-Ne vous inquiétez pas, vous ne sentirez rien.
-Oui mais bon, elle fait peur votre machine quand même !
Allongée dans un fauteuil, je regarde la scie circulaire s’approcher des ligaments de mon genou droit. La dentiste a pris soin de recouvrir d’un onguent anésthésiant la zone où devra être pratiquée l’incision.
-Et donc, je vais avoir une jambe dans le plâtre ?
-Oui, mais ça guérira vite vous savez. Vous ne le garderez que deux ou trois jours.
Je pense à des projets de ballades, à un château. Je me dis qu’après tout, ce sera pas un vrai plâtre, j’aurai pas la jambe cassée. Juste le genou découpé. ça m’empêchera pas de marcher.
Calme, je ferme les yeux. Attention, ça va commencer.
Mon genou reste insensible aux dents qui s’enfoncent dans sa chair. Par contre, lorsque la dentiste extrait le nerf et tire dessus pour l’arracher de toute sa longueur, exactement le même geste que pour ôter le nerf central de mon filet de sabre hier soir, un tiraillement dans le bras et l’épaule droits.
Un long tube très fin et tout blanc se balance au bout de la main gantée de latex de la dentiste.
-Aïe !
-Oh pardon… Vous savez, fallait tirer d’un coup sec pour tout enlever. La peau de votre bras se referme déjà.
…
Fais de beaux rêves, qu’y disaient.
waho. Je crois bien que ce dentiste avait une dent contre toi.
arghhh…j’ai des elans electriques partout…merde.
Etrangement, je me souviens que j’étais d’un calme olympien au cours de cette petite séance alors que plus je me repasse la scène dans la tête, plus je me dis que c’était un pur instant de torture. Le flegme dont je peux faire preuve parfois me déconcerte. Remarque, ça sert à rien de se débattre. « Toute résistance est inutile ».
Vince, moi je crois bien que c’est pas la première fois que tu me la sors celle-là ;p
Bon, va pour cette fois, je te laisse reprendre paisiblement ton rythme après les vacances et prendre conseils auprès de JC pour renouveler le stock de calembours autour du thème des dentistes. Dépêche -toi, normalement, si tout va bien, dans un mois je n’en parle plus ! (Pendant au moins 6 mois…).
Misan (Tu permets que je t’appelle Misan ? ça fait moins sigle de banque que « Esse Cé Eme » et moins étiquetage que « misanthrope », je trouve… Mais si t’aimes pas, tu dis, hein) Donc bref, je suis désolée pour les petites secousses nerveuses produites par mon récit. J’imagine très bien… ça fait un peu comme une main glacée qui se
ballade sans autorisation (je déteste) entre les omoplates,très désagréable. Surtout quand tu te prends pour un filet de poisson et que tu t’attends à ce qu’on t’arrache le nerf central d’une seconde à l’autre. Brrr…. Vivement la marinade d’huile d’olive et de citron dans le micro-ondes, qu’on se réchauffe un peu.
Va pour Misan…
[…] d by Plancton as Déchets ménagers — Plancton Jeu 25 Aug 2005 1:25 pm Dans mon rêve, ça faisait moins mal. Je ne me contorsionnais pas sur […]