Liberté

Pardon, mesdames, mesdemoiselles, mais je m’apprête à vous insulter de tout mon coeur.
Savez-vous que la plupart d’entre vous êtes capables de vouloir exercer votre pouvoir de séduction envers et contre tout respect de la vie d’autrui ? Envers et contre toute forme de morale.
Vous savez, la morale, un homme et une femme, ensemble, qui essaient de se construire leur petit bout de bonheur. Le respect de leur combat, déjà bien assez difficile à mener à deux.
Vous, qui êtes capables de penser que vous avez une place à prendre, une faille à exploiter, une bite à sucer, un trou à faire briller, quelles qu’en soient les conséquences.
Vous, qui êtes assez sûres de vous-même pour oser éffrontément venir vous faire la main, les ongles, la langue et le mont de Vénus sur un corps d’homme, quelle que soit la femme que vous allez chasser du lit ?
Vous, qui ne respectez rien mis à part vous-même.
Vous, à qui j’ai pu ressembler.
Savez-vous que je suis d’autant mieux placée que je connais les sentiments que l’on peut ressentir, le matin, lorsque l’homme vous quitte pour aller retrouver la douceur de ses pénates conjugales, après l’extase bien vite évanouie d’une nuit sauvage, bénie par les néons de l’hôtel d’en face, salvatrice, malgré tout.
Savez-vous que je vous hais largement bien autant que j’ai pu me hair, lors de ces deux petits matins ?

Vous qui rampez dans les méandres de votre vie privée jusqu’aux méandres de la vie d’un homme que vous avez choisi, en cachette, dans le secret de votre intimité, dans le noir de votre fenêtre msn.
Vous qui savez si bien nourrir l’attirance et la séduction d’un possible, non encore atteint.
Vous qui pensez pouvoir lui apporter mieux.
Vous qui pensez surtout avoir beaucoup à prendre.

Devrais-je vous tutoyer ?
Non, car vous n’êtes pas unique, vous êtes toute la féminité.
Vous incarnez tout le mépris que je nourris pour vos méthodes sournoises, vos airs affirmés, votre souffrance, mère de tous les calculs que vous fomentez, votre fausse innocence, vos messes basses, au dieu Sexe, au dieu homme, à la déesse Féminité.

Je vous plains, de n’être point capable de donner un sens digne au mot Liberté.

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