La route buissonnière

Tant pis pour l’heure et demi de plus que j’ai mise pour rejoindre Saulieu vendredi soir. Tant pis pour le plan que j’avais imprimé. Tant pis pour la route rapide que je n’ai pas prise. Tant pis pour le temps que je n’ai pas gagné.
ça ne se gagne pas, le temps, ça se dépense juste différemment.

Je me suis perdue. Un peu volontairement. J’ai choisi le chemin buisonnier, la route des écoliers. J’ai emprunté quelques-unes des mêmes routes que j’ai eu tant de plaisir à parcourir à l’arrière d’une moto, il ya quelques semaines. J’ai laissé la pluie entrer dans ma voiture et me rafraîchir l’épaule. J’ai regardé le soleil, accroché par la tête à un nuage bleu qui le cachait à moitié, se noyer dans son bain d’infrarouges. J’ai vu des collines d’orge ou de velours qui se font câlines sous le vent. J’ai souri devant des arbres solitaires, plantés au milieu de rien. Dressés au centre de tout. J’ai scruté les nuages gris, les nuages blancs et les bleus aussi. Me suis pliée à leurs colères, soumise et timide mais sans baisser les yeux.

J’ai pris mon temps. Je compte bien continuer. Tant qu’il m’en reste.

Je me dis parfois que peut-être, je ne pourrai pas aller plus loin. Peut-être que je suis arrivée au bout du chemin. Besoin de partir. Plus que jamais.

C’était quoi la question déjà ?

Parce qu’on rêve les yeux ouverts et qu’on ne voit toujours les murs que trop tard.
Parce qu’on glisse des esquisses d’avenir entre deux fesses ou deux seins, on perd ses papiers et tous ses moyens.
On se cherche soi, on se retrouve dans l’autre.
Parce qu’on y croit.
Parce que c’est bien.
Parce qu’on doit vivre.
Parce que c’est comme ça.
On sera heureux, ou peut-être pas.

Afrique à naimerfrenquore

Autour de moi, ça parlait vitesse et rentabilité. ça rêvait de pompafriquer tant que ça peut encore respirer. Forcément, j’en avais rien à quarer.
Je cherchais un moyen de m’évader. Me fraquer un chemin vers une issue de secours et de là, fuairer *en courant.
Un type s’approche de moi. Ce sombre crétin me donne envie de lui urifaiquer mon dégoût sur sa cravate. Il ne s’aperçoit de rien, haut perché sur son trépied de suffisance, bien trop occupé à s’afeirir dans l’observation de mon décolleté.
Quefaire ?
Lui fraquisser la tête contre le mur ? Fricaner ouvertement de ses bons mots ?
Je reste stoïque. Cherche le bouton d’autodestruction. J’aimerais être un leming, dans ces moments-là.
Une sortie de secours se profile devant moi. Suprise. Elle est déguisée en homme. Il a du frairer ma détresse.
« Pardon, je vous l’emprunte. Nous avons à quairer de la pluie et du vent. »
Faudrait effrainer le temps. Se laisser frainésifier par le charme de l’instant et de l’homme à cheval blanc.
Rien à rafinaquer chez lui, il est parfait. Comme sorti d’un rêve. Plus appétissant qu’un magnum vanille – chocolat blanc, j’aimerais le laiquer de la tête aux bouts des pieds, mais voilà, cela ne se fait pas.
Hein ? Comment ça, ça ne se fait pas ? Tu te laisserais qrefaire par les bordures des limites ? Mais y’a pas de conventions ici, y’a rien que moi et lui. Alors voilà. Mon magmum chocolat noir ou blanc, j’ai envie de l’aiqrire jusqu’au bout de la plume. Le laisser qraffer tout ce qu’il est capable de m’apporter. Peut-être que cela ne donnera rien. Rien sauf qriffanner quelques mots sur un bout de papier.

Alors peu importe. Faut que j’y aille.
A l’envie de l’illufinaquer, rien que pour voir ce qui va se refléter dans ses yeux. A celle aussi de le désafrinquer en entier, qu’on puisse enfin se parler de magnum à femme, les yeux pas toujours dans les yeux, et les mains occupées. Une caresse par-ci, je regarde friquailler les poils et la peau. Une non caresse par-là, juste pour guetter son impatience laifrir en silence.
Bon ben voilà, je sais pas combien de mots je lui ai mis, mais là, je crois que c’est fini.

[* j’aurais pu mettre « fuir » évidemment, mais ça existe en vrai, c’est pas marrant.]
[J’ai mis d’autres lettres et aussi que des mots qui existent pas. C’est grave patron ?]
[Au fait, j’ai oublié de vous présenter. Suis-je fristraite !
Patron ? J’te présente mes 3 lecteurs. Les 3 lecteurs ? J’vous présente le patron]

Non, pas ketchup. Check-up.

ça va rien changer de vous confier cela. Mais j’ai besoin de partager ce lourd fardeau. J’ai envie de vomir. Ma gorge me pique et me brûle et les pshit-pshit d’angispray que je viens coller dessus à l’aide de l’embout spécial grattage d’amygdales ne font rien que m’aider à concrétiser mon envie de vomir.
Hey. Arrêtez de me regarder bizarrement les gens. Moi aussi après tout, je fais que ce que je veux en attendant au feu rouge.

J’ai une douleur bizarre dans mon index gauche depuis ce matin. Je ne me suis pas inquiétée au réveil, en pensant que j’avais tout simplement coupé la circulation sanguine dans ce pauvre petit doigt en le repliant trop sauvagement sous mon oreiller. ça fait tout drôle. Un peu comme s’il était anesthésié. Je le secoue régulièrement en regardant avec émotion les feuilles jaunes de la plante verte devant moi. Pour l’instant, mon doigt tient encore à la branche.

Et faut que je vous dise aussi, le sourire que ça donne de lire « sérologie virale négative » sur un bout de papier remis par un docteur aimable et charmant. Je serais bien restée faire la causette avec lui mais j’étais quand même un peu pressée de me barrer de cet hosto. Et lui, il avait sans doute plein de gens à voir. Tant pis.
ça fait un bien fou de savoir après avoir laissé s’insinuer les micro-doutes et les grosses incertitudes entre les imposantes conneries et les petits regrets de stupidité. Merci aux Centre de Dépistages Anonymes et Gratuits pour leur action. On n’en sait jamais assez…

Ma dentiste a encore essayé de me faire rire hier au moment où elle mettait la fraise en route. Quelle déconneuse alors.
Au pire, dans cette histoire, il me restera neuf doigts et un bout de langue atrophié ainsi que dix orteils, en m’entraînant un peu et si les mycoses me foutent la paix cet été, pour continuer de communiquer avec le monde extérieur.

J’ai perdu 1500 grammes entre la semaine dernière et ce matin. Malgré le mais-comment-que-c’était-trop-bon de restau de ce week-end. Deux fois de suite. Mh. C’est encore meilleur. […]. Hum. Pardon, un instant de nostalgie.
Si donc vous retrouvez mes 1500 grammes de saindoux, vous pouvez les garder, merci.

Au fait, j’ai toujours envie de vomir hein.

Reviiiiiiiieeeeens !!

Petit message personnel : Allez, maintenant, ça suffit. Depuis que tu commentes plus chez moi, mon blog se sent vide, seul et desespéré. Msn déconnait hier après-midi et non, je n’étais pas sous la douche, j’aurais aimé te répondre mais je ne le pouvais point, la fenêtre restant tristement grisée.
Et tu sais quoi ? T’auras beau dire ce que tu veux : C’est chouette d’être en vie.

Et sinon, on s’appelle et on s’fait un arbre ?

Bonnes questions à goûter

Euh… Blandine…. Faudrait que tu poses tes dates de vacances là, ça devient urgent…
Euh… Blandine… Faudrait que tu commences à réfléchir à ce que tu vas faire pendant tes vacances aussi…
T’as envie de quoi ?
Partir !
N’importe où, n’importe quand.
J’ai juste besoin de ma tente, mon duvet et mes chaussures de rando à l’arrière de la voiture. Un tube de crème solaire aussi puisque j’ai déjà le nez et les épaules qui ont commencé à morfler ce week-end. Des amis à voir. Des forêts à traverser, des rivières dans lesquelles tremper mes pieds.
Voilà, c’est comme ça que je le vois, là, mon bonheur.

C’est chouette un papillon. Mais c’est con que ça vive si peu de temps.

wrong way ! wrong way !
Les signaux lumineux viennent de s’éclairer. Un flash, peut être. Conscience prise en excès de vitesse vers minuit trente.
Trop d’émotions, et pas des meilleures au cours de ce week end.
De celles qu’on ne sait pas où placer.
De celles qui nous font douter, et dans l’expectative, pleurer.
Et ce soir, ce « Wrong way ! » si familier que je vois ressurgir dès que je sais que je suis en train de me planter.
Troisième alerte depuis le début de l’année.
Marre des faux départs. Marre des mauvaises arrivées.

Va chier petite planète. Pas envie de voir ta couleur ce soir.

ça sent la croquette à la fraise des bois

Mais si rien n’est jamais simple…
Alors pourquoi ne pas toujours tout compliquer ?
Tant qu’à faire hein ?

Envie de prendre l’option sur le plongeoir.
Le con qu’a mis du savon partout est un fieffé coquin.
C’est toujours mieux que de glander dans sa baignoire.
Par contre, j’ai du mal à voir si y’a vraiment de l’eau au fond, c’est pas malin.

Ha mais ça suffit ! Tu mets des messages codés de partout, tu nous emmerdes.

Combat de vomis de chat sur tapis de souris.
Après trois rounds, l’aspirateur a gagné la pâtée.

Partir en vrille pour monter aux cieux.
Y’en a qui s’éclatent même quand ils sont vieux.

Passe par la tête, passe par la tête…
Tu sais bien que c’est là le chemin le plus court !
Les yeux, le nez , la bouche, les oreilles,
Tiens, y’a comme un courant d’air.

OMG ! J’ai cassé le new sports cap de ma super bouteille de Natural Mineral Water from Volcanoes d’Auvergne.

J’entame mon deuxième litre.

J’aime Dalida en RTC. Je peux me reposer les oreilles dix minutes entre chaque mesure. J’aime bien les rondes qui sont looooooooooooooongues. Et dooooooooouuuuuuuuuuuuuces.

Et sinon ça va toi ? Mouais ça va.
Quoi de neuf ?
Rien, j’ai juste envie d’hurler. Comme d’hab, quoi.
Ok. Et Tartine, ça va ?
Ouais, ça va. Elle a perdu son match contre l’aspirateur mais elle le vit bien. Du coup elle a repris son entraînement du soir avec le chat du voisin. Ce matin, je crois bien qu’elle avait un bout d’oreille en moins.

Mais bordel. Si je peux plus aller sur IRC dans la journée…
Je vais devoir écrire tout ça sur mon blog ?

Diffuser son energie pour mieux la concentrer par moments.
Scanner l’horizon des possibles de son oeil de lynx un peu malade ou de vieux renard rusé pour savoir où c’est-y qu’on doit tirer.
POOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL !

Quoi petage de plombs ? Je lui fais confiance à ma dentiste pourtant. Si j’étais un homme, je serais amoureux. Mais là, sexuellement, non, elle ne m’inspire pas.
Je suis exigeante pour un escargot potentiel.
Erma !! Phrodite !!! Rangez moi cette bave tout de suite !!!

Bon et sinon ben ça va.
Ha oui. Au fait. J’ai encore rêvé de toi.

La pelle et la lance

Une fois n’est pas coutume, petit relai d’une recherche éperdue pour un chien fou. Parfois, cela m’arrive, je sais être solidaire… Si si.

Aux habitants de la ville de LENS qui portent sans doute un nom que je risque d’écorcher, merci de prêter attention à cet appel de Princess Klopobek…

Edit après quelques jours… Il fait chaud et une sombre histoire d’homosexuels belges se cache derrière un arbre. Tout finit bien puisque Coucou le voilà.

Que la lumière choît !

Il y avait ce noir sur fond gris. Ce blanc sur fond noir. Ces formes imprécises qui se mouvaient en silence dans le ciel chaotique. Un arc-en-ciel fatigué, délavé, laissait pendre son fantôme pâle d’un nuage effiloché, essayant en vain de survivre en touchant sol.

Il y avait des falaises au-dessus de ma tête. Des strates de roches millénaires serrées les unes contre les autres qui ondulaient au gré des forces invisibles. Des colères incertaines formaient des yeux tourbillonant au coeur de ces verticalités subjectives.
Des îles se perdaient au loin, découpées dans les jaunes et les mauves de ce coucher de soleil vexé. Sur ces îles, des montagnes, des forêts… Des chenilles gigantesques laissaient perler leur salive sur la terre pour offrir à la lueur déclinante un rideau de discretion derrière lequel s’endormir paisiblement.

Une lettre dans le ciel. Des traits horizontaux. Des rayures, des zébrures et des spasmes de lumière. Coup d’éclat ! Vacarmes et secousses qui font cligner les yeux et sourire… Parle-moi, je t’assure, je n’ai pas peur… Que veux-tu que je regarde ? La lumière de tes éclairs ? Ou bien le noir qui vient envahir le gris autour ? Que cherches-tu à me dire… Parle, je t’en prie. Encore…

La première goutte d’eau tombe sur mon épaule. Coule. Tu n’as pas envie de parler ? Bien. Tant pis… Coulons alors.

[Comment ça le subjonctif présent de « choir » n’existe pas ? Mais on attend quoi pour tout inventer ?]