C’est comme une grande rando
Avec un gros sac
Et tout dedans.
De quoi manger
De quoi dormir
De quoi rêver
De quoi vivre, en somme.

C’est comme une grande marche
Par une belle grande journée
Et là, tu tombes sur un arbre
Et puis une rivière.

Et là, pouf
Tu te poses.

Et puis tu ouvres ton grand sac
Et tu décides de partager,
Auprès de l’arbre
Au bord de la rivière,
Avec Celui qui les a a crées.

Sous vos applaudissements !

Il est jeune.
Séduisant.
Intelligent.
Raffiné.
Promis à une brillante carrière de geek dernier modèle.
Il sait même cuisiner.
Oui madame.
Ce jeune homme est capable de vous faire saliver rien qu’en vous parlant de son poulet au curry !
(oui, bien cuit le poulet, merci.)
Et quand il vous parle, d’ailleurs, c’est avé un petit acceing poiintu qui fleureuh bon le midi et vous remplit la tête de champs de lavande et de coquelicots.

Il s’est déconnecté comme un sauvage hier soir et ne m’a pas laissé le temps de dégainer le petit refrain que je m’apprêtais à lui servir en guise d’apéritif pour cette mémorable journée qui marque le début de sa 25ème année !

Alors il a droit à tout un post rien que pour lui.
Le veinard.

Joyeux anniversaire choupinou !

(Merci aux candidates intéressées de me faire parvenir un CV détaillé avec photo, mensurations et tout ça le plus rapidement possible.
Et emballées.
C’est pour offrir.
Merci.)

Boulevard

Boulevard Bonne Nouvelle.
Un papier dans ma poche.
Il ya environ un an, maintenant.

Quelle qu’elle soit, quoiqu’elle advienne, la rencontre modifie toujours quelque chose en nous.

Cette phrase comme leitmotiv, depuis déjà pas mal d’années.

Une rencontre, la rencontre.
Boulevard Bonne nouvelle.
Un papier dans ma poche.
Il ya environ un an.

Et il ya maintenant.

Boulevard Bonne Nouvelle.
Des trésors dans les mains.
Et un peu de lessive.

Les boucles ont cet art
de nous montrer
à quel point
elle ont l’art
de savoir
se boucler.

Allez viens, on va faire des noeuds.

Joie de vivre

Emmêlé dans son lit
dans son cou
et peut-être
peut-être aussi
à sa vie
si sa vie c’est aussi
de mêler les si
les là
dans ton lit
et ta vie
Pas de place
Plus de place
Pour les lys
qui se mêlent
qui se lient
et les vivaces
de mélancolie.

Comme une perruque dans la soupe.

Cinq fois par jour en moyenne.
Depuis un an et trois mois.
Ces photos, ces cadres.
Je suis passée devant environ
deux mille deux cent cinquante fois.

En rentrant chez moi ce soir,
Je les ai enfin perçues.
Ces choses en trop.
Une évidence.
Ces choses qui n’avaient plus rien à faire là.
Les trucs qui traînent, simplement parce qu’on n’a jamais songé à leur trouver une autre place, avant.
Les détails auxquels on ne fait plus attention, par habitude. Par abandon.
Ceux qui vous sautent au visage, sans prévenir.
Comme ce soir.

J’ai ouvert les cadres, rangé les photos.
Avec les autres.
Dans la boîte à passé.
Sans une question.
Sans un doute.
Tout simplement.

Play again

Pour pas crever
Asphyxiée
Sur des airs
Sous le passé

Pour juste crier
Liberté !
Au nom de soi
De c’que tu crois

Pour se laisser
Voler
Encore une minute
Encore une seconde

Encore.
Encore à croire
Que c’qui nous tue pas
Nous rend meilleurs.

Et alors là, vous voyez, après avoir effacé cinq lignes, oh, pas grand chose me direz-vous, je comprends mieux comment on en arrive à pratiquer l’auto-censure.

C’était la pensée publique du jour.
A bientôt.

C’est la batterie ? Vous êtes sûr ?

Tiens, c’est bizarre, la voiture, elle démarre pas.

Je sais pas pourquoi, j’l’avais sentie venir celle-là. J’m’étais dis, tiens, demain, grosse journée super importante au taf, faudrait pas qu’il m’arrive une merde.
Ben la voilà.

Minuit et demi. Un mardi soir. A trente kilomètres de chez moi. Non, je vais pas aller réveiller les gens à cette heure-là quand même.

Un groupe de jeunes passent dans la ruelle mal éclairée, pressés eux aussi de rentrer chez eux après le concert.

C’est là, précisément, là, dès ce moment précis, que j’enchaîne mes conneries.

Pour la simple et bonne raison que je suis intimement persuadée, grâce à mon sixième sens féminin ultra développé, que le problème ne vient pas de la batterie. Non. Forcément. ça vient sûrement d’un court-circuit quelque part. A force de bidouiller l’auto-radio avec papa. Sinon, les voyants du tableau de bord, ils s’éclaireraient pas. Et puis en plus, je n’avais rien laissé d’allumé en verrouillant la voiture quatre heures plus tôt. Non, non, ça peut pas être la batterie.

J’ai des câbles dans mon coffre. Fille d’un papa pragmatique et prévoyant, j’ai eu deux cadeaux des plus utiles au Noël de l’an dernier : des chaînes à neige et des câbles de batterie. Mon papa est un être merveilleux.

La fille est juste un peu plus conne, c’est tout.
Et puis forcément, je suis tombée sur des jeunes cons, eux aussi. De toute façon, ils ne savent même pas comment ça se branche déjà des câbles de batterie. Et puis non, je suis sûre que c’est pas la batterie.

Bande de petits branleurs. Oué, c’est ça, cassez-vous, rentrez chez votre maman et laissez moi creveeeeeeeeeer.

« Bon ben merci quand même, aurevoir ! »

Voyons. Minuit et demi. Lever sept heures trente demain matin. Solution : hôtel. En plus, j’ai un sac avec des fringues propres dans le coffre. Oui. Parce que je devais aller dormir chez une amie en fait. Mais elle a oublié d’allumer son téléphone pendant quatre ou cinq jours. Et elle a complètement zappé le jour où je devais venir chez elle. Forcément.

Mais bon, bref. Fringues propres, hôtel pas trop loin du taf. Allez hop, à papattes.

Le lendemain soir, après la lourde journée de taf, une heure de présentation orale où je me suis fait pipi dessus tellement je savais plus comment me sortir des digressions dans lesquelles je me noyais sans qu’aucune des 30 paires d’yeux dans la salle ne me soit d’un quelconque secours, j’appelle une dépanneuse. (Pour la voiture, pas pour ma présentation orale, malheureusement).

Et le dépanneur, je lui dis tous les tits trucs qui clochent et tout ça, que c’est sans doute un problème électrique ou électronique ou je sais pas quoi (oué oué, surtout je sais pas quoi en fait), et alors lui, il ouvre le capot, et il me demande si je comptais encore la faire fonctionner pendant 160 000 autres kilomètres ma batterie.
Ben euh.
Ah.
C’est la batterie ?
C’est la batterie.

Avec ses câbles de compet et mes 56 euros, il fait redémarrer ma voiture.
Bordel. C’était vraiment la batterie.
Et il me dit d’aller en acheter une neuve maintenant tout de suite parce que si je cale, là, je redémarre même pas.
Alors, puisque c’était la batterie (merde, c’était bien la batterie), et que le monsieur il est sympa, je file chez le garagiste grande surface pas trop cher du coin et je dis bonjour monsieur c’est pour une batterie toute neuve en urgence s’il vous plaît.
En échange de mes 89 euros, le monsieur il veut bien m’offrir une belle batterie toute neuve, puisque c’était bien la batterie.

Et alors là, tu vois, j’appelle un pote sur Orléans, comme ça, histoire de rire et puis il me dit que vraiment t’es trop conne ma pauvre Blandine, minuit ou pas, t’avais qu’à m’appeler plutôt que de payer 54 euros d’hôtel, c’est fait pour ça les amis et que bordel, mais si tu m’avais dit que c’était la batterie, je t’aurais filé celle qu’est toute neuve et qui traîne dans mon coffre et dont je sais pas quoi faire.

Enfin voilà quoi. C’était bien la batterie, bordel. Et ça aurait pu me coûter plein de merci, un gros bisou et une bouffe à la maison plutôt que 200 euros.
Mais bon…

Quand j’étais petit, j’étais un jedi
Tellement nerveux que lorsqu’il pleuvait
souvent je m’électrocutais…

pensée du soirin. espoigrin.

Cette petite bouffée de chaleur, accélération du rythme cardiaque.
Tu sais que ça va faire mal, tu sais que ça va faire mal…
Mais ça n’arrête pourtant pas le geste. Ni les yeux.

Décidément, on n’arrive jamais à rien avec personne.
Tant qu’on ne les a pas ignorées ou détestées autant qu’on les a aimées.

Et après ça, on n’arrive à rien non plus.
Sauf que ça fait juste un peu moins mal.

On est bien avancé, hein.
L’amour c’est bon, mangez-en.

Avant les emmerdes.

Mardi soir.
Concert exceptionnel, une fois de plus, de Dionysos, qui, décidément, reste le meilleur groupe de scène que je connaisse. Ce n’est plus un concert, c’est une offrande. C’est un don de soi au plaisir du public. C’est un temps que chacun souhaiterait interminable. C’est un Matthias qui se baigne dans la foule à ses pieds, qui la traverse, à bouts de bras, dressé et victorieux, abandonné et lascif. Un cadeau.
Je les aime, vous l’aurez compris.
Et j’ai aimé ce concert, bien que j’y sois venue seule. J’ai appris hier qu’un ami orléanais était lui aussi dans cette salle. Mais je ne regrette pas d’avoir affronté la foule seule. Pas besoin de se soucier de qui que ce soit, de regarder à gauche, à droite, devant, derrière dès que la personne accompagnée disparaît de son champ de vision. Pas besoin de se soucier de qui que ce soit d’autre que sa propre personne. En profiter. Un maximum.
A environ trois ou quatre rangs de la scène, près de la fosse des malades qui prennent un plaisir dingue à se foncer dedans. La fosse, quoi. La fosse de ceux qui ont l’air de ne savoir apprécier l’effort sportif et la sueur que dans le plaisir de dégouliner sur les autres et de foutre des coups.
Vous l’aurez compris, la fosse, ça m’emmerde.
Et j’ai dépassé le stade du scepticisme.
Hahem.
Bref.
L’emmerdeuse tranquille. C’est moi. Celle qui veut profiter du spectacle et qui se colle devant la scène. Celle qui veut écouter et danser et bouger tout en écoutant la musique, ouvrant grand ses yeux et se laissant vibrer au rythme offert.
Celle qui ne se laissera pas écrabouiller par les connards qui sautent partout. Juste en bord de fosse en fait, elle est là ma place. Marquant la limite. Ceux qui sautent trop près de mes pieds sont gentiment re-expédiés en direction de la masse compacte des déjantés suants. Je suis là pour aimer et profiter, pas pour me faire emmerder. N’en déplaise à mes amis amateurs de pogo. Quand on m’offre de la musique de qualité, j’ai simplement envie de lui rendre hommage en la savourant, des cheveux aux orteils. Et attendre frénétiquement le signal de départ pour aller se balancer contre les autres spectateurs est décidément une attitude que je ne veux pas comprendre.

Un concert exceptionnel qui prend fin à minuit et demi donc. Rallongé par les retours de Matthias sur scène. Le public l’aime. Il nous le rend merveilleusement bien.

Minuit et demi. Fin du concert. Début des emmerdes.