Il y a comme une odeur.
Un baiser en attente qui rôde dans ta tête.
Un baiser de transition entre un passé qui crève et un avenir qui blesse.
une forme de progression.
Une odeur qui réveille les blessures endormies, qui s’insinue par des capteurs que tu voudrais abrutir et désensibiliser.
Une forme de lobotomie.
Peut-être une maladie.
Sûrement juste un échec qui ne dort plus et met toujours sa musique trop fort, même au fond de tes rêves les plus sincères. Les rêves d’une personne qui voudrait simplement dormir et oublier. Boucler la transition.
Le baiser neuronal de l’odeur qui remonte jusqu’à ton cerveau sort des crocs comme des pioches, il fait tous les dégâts qu’il peut et glisse dans tous les orifices qu’il croise.
Il aime ton nez, tes yeux, tes oreilles et préfère utiliser ta bouche comme porte de sortie. Ta bouche si douce où s’écoulent et s’avalent les déchets inutiles. Ta bouche qui recrache des mots comme on s’enlève une épine. C’est un champs de cactus dans lequel tu t’es couchée.
Toute violence reçue est une bombe en amorce. Sagement, elle explose en silence dans les cavités dévastées de tes sens en déroute, ébréchés par les coups de pioches de l’odeur qui continue d’avancer.
A force de se multiplier, elle pourrait un jour ne plus être contenue. Crier de toutes tes forces, alerter les pierres, les témoins inconscients, les innocents en puissance, les coupables qui se terrent.
Tu en meurs d’envie, premier témoin muet des odeurs qui s’embrassent déjà dans ta tête. Tu en meurs d’envie et tu ne répondras pas. C’est devenu ta seule défense.
Des bombes ont explosé dans ta tête, pourtant.
La jalousie va finir par tuer quelqu’un. Songe à ne pas rester près d’elle.
Et arrête de baiser avec des cactus.