Oui, on m’a déjà dit d’y aller.

J’ai envie de dire des je t’aime à plein de monde. Mais quelque chose me retient encore. La conscience sociale ? Un truc dans le genre.
Toujours cette impression de ne plus être attachée à rien. A part à mon chat. Je crois que je pourrais mourir demain. J’y crois très fort. Aussi fort que je me croyais immortelle, avant.
Pas de projets impliquant d’autres personnes hormis moi-même et mon chat. Se garder de quoi acheter du jus de fruits, des céréales, du lait, de la pâtée et des croquettes.
Garder de l’argent, économiser… pour quoi, au juste ? Acheter une maison ? Dans une autre vie, sûrement. J’ai le sentiment qu’il est trop tard. Trop tard pour tout. J’ai manqué le coche. J’ai tout fait à l’envers. Aucune importance. J’hésite donc à dépenser l’argent qu’il me reste de mon 13ème mois. Sauf que je n’ai pas envie d’hésiter. J’ai envie d’hésiter entre.
Un appareil photo avec lequel je puisse m’éclater et qui ne m’abandonne pas lâchement.
Un voyage à Londres.
Un nouvel auto-radio et des enceintes pour aller avec.
Des broutilles.
Rien de ce qui suit ne compte, vraiment.
J’ai envie de photo, j’ai envie de figer. Besoin de voir ce que je laisse couler et qui passe à travers mes doigts, me marquant un peu plus chaque jour.
Je vais avoir trente ans. Et j’ai le sentiment profond que je vais mourir demain.
Y’en a aussi qui font la collection d’étiquettes de camembert, dans la vie. Alors pensez-y à deux fois avant de me jeter la pierre, Pierre.

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