Et ça vient toujours t’attaquer quand tu t’y attends pas. Sournoisement. Evidemment.
Remarque, quand je regarde le calendrier, finalement, c’est pas vraiment une surprise.
Et même sans regarder le calendrier, d’ailleurs.
C’est un peu de partout autour de moi. L’été qui revient. Les amis qui sont loin. On devrait bientôt les revoir. En fait, non, pas cette année. J’y pense. J’y repense. Et je ne prends pas mon téléphone. Je ne monte pas dans ma voiture. Et je ne vais voir personne.
Figée. Sur place. Statufiée. Momifiée. Je le sais et n’y change rien. J’ai même posé un nom dessus . « Peur d’avancer ». C’est le truc con, ça arrive à plein plein de monde y paraît. Là, la petite crise de début d’été, je la sens bien passer.
Je n’ai pas osé les rappeler. Les amis. Tes amis.
En une année, ils ont disparu de mon horizon. Mes oeillères sont super efficaces, je les ai choisies soigneusement.
C’est comme ça , c’est la vie. Je savais bien que le souvenir que je leur laissai allait s’effacer en une année, alors j’ai pris les devants.
Voilà, c’est moi qui ai effacé tout le monde. C’est moi qui ai creusé la plaie. Comme ça, y’a plus personne qui pourra m’atteindre. Vous pouvez y aller, c’est du super cautérisé.
C’est sacrément con d’être aussi connement fière.
Et pardon pour les redondances.
Y’a eu ce regard un peu sombre dans un rétroviseur tout à l’heure. Y’a eu ces cheveux bruns et ce grand front. Fugitif. Une petite seconde. Et c’est ton visage que j’ai vu. C’est ton sourire, et puis ton corps. Ce sont des rires, des soupirs et des baisers, des paroles et des projets. C’est tout ça. C’est tout toi que j’ai revu passer devant moi.
Bientôt un an.
Voilà voilà. ça y est, c’est fini on ne m’y reprendra plus. He bien non, évidemment, puisque je ne t’aime plus.
Qu’est-ce qui me manque, au fond, puisque ce n’est pas toi ?
Peut-être juste fermer les yeux, imaginer un regard et me sentir rassurée.
Bientôt un an d’écoulé. Et je n’ai pas bougé.
je sens comme une carence de coudepiéocutamine.
j’dis ça, je dis rien, hein.