Bon, si on vous demande, surtout, vous dites que je vais très mal, que je montre des symptômes dépressifs graves et que tout cela est bien évidemment dû à une souffrance ancrée dans les tréfonds de mon âme, mon âme meurtrie dès ma plus tendre enfance.
Pauvre être rejeté par ses semblables, incapable de surmonter l’épreuve surhumaine que la vie lui a imposée, femme seule et vouée au célibat puisqu’aucun homme jamais ne voudra d’elle. Voilà telle que vous me voyez. Cela ne fait aucun doute, aucun pli, et vous en jetteriez votre chaussette gauche dans le poëlle à bois de mamie Jacqueline.
Faudrait que je puisse expliquer un peu pourquoi tout ça, mais d’une part, vous êtes des gens merveilleux qui n’avez pas besoin d’explications, et d’autre part, c’est un peu compliqué …
Tous les jolis petits projets bien ficelés que je me suis préparés pendant l’automne s’avèrent être bien plus tarabiscotés qu’initialement prévu.
Et tout cela me fatigue beaucoup beaucoup.
Et puis le seul moment où j’ai le temps d’écrire, l’envie n’est pas là, les mots non plus, la page est une grande maison où se prépare une immense fête, les quiches sont sur la table, les noms sont écrits sur les gobelets en plastique, mais personne n’a invité personne, tout le monde s’est planté dans la date, dans l’heure, dans le lieu.
Je trouve la fin de cette note sublime.
Merci beaucoup, Yael.