Des ampoules de ginseng et de gelée royale.
Ersatz pour la tête.
L’espoir malsain s’étouffe peu à peu en dedans.
Avec un oreiller sur la bouche, ça va plus vite.
Je regarde les phases du deuil passer lentement dans ma tête, dans un long goutte à goutte, l’issue d’un flacon qui ne se vide pas.
Des semaines entières déjà, occupées à ce seul travail qui m’obsède, me nuit, me remplit.
Une histoire de vases communicants peut-être.
La phase critique arrive. Celle où l’énergie est épuisée. La confiance à zéro.
Je lâche ma drogue préférée, narcisse pervers adoré.
Je lâche mon envie muée en dégoût, tellement attirant.
Tellement fatigant.
Une histoire d’instinct de survie sans doute.
Je lâche ce bord-là, j’ai pieds.
Je sais que j’ai pieds.
J’espère que j’ai pieds.
J’arrête de mentir aux ersatz.
J’arrête de mentir.
Je me sens à poils sans ton aura.
Si peu sensuelle, dans mon habit de femme oubliée.
Une goutte de plus évaporée.
Une autre avalée.
Demain, j’essaie de revenir à la réalité.
Celle qui me dira de ne plus te goûter.