J’avais faim. J’ai gratté le fond de la casserole. Y’avait quelques grumeaux. Des restes un peu cramés. Et puis ça m’a fait réfléchir. Non. En fait, ça a commencé bien avant ça. Le blé des pâtes brulées était encore en herbe. D’une tendresse infinie. A se laisser glisser sous le vent, dans une folie insensée, mais toujours vers l’Est.
J’aimerais t’épouser. Tu sais, comme mon corps. J’aimerais me coller au miroir, et puis fondre. Disparaître dans l’instant de l’image, devenir immortelle le temps d’un battement de cils.
Faut pas que je fasse d’enfants. Je crois que je leurs laisserais pas de place. J’en prends trop, maintenant que j’ai maigri. C’est tout le drame de ma vie, je prends trop de temps.
A peine je commence que j’ai déjà pas terminé et que ça me prendra des années avant de voir le début de ma fin.
Et j’ai tellement faim depuis que tu m’as donné à manger.
J’aimerais. J’aimerais.
Si je te désire, c’est simplement pour me nourrir.
Étrange,
à la première lecture j’ai lu « mourir » plutôt que « nourrir ».
Entre le blé en herbe et les grumeaux il y a eu au moins une moisson, il le faux
bien..
Je n’avais jamais perçu toute la dimension d’ « épouser »,
Y réfléchir sérieusement,
bref merci,
CO.
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