Analyse d’un rêve homo sexuellement limité

[Préambule de savon : Bon, déjà, avec le titre du post, vous êtes prévenus.
J’aime bien analyser mes rêves. C’est une de mes occupations préférées quand je me rase le matin. Euh non. C’est pas moi ça. Moi je m’épile les jambes. Oui, c’est ça, plutôt. Bon, celui-là, il est un chouilla sexuel, mais ce n’est pas tant le rêve en lui même qui m’intéresse que les idées et conceptions qu’il véhicule. M’enfin, vous n’êtes pas obligés de continuer la lecture hein.]

J’ai fait un rêve qui tournait autour de l’homosexualité. Assez marrant.
Et pourtant, c’est à travers ce genre de rêve que je peux être assurée de ne pas être homosexuelle.
Déjà, même quand je rêve que je couche avec une fille, je me démerde pour que ce ne soit jamais moi qui lui donne du plaisir. Soit que ça n’est nullement un fantasme. Soit que ne l’ayant pas vécu, je n’arrive pas à créer le moment dans mon imaginaire. Je ne sais pas.
D’autre part, non seulement c’est donc elle qui était dévouée à mon plaisir, mais en plus, cette relation reproduisait les schémas d’un simple coït. C’était une femme que j’avais en face de moi, d’accord. Mais une femme avec un gode. Et c’est le gode qui attirait mon attention, pas la femme. CQFD.
Enfin, je sais pas pour vous, mais je trouverais ça con d’être homosexuelle pour se contenter de faire comme les hétéro.
Alors soit je manque clairement d’imagination, soit…
On me parlait hier soir du poids considérable de mon éducation judéo-chrétienne. Oué. La vache ce que c’est lourd ce truc.

Dans la dernière partie de mon rêve, après une phase au supermarché du coin, un panier rempli de yahourts, un choix difficile entre un pack de 12 danettes chocolat caramel et un lot de chocolats liégeois, mais je vous passe les détails…
Le vendeur du supermarché réussit à négocier avec la patronne pour pouvoir se barrer un peu plus tôt. Il part avec un ami.

C’est là que ça se complique.

Je suis apparemment enfant. Ma mère, c’est Charlotte, la brune de Sex and the City. Mon personnage préféré, évidemment. Je la suis dans une maison. Je sais que le vendeur du supermarché a fait l’amour ou bien s’est masturbé dans tous les rideaux de la maison. Ne me demandez pas comment je le sais, mais je le sais.
Je suis amusée de suivre Charlotte dans la maison. Elle retrousse son nez, elle fait une moue genre « Mais ça sent la croquette ici ! ». J’adore. Elle va dans les toilettes, trouve que ce n’est pas très propre. Il n’y a pas de traces, aucune. Mais apparemment, Charlotte a le nez fin. Elle sourit et retrousse son nez. Court de partout dans la maison, à la recherche du vendeur de supermarché. Qui avait pris soin de bien récurer la maison à l’eau de javel. Et qui serait a priori mon frère. Enfin, dans le rêve hein.
Charlotte, ma mère donc, et moi arrivons dans une chambre. Je jubile. Charlotte appelle en direction du placard pour essayer de trouver mon « frère de rêve », le vendeur. Je sais ce qu’elle va trouver en ouvrant le placard et ça me fait marrer. Immanquablement, elle ouvre la porte. Et là, elle fait sa mine outrée. Je me marre intérieurement parce que vraiment, la mine outrée de Charlotte, j’aime. Je sais qu’elle a trouvé le vendeur et son partenaire en train de faire l’amour dans le placard. Je le sais… mais je ne vois rien.

La scène reste donc une évidence jamais révélée à mes yeux. Mon imaginaire sait, mais ne crée pas le visuel. Tout est masqué.
Jamais, à un seul moment, je n’ai ressenti un quelconque malaise dans ce rêve. Tout me paraissait normal et naturel. Mais finalement, tout n’était-il pas du toc ? Une relation femme/femme détournée par les conventions de la relation hétéro. Une relation homme/homme invisible.
J’ai beau essayer de la brusquer comme je peux, cette foutue éducation pleine de carcans et de barrières, elle continue d’entraver beaucoup trop de choses dans ma tête et dans ma vie.
Je ne cherche pas à la rejeter. Ce serait chercher à lutter contre ce que je suis. Non. Juste l’intégrer au mieux. L’accepter. Et lui montrer que y’a plein de choses avec lesquelles elle doit partager son espace de vie dans ma tête.