se plier.
Donner à l’autre ce statut ultime d’objet de désir,
Encore épicer le paradoxe :
Le dominant n’est jamais celui que l’on croit.
La domination ne doit pas exister.
Perversion superficielle alimentant les discussions autour du bénitier.
Celui qui domine n’est rien sans celui qui accepte de l’être.
Equilibre, savoureux échange, salé, poivré.
Tellement sucré.
Celui qui renverse est-il vraiment enclin à faire le mal ?
De Sade à Djian, de Dante à Easton Ellis,
Des Evangiles à mon quotidien.
Son quotidien. Mon plaisir. Ta saveur.
Quête du goût ultime, en tranches,
Sur un verre d’eau salvateur.
Tu peux me passer le sel, s’il te plaît ?