J’ai la tête dans Noël comme on se met la tête dans le mur. Rapidement, sans vraiment faire attention et sans rien avoir vu arriver. Même pas le temps d’avoir mal.
Alors le revoilà, ce putain de jour. Il repointe le bout de son nez.
Et je n’ai rien à lui dire, je ne veux pas le voir, je ne peux pas le sentir.
Restent dix jours, et toujours aucun cadeau de fait.
J’ai pourtant opté pour une solution simple cette année. Mais j’y ai pensé trop tôt, je n’avais encore pas la tête dans Noël. Alors il me restait un peu de temps…
Qu’est-ce que je vais lui dire à Noël, hein ? Reviens l’année prochaine bonhomme, y’a toujours rien de changé !
C’est étrange, ces gens qui n’aiment pas Noël. Il me semble, d’après mon constat tout personnel, que c’est une question de changement entre une période d’étoiles bleues et une autre de flammes rouges. Un changement trop rapide. Un changement qui ressemblerait à un mur qu’on se serait pris en pleine face.
C’est une question d’enfant. Une question de petits êtres qu’on prend plaisir à faire rêver. Histoire de leur mettre plein d’étoiles bleues dans les yeux. Des petits êtres ou des grands qui sauraient encore s’émerveiller.
Je cherche, sans trouver. Et je sais déjà que je cherche mal.
Peut-être que je ne sais plus jeter d’étoiles, peut-être que je n’ai jamais su, peut-être que j’ai pas appris.
Noël arrive toujours trop vite, comme une sentence, une clôture de bilan.
Et y’a rien à dire de plus sur ce jour-là. Il arrive, c’est tout.