En vrac. Rêves faits sur le matin.

Très mauvaise idée que de se recoucher avec des mots de colère plein la tête… Dans les rêves que j’ai faits ce matin, il y avait, pour le peu que je me souvienne :
– Un oiseau, attaché au bout d’une corde, que je tuais en le projetant contre le sol.
-Une très vague histoire de bébé volé. Aucun étonnement de ma part, il y a des bébés à sauver dans mes rêves chaque nuit depuis plusieurs jours (années ?). La nuit dernière, c’était dans le train qui s’écrase comme un avion avec les échelles perdues dans les nuages et la valise qui tombe par la fenêtre et qui se transforme en énorme container et fait tomber le train.
-Une femme avec donc, un bébé, trahie, si je me souviens, et l’homme l’enferme dans une cage sous le sol. Une grille donne dans le bitume d’une rue. Les passants, coiffés de chapeaux asiatiques, marchent au dessus de la grille sans prêter attention aux doigts de la la femme qui dépassent de la grille. La femme est en combinaison vinyl rose… Cats’eyes ? En tout cas, elle est aussi leste qu’un petit chimpanzé.
– Des tenues médiavales… Un décalage ressenti entre l’époque dans laquelle nous vivons et les costumes que nous portons. Une salle immense, dans lquelle je suis normalement déjà venue alors qu’elle était en travaux. Là, les travaux sont finis. Nous sommes quelque part dans un chateau… Des personnes investissent une ancienne église pour en faire leur nuovelle demeure. Je fait une remarque concernant l’opinion de F. Même la nuit, les sbires de Dieu me pourchassent.
Des gens n’ont rien à faire là. Cette fille, que je ne connaissais pas vraiment, que j’ai connue au collège… Marylin je crois. Qu’est ce qu’elle fout là ? Je suis sûre que ce n’est pas la première fois qu’elle intervient dans mes rêves.
-Un labyrinthe de troënes… Nous cherchions quelqu’un. Ce labyrinthe me fait penser au film « Le parfum ».
Je me souviens de sang… de trahison… Que ce soit la nuit dernière ou celle d’avant, jamais l’homme n’est présent à côté de mon personnage pour m’aider. Il n’est jamais là que pour faire l’enfant et me trahir ensuite.
J’aimerais bien un jour, que nous nous réunissions, toutes les deux. Celle que je suis à l’intérieur et qui se sent perpétuellement trahie. Et celle que je suis à l’extérieur et qui veut gagner le combat.
Abandonnée, trahie. Délaissée. Il est toujours question de se retrouver à mener le combat toute seule. Ceux qui t’aiment, ceux qui t’ont aimée, ceux que tu aimes, ta famille, tes amis, tous t’abandonneront. C’est contre cette peur-là, aussi, que j’ai un combat à mener. Ne sachant qui je suis, je ne sais s’il n’est pas déjà perdu d’avance.

Après la Plante Verte, le Dragon Auvergnat. Ou les joies de la colocation.

Critères objectifs et nets pour choisir un / une colocataire :
– Qu’il (mais surtout ELLE) ne laisse pas un gros tas de cheveux dégueulasses trainer au fond de la douche. Parce que le truc ignoble avec les cheveux au fond de la douche, c’est qu’ils viennent d’être lavés, ils sont plein de shampoing, savon et autres produits aux senteurs délicieuses. Et justement. Y’a pas plus dégueulasse que ce gros truc visqueux qui sent bon et qui te poissent les doigts quand tu veux t’en débarasser.
Pour ce qui est du IL : Tu vas t’en prendre une rapidement si tu laisses tes poils de barbe au fond du lavabo dans lequel MOI AUSSI j’ai le droit de me laver les dents sans avoir envie de gerber en fixant bien malgré moi tes déjections capillaires.

– Qu’il (mais surtout ELLE) ait suffisamment d’humour pour ne pas me mettre de mauvaise humeur le matin au réveil. Surtout les jours où MOI j’en manque cruellement. Merci.

-Qu’il (mais surtout ELLE) ne considère pas l’évier comme une annexe de la poubelle. Les restes de bouffe, ça va dans la poubelle, ou alors tu les enlèves TOI MEME de la grille gluante et bien évidemment bouchée, coincée sous l’eau stagnante et putride dans laquelle tu laisses la vaisselle apprendre à nager pendant deux jours.

Note positive : pour ce qui est des cheveux dans la douche, tu seras quand même bien mignon / mignonne de ne pas faire comme Miss Plante Verte et de t’en débarasser en les collant délicatement contre la paroi de la douche à hauteur de regard. Pour pas boucher la bonde.

Je pouvais pas rester à +2 de karma 48 heures de suite, pas possible.

Mon souci, c’est comment aborder le sujet sans la vexer et sans en retour m’en prendre plein la gueule. Parce que c’est clair qu’avec le caractère qu’elle a, le message va s’accrocher dans le conduit auditif avant d’accepter de tomber au fond. Si j’ai l’air de donner des directives, elle va très mal le prendre. L’ambiance a la maison risque de ressembler à celle d’un combat de coqs. Non, si je veux pas me pourrir la vie, faut que je lui dise en m’écrasant bien avec beaucoup de diplomatie.

C’est dingue comme on accepte beaucoup moins de choses venant d’une personne qui partage, un peu malgré elle, un peu malgré toi, ta vie. Sans que vraiment on se soit choisi.
En fait non, c’est pas vraiment ça. C’est que quand on est amoureux, on voit rien et on laisse tout pisser. Et on attend 20 ans, dans le meilleur des cas, pour tout se rebalancer ça à la gueule.
Là, y’a pas d’amour, y’a rien. Et du coup, on part sur le principe de la lucidité immédiate quant à ses propres limites.

Et pourquoi j’ai peur de lui parler ? Parce que je sais que je commets des erreurs. Parce que je sais que je ne suis pas parfaite. Parce que je n’aime pas les reproches. Pas plus qu’elle, en tout cas. Et merde. ça me prend le chou depuis la douche de ce matin cette affaire. Il faut que je réussisse à lui parler…

Il était au fond de ma poche.

Comment j’ai retrouvé le sourire ? J’en sais rien. Je m’observe et je me compare… Repensant à ce noël il ya deux ans, où je m’étais enfermée chez moi, fuyant les festivités, mes amis, ma famille. Cette aigreur qui me mangeait de l’intérieur, lentement. Mais sûrement. Cette fuite vers l’inconnu qui… fut le grand et très bref inconnu de ma vie.
Non que l’envie d’inconnu ait disparu, évidemment. Faudrait pas abuser non plus dans le genre mémère pantoufles crème chantilly. Le réveillon de la Saint Sylvestre sera ainsi passé au milieu de plein de gens dont j’ai tout à découvrir, et avec deux amis… offerts par la bonne heur de nos chemins croisés. J’aime les gens qui savent rester… Pas besoin de développer plus, je me comprends.
Aujourd’hui, je suis toujours célibataire. Toujours en quête de cette personne miroir de la petite princesse amoureuse que je suis. Mais j’ai laissé en route un poids mort.
Je souris, et mon coeur est léger, délesté du fardeau de ma rancoeur.
Etrange. Pourtant, je sors encore d’une histoire avec fin. Mais rien n’est plus pareil.
Je ne pense toujours pas avoir trouvé ce fameux « droit chemin » que mon environnement catholique me recommandait avec beaucoup d’affliction dans le regard.
Aurais-je touché du doigt ce qu’on appelle la foi ?
J’en sais rien. Dieu n’est toujours pas celui à qui je pense en me réveillant le matin, ni en m’endormant le soir. Les montagnes sont belles, c’est tout ce que j’ai à dire de lui.
Non. Je pense aux gens que j’aime. Je pense à mon avenir, à mes projets. Au bonheur. A la vie.
Je pense à ceux qui nous quittent en route, à ceux qui tiennent le coup malgré tout, à ceux qui s’aiment et qui se rendent heureux, à ceux qui ne savent pas comment faire.
Je pense aussi à celui qui m’a fait grandir, sans même s’en rendre compte. Toi, là. Oui, toi. Tu n’imagineras jamais tout ce que tu m’as apporté… Je crois avoir mis un nom sur l’amour que je te porte. Mais je le tairai ici, ça pourrait paraître particulièrement malsain. Or nous ne sommes pas seuls, des gens tout à fait honnêtes et purs liront ces mots.
J’ai retrouvé Noël. J’ai retrouvé l’envie, les sourires, la légéreté. Je m’applique comme une enfant à faire de jolis paquets, pour tout le monde, ou presque. Toi, je t’ai rien prévu, j’aime trop ton importunité pour ne pas lui faire honneur.
Peut-être que c’est d’écouter en boucle Sailing et Say it ain’t so… De danser devant mon clavier comme Gilbert Montagné devant le sien. J’en sais rien.
Je t’aime et je m’en fous. C’est beau, c’est là, ça bouge pas. Sois heureux, j’en ai envie. Petit être merveilleux.
Voilà. J’ai le sourire aux lèvres. Est-ce de l’acceptation ? Peut-être. En tout cas, c’est tout ce qu’il y a de beau à mettre sur un chemin, avec les croix de pélerin.

j’y pense encore, et je suis navrée de trouver ça drôle.

Difficile fin de soirée chez les popotamoteux (comme des scrabbleux, mais en plus délicats) :

01:10 bidule pose ‘pu’ (2 points).
01:10 bidule pose ‘du’ (2 points).
01:17 planctoune> puducu, tiens, c’est marrant, c’est le nom que je donne au chat de ma coloc.

Je me serais fait un plaisir de rajouter un « cu » quelque part mais je n’avais plus de lettres à poser.
Comme c’est dommage.
L’absence de réactions de mes partenaires de jeu tout neufs me laisse cependant supputer que mon incongrue finesse n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur.
Quelle déception.
Moi qui les croyais bourrés d’humour les joueurs de mots.

La vie est aussi faite de brosse à cheveux des enfers qui tourne.

Le sèche-cheveux de coloc dans la main gauche, la brosse des enfers qui tourne dans la main droite, je me suis souvenue devant ma glace ce matin de la raison pour laquelle je n’ai jamais acheté de sèche-cheveux ni n’ai jamais réussi à faire un brushing avec mes own petites mimines sur ma pauvre tête.
Il se trouve que la brosse des enfers qui tourne n’arrive pas à s’accrocher dans mes cheveux quand je la tiens de ma main droite et que pour la faire tourner, il faut que j’appuie avec ma main gauche, donc que je lache le sèche-cheveux.
Bizarrement, ce que je vois dans la glace ne correspond pas du tout à ce qui se passe réellement au-dessus de ma tête. Le sèche-cheveux va lècher ma main de très près, la brosse des enfers glisse sans que je réussisse à faire tourner un seul cheveu et vient cogner le sèche-cheveux qui stoppe son élan contre ma face.
Après avoir fait plusieurs tentatives non concluantes d’échange de mains et d’ustensiles, il se trouve que le seul résultat que je puisse brillamment obtenir est une brûlure au second degré sur le pouce (gauche ou droit, la politique n’a rien à voir dans tout ça) accompagnée d’une petite frayeur quant à la réitération de mon exploit juvénile qui a consisté à devoir couper une poignée de cheveux sur le côté gauche de mon visage, suite à l’accrochage malencontreux mais puissamment indéfaisable de la brosse des enfers dans ma tignasse, provocant l’apparition d’une coupe néo punk tout à fait remarquable au début des années 90 dans une classe de 5ème et qui m’a couté bon nombre de gentilles plaisanteries fort amicales et tout à fait désagréables durant de longs mois.
Paraît qu’il existe une brosse des enfers qui chauffe et qui tourne en même temps ? Je la veux.

La pendre par les pieds.

Mais oui, parfaitement ! J’ai tous les droits d’être en colère. Je suis dans ma tête, et j’y sème les tempêtes que je veux. J’ai reculé, j’ai reculé tant que j’ai pu. Mais nulle part il n’était écrit que j’en sauterais d’autant mieux. Trop de besoins, pas assez d’oxygène en réponse. Avant de m’asphyxier, faut que je bouge les bras, que je réplique à tout toi.
Patauger dans la boue
Te briser les genoux
Saccager mon ptit coeur tout mou
T’écraser les godasses
Lacérer ses ptites joues
Etouffer de miettes de nous
Et je fais une version hard core metal trash gruink en défenestrant Olivia Ruiz s’ il siet à mon coeur d’en faire ainsi.
Je serais pas en colère si j’étais une sainte. Je serais tout simplement heureuse.
Mais rien que l’idée me révulse l’auréole.
J’voudrais frapper la terre entière d’être aussi légère avec ma vie. J’voudrais punir le monde de me laisser toute seule au milieu de mes riens. J’voudrais pouvoir exister autrement que ce que je suis et me la péter moi aussi en me décrétant working girl. Mais qu’est-ce que ça m’emmerde, au fond, non, encore plus loin que ça, de simplement imaginer cette vie-là.
Personne ne m’a jamais répondu. Elle est comment, la liberté ? Parce que comme je la vois, j’ai rarement eu à contempler aussi moche et ennuyeux que ça. La colombe, je lui coupe les ailes. ça fera un très beau paravent.
Le coeur, creusé un peu, un magnifique moule à gâteaux. Ou un coffre finement ciselé pour ranger ma frustration. Serrure électrique incorporée. Anti-vol. Air-bag. Cerf-volant arrière. Patin anti-gauffre.
Barrez-vous les concepts. Cassez-vous, les idées. Vous voyez pas que c’est pas votre place ici ? Vous voyez pas ce qu’on fait de vous ? Vous êtes la risée de l’humanité, son souffre-douleur, sa tête de turc. Vous êtes nos pires vanités. Et nos plus méchantes utopies.

Est-ce qu’on y arrivera, et où.

En marchant parmi vous, je me demande si vous êtes heureux.
Si toi, la dame pas belle qui me toise d’en bas, tu as eu des enfants. Combien. Si ton mari est un pauvre crétin. Si ta descendance, je suis sûre que tu en as une, te traite comme un chien ou comme un poisson rouge.
Si toi, la dame pimpante qui m’ignore d’en haut, tu as fait l’amour au cours des six derniers mois.
Si vous, vieux monsieur, vous serez seul devant votre télé pour noël.
Si toi et toi, jeunes lycéens qui vous tenez par la main, vous serez encore ensemble dans dix ans.
Si toi, la fille qui me regarde dans cette vitrine, tu arriveras à te guérir du bonheur qui est derrière toi. Je te connais toi, on s’est déjà vues ce matin dans ma salle de bain. T’as l’air triste, dis-moi. T’as l’air tout froid dans ton manteau noir. Pourtant, y’a du soleil au dessus de ta tête, regarde. Non ? On dirait que ça ne te console pas. Tu aimerais quoi, pour être heureuse, toi ? Partir ? Encore ? Oui, t’as raison. On dit pas « partir, encore ». On devrait dire « recommencer, à nouveau ». Parce que dans ton grand labyrinthe, il reste plein de chemins à explorer. Quitte à abandonner les lieux où tu as été heureuse. Derrière toi, le soleil, derrière toi. Il tourne, vite. Regarde.
Depeche-toi.

A ta santé.

Et chaque instant se fait l’écho du précédent. En petite boucle sans fin, et sans tronche en biais. Il est là y’a dix minutes. Il est là maintenant. Il est là demain matin. Un jalon élastique sur mon chemin. J’avance un pied et le jalon prend les devants pour m’attendre un peu plus loin.
C’est la vie, c’est comme ça. Merveilleux sujet de philo, le seul dont je me souvienne encore avoir travaillé dessus. Aujourd’hui, on s’amuse plus à faire de la philo. On nage dedans. On la bouffe, elle nous crame la langue. On la boit, elle nous perce l’estomac. On la regarde. Qu’est-ce qu’elle est belle.
C’est la vie, c’est comme ça. Sans tristesse, sans bassesse. On avance vers ce qui reste encore devant. Combien de temps, maman. Combien de temps avant que tu ne puisses plus… J’en sais rien. Je peux pas te répondre. Et je ne sais pas ce qu’il me reste non plus. Je mature des projets dans ma tête. Je les laisse mûrir, paisiblement. Ne pas faire un rejet de greffe. Tout ça, c’est pas naturel, chez moi. C’est une loi, on avance moins vite seul. Parce que les objectifs, y’a personne pour les passer au stabilo qui brille dans la nuit. Alors j’attends de devenir nyctalope. C’est pour bientôt. Il me le faut.
Il est encore là. Et j’y peux rien si j’aime l’aimer. J’ai juste envie de protéger ce qui a pu naître de plus beau en moi depuis tant d’années. Une forme de pureté. Simple. Gratuite. Un avant goût d’éternité. Et maintenant, c’est pas grave si tout s’arrête. C’était déjà bien.

Les « à quoi bon » me donnent envie d’éternuer quelques pleurs. Juste comme on a envie de baiser, parfois. Par hygiène.