Impossible de vraiment savoir quand tout a commencé,
Ce processus, pluie acide qui se déverse sur les nerfs.
Faire avec, parce qu’il ya du bon dans tout ça.
Il y a des émotions démultipliées. Des crises qui m’arrachent les yeux, certes.
Mais ce n’est que de la vie qui demande à sortir.
Une énergie enfouie sous des tonnes de sédiments.
Education, culture, société, morale, génétique.
Et peu importe, après tout. Non, vraiment, ce soir, je m’en fous.
Les causes ont fait leur travail.
Faire une pause, abandonner l’hagiographie et les démons.
Juste le temps de me remettre un peu…
Mes stratagèmes inventifs de sabotage me laissent toujours sur le carreau.
Juste moins longtemps qu’avant. Juste plus violemment.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas connu un tel plaisir.
Aussi peu charnel soit-il, mais tellement organique.
Vous avez raison, Monsieur, les plaisirs, ce sont aussi les lieux et les chansons…
Les soeurs aussi.
La mienne est là. Elle répond « Présente ! » quand je l’appelle, enfin.
Quand je l’appelle. Et qu’enfin, je lui parle. Qu’enfin, j’ose.
Plus fragile que jamais… et plus forte aussi.
Ce mal, c’est un aveu de faiblesse, un tabou, une souffrance qui doit rester cachée…
Et plus je m’expose ici, et moins je me montre.
Cette fois, elle sait. Et elle, elle ne m’abandonnera pas sur les marches de l’escalier.
Elle, elle ne me laissera pas, comme lui l’a fait ce soir-là. Avant que j’aille chercher les lames.
Elle ne rira pas bêtement, dans ce stupide aveu de lâcheté, d’impuissance et d’incompréhension, quand je lui dirai que j’ai mal…
C’est terrible ce qu’un frère peut casser rien qu’en riant bêtement et en fermant une porte.
Elle a répondu « présente ». Et elle n’a pas ri.
Je l’aime. Elle est là, et je l’aime. Et je n’ai pas à en avoir honte.
Je n’ai pas peur, non plus, d’aimer ainsi.
Et bordel, qu’est-ce que ça fait du bien de sentir son amour en sécurité, pour une fois.
Voilà combien d’années que je n’avais pas connu la confiance ?