Oui, on m’a déjà dit d’y aller.

J’ai envie de dire des je t’aime à plein de monde. Mais quelque chose me retient encore. La conscience sociale ? Un truc dans le genre.
Toujours cette impression de ne plus être attachée à rien. A part à mon chat. Je crois que je pourrais mourir demain. J’y crois très fort. Aussi fort que je me croyais immortelle, avant.
Pas de projets impliquant d’autres personnes hormis moi-même et mon chat. Se garder de quoi acheter du jus de fruits, des céréales, du lait, de la pâtée et des croquettes.
Garder de l’argent, économiser… pour quoi, au juste ? Acheter une maison ? Dans une autre vie, sûrement. J’ai le sentiment qu’il est trop tard. Trop tard pour tout. J’ai manqué le coche. J’ai tout fait à l’envers. Aucune importance. J’hésite donc à dépenser l’argent qu’il me reste de mon 13ème mois. Sauf que je n’ai pas envie d’hésiter. J’ai envie d’hésiter entre.
Un appareil photo avec lequel je puisse m’éclater et qui ne m’abandonne pas lâchement.
Un voyage à Londres.
Un nouvel auto-radio et des enceintes pour aller avec.
Des broutilles.
Rien de ce qui suit ne compte, vraiment.
J’ai envie de photo, j’ai envie de figer. Besoin de voir ce que je laisse couler et qui passe à travers mes doigts, me marquant un peu plus chaque jour.
Je vais avoir trente ans. Et j’ai le sentiment profond que je vais mourir demain.
Y’en a aussi qui font la collection d’étiquettes de camembert, dans la vie. Alors pensez-y à deux fois avant de me jeter la pierre, Pierre.

Je reviens de vacances et je vous emmerde. D’abord.

Revenue.
Phase de transfert de photos dans le PC.
Bug à la troisième.
Effaçage complet du reste des 70 photos.
Le reflet des arbres couleur d’automne autour des barques en repos forcé restera dans ma carte mémoire personnelle. Les pierres de Saint-Emilion qui se dorent au soleil aussi. Ainsi que des sourires et des tonnes de bois.
Le compteur tourne et les temps ne changent pas. On va considérer que je n’ai pas d’appareil photo, ce sera moins frustrant pour mes espoirs artistiques et mes envies de graver, parfois, les moments que j’aime, ailleurs que dans moi.

Défifoo pour 2007 : Tuer la frustration. Surtout les petites.
Méthode : 1) arrêter de vouloir commencer à prendre des photos.
2) acheter des boules quies et les emporter partout avec moi.
3) Eviter de voir. Eviter d’entendre.
4) Rentrer dans une coquille. Y boire de l’eau pour ne pas mourir désséchée.
5) Tout couper.
6) Préparer mon ailleurs, mon autre et ma nouvelle. Pour aussi tuer les grandes.
7) Oublier. Tout.
8) Brouillonner. Et devenir la négation de la joie.
9) Vivre. Et devenir une expression du bonheur.
10) Faire un choix entre ce que je deviens et ce que je ne veux pas être.
11) Finir par donner de l’importance, à tout. Sauf aux photos.
12) Croire que ça existe. Rien que pour qui saura compter.
13) ça porte bonheur. Espère avec moi, rien qu’un instant.
S’il te plaît.